Mardi 29 novembre 2016, chez Sotheby's à Londres, le manuscrit de 232 pages de la "2e Symphonie Résurrection" en ut mineur de Gustav Mahler, était vendu au prix record de 4,54 millions de livres soit 5,32 millions d'euros. Ce qui en fait la partition la plus chère jusqu'à ce jour. Elle avait été estimée à 3,9 millions d’euros et l'acquéreur a souhaité conserver l'anonymat. Chez Sotheby's on déclare "Ce montant établit un nouveau record aux enchères pour une partition musicale". Et on précise que "la partition est restée dans son état original, avec les ratures, les altérations et les annotations, marquées le plus souvent au crayon bleu".
La célèbre maison révèle que la seule vente d'une importance "comparable" a eu lieu en 1987 quand la "9e Symphonie" de Mozart était partie pour 2,5 millions de livres à Londres. Et selon Simon Maguire, leur responsable du département des manuscrits musicaux "Aucun manuscrit d'une symphonie complète de Mahler, rédigé de sa propre main, n'avait encore jamais été offert aux enchères. Et l'opportunité ne se présentera sans doute plus jamais".
Cette partition appartenait depuis 1984 à l'homme d'affaires new-yorkais Gilbert Edmund Kaplan, mort le 1er janvier 2016 à l'âge de 75 ans. Après le décès de Gustav Mahler, le 18 mai 1911 à Vienne, sa veuve Alma donna la partition originale en 1920 au chef d'orchestre néerlandais Willem Mengelberg, célèbre chef de l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam et ami du couple. Puis, Gilbert Kaplan l'acheta à la Fondation Mengelberg et déposa le manuscrit à la Morgan Library, il demanda à la bibliothèque d’en faire une copie qui serait ensuite mise à disposition du public.
Kaplan, admirateur passionné de Gustav Mahler, avait découvert ce compositeur en 1965 lors d'un concert à Carnegie Hall. Et il se plaisait à rappeler ce qu'il avait ressenti "Zeus a envoyé la foudre. J'étais quelqu'un de différent lorsque je suis sorti de la salle". Lui qui n'y connaissait rien finit en 1982 par diriger lui-même un orchestre qui interprétait la "2e Symphonie". Après un très long apprentissage près des plus grands chefs, il a dirigé cette œuvre monumentale plus de cent fois jusqu'à sa mort.
Composée entre 1888 et 1894, cette "2e Symphonie" en cinq mouvements, pour 90 musiciens et un chœur, dure 1h 20. Sotheby's précise "C'est l'une de ses créations les plus grandioses, les plus longues et en même temps les plus accessibles". L’œuvre a été créée le 13 décembre 1895 à Berlin, sous la direction du compositeur à la tête du Berliner Philharmoniker. Dans sa dernière œuvre "Le Monde d'hier", Stefan Zweig laisse entendre ce qu'avait pu représenter Gustav Mahler au début du XXe siècle "Apercevoir dans la rue le directeur de l'Opéra de Vienne constituait un événement que l'on rapportait à ses camarades le lendemain comme un triomphe personnel".
La célèbre maison révèle que la seule vente d'une importance "comparable" a eu lieu en 1987 quand la "9e Symphonie" de Mozart était partie pour 2,5 millions de livres à Londres. Et selon Simon Maguire, leur responsable du département des manuscrits musicaux "Aucun manuscrit d'une symphonie complète de Mahler, rédigé de sa propre main, n'avait encore jamais été offert aux enchères. Et l'opportunité ne se présentera sans doute plus jamais".
Cette partition appartenait depuis 1984 à l'homme d'affaires new-yorkais Gilbert Edmund Kaplan, mort le 1er janvier 2016 à l'âge de 75 ans. Après le décès de Gustav Mahler, le 18 mai 1911 à Vienne, sa veuve Alma donna la partition originale en 1920 au chef d'orchestre néerlandais Willem Mengelberg, célèbre chef de l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam et ami du couple. Puis, Gilbert Kaplan l'acheta à la Fondation Mengelberg et déposa le manuscrit à la Morgan Library, il demanda à la bibliothèque d’en faire une copie qui serait ensuite mise à disposition du public.
Kaplan, admirateur passionné de Gustav Mahler, avait découvert ce compositeur en 1965 lors d'un concert à Carnegie Hall. Et il se plaisait à rappeler ce qu'il avait ressenti "Zeus a envoyé la foudre. J'étais quelqu'un de différent lorsque je suis sorti de la salle". Lui qui n'y connaissait rien finit en 1982 par diriger lui-même un orchestre qui interprétait la "2e Symphonie". Après un très long apprentissage près des plus grands chefs, il a dirigé cette œuvre monumentale plus de cent fois jusqu'à sa mort.
Composée entre 1888 et 1894, cette "2e Symphonie" en cinq mouvements, pour 90 musiciens et un chœur, dure 1h 20. Sotheby's précise "C'est l'une de ses créations les plus grandioses, les plus longues et en même temps les plus accessibles". L’œuvre a été créée le 13 décembre 1895 à Berlin, sous la direction du compositeur à la tête du Berliner Philharmoniker. Dans sa dernière œuvre "Le Monde d'hier", Stefan Zweig laisse entendre ce qu'avait pu représenter Gustav Mahler au début du XXe siècle "Apercevoir dans la rue le directeur de l'Opéra de Vienne constituait un événement que l'on rapportait à ses camarades le lendemain comme un triomphe personnel".
Un revolver qui vaut de l'or
Il y a quelques semaines, nous écrivions dans cette chronique que l'arme à feu avec laquelle Paul Verlaine tira le 10 juillet 1873 sur Rimbaud serait mise en vente aux enchères le 30 novembre 2016 chez Christie's. Ce revolver 7 mm, à six coups, de modèle Lefaucheux était estimé entre 50.000 et 60.000 €. Verlaine l'avait acheté le matin même du "drame de Bruxelles" chez l'armurier Montigny avec une boîte de 50 cartouches, pour 23 francs.
En cette fin d'après-midi du 30 novembre 2016 à Paris, le commissaire-priseur François de Ricqulès, annonce le lot N°12, "un lot tout à fait exceptionnel", il est convoité par quelques personnes de l'assistance. Mais au téléphone, un acquéreur potentiel dont on ne connaîtra ni le nom ni la nationalité, renchérit. Présents dans la salle, les représentants du Musée Rimbaud de Charleville-Mézières, ville natale d'Arthur Rimbaud, ont très vite compris que le revolver allait leur échapper. La ville avait cependant lancé une souscription publique qui avait réuni 120.000 € pour acquérir cette pièce qui serait venue enrichir les vitrines du musée consacrées au poète. Le mystérieux acheteur du téléphone a fini par emporter l'objet de sa convoitise pour 360.000 €, soit 434.500 € avec les frais.
Revenons sur le cheminement de ce revolver depuis ce jour de juillet 1873. Après l'arrestation de Verlaine, l'arme avait été confisquée par la police et rendue à l’armurerie Montigny, passage Saint-Hubert dans la galerie de la Reine. Par la suite, le commerce a été cédé à un certain Christophe, puis à un certain Chaudron, et l'armurerie ferme définitivement en 1981. Pour l'inventaire, Chaudron se fait aider par l'huissier de justice Jacques Ruth, par ailleurs amateur d'armes. En remerciement, il reçoit l'arme de Verlaine. Chaudron lui déclara "Tiens, toi qui collectionnes les armes, prends au moins ce revolver. Tu sais, c'est l'histoire de ces deux poètes français, Verlaine qui a tiré et blessé l'autre, Rimbaud".
Au début des années 2000, Jacques Ruth voit à la télévision le film franco-anglo-belge "Eclipse totale, Rimbaud et Verlaine" ou "Total Eclipse", réalisé par Agnieszka Holland et sorti en 1995, avec Leonardo DiCaprio. Il comprend alors la valeur de l'arme qu'il possède et contacte Bernard Bousmanne, conservateur de la Bibliothèque royale de Belgique, commissaire d’une exposition consacrée à Rimbaud en 2004 à Bruxelles. Lequel confesse aux médias belges "J’ai cru à une plaisanterie. Mais tous les éléments correspondaient, le modèle, la date et le lieu de fabrication. Nous avons même demandé des expertises balistiques à l’École royale militaire de Bruxelles. Elles ont été concluantes".
En cette fin d'après-midi du 30 novembre 2016 à Paris, le commissaire-priseur François de Ricqulès, annonce le lot N°12, "un lot tout à fait exceptionnel", il est convoité par quelques personnes de l'assistance. Mais au téléphone, un acquéreur potentiel dont on ne connaîtra ni le nom ni la nationalité, renchérit. Présents dans la salle, les représentants du Musée Rimbaud de Charleville-Mézières, ville natale d'Arthur Rimbaud, ont très vite compris que le revolver allait leur échapper. La ville avait cependant lancé une souscription publique qui avait réuni 120.000 € pour acquérir cette pièce qui serait venue enrichir les vitrines du musée consacrées au poète. Le mystérieux acheteur du téléphone a fini par emporter l'objet de sa convoitise pour 360.000 €, soit 434.500 € avec les frais.
Revenons sur le cheminement de ce revolver depuis ce jour de juillet 1873. Après l'arrestation de Verlaine, l'arme avait été confisquée par la police et rendue à l’armurerie Montigny, passage Saint-Hubert dans la galerie de la Reine. Par la suite, le commerce a été cédé à un certain Christophe, puis à un certain Chaudron, et l'armurerie ferme définitivement en 1981. Pour l'inventaire, Chaudron se fait aider par l'huissier de justice Jacques Ruth, par ailleurs amateur d'armes. En remerciement, il reçoit l'arme de Verlaine. Chaudron lui déclara "Tiens, toi qui collectionnes les armes, prends au moins ce revolver. Tu sais, c'est l'histoire de ces deux poètes français, Verlaine qui a tiré et blessé l'autre, Rimbaud".
Au début des années 2000, Jacques Ruth voit à la télévision le film franco-anglo-belge "Eclipse totale, Rimbaud et Verlaine" ou "Total Eclipse", réalisé par Agnieszka Holland et sorti en 1995, avec Leonardo DiCaprio. Il comprend alors la valeur de l'arme qu'il possède et contacte Bernard Bousmanne, conservateur de la Bibliothèque royale de Belgique, commissaire d’une exposition consacrée à Rimbaud en 2004 à Bruxelles. Lequel confesse aux médias belges "J’ai cru à une plaisanterie. Mais tous les éléments correspondaient, le modèle, la date et le lieu de fabrication. Nous avons même demandé des expertises balistiques à l’École royale militaire de Bruxelles. Elles ont été concluantes".