La France Insoumise s'est-elle engagée sur une voie sans issue? (c) Ell Brown sur Foter.com / CC BY-SA
L'excellent score de Jean-Luc Mélenchon à la dernière élection présidentielle (19,58 % ) aurait pu jeter les bases d'un avenir prometteur pour sa formation, La France Insoumise. Hélas, dès la proclamation des résultats du premier tour, le candidat avait livré un discours amer, visiblement très marqué de ne pas se qualifier pour le second tour. Mettant en cause les médias, jetant le doute sur la réalité des résultats, il en avait presque oublié de mobiliser ses électeurs pour les élections législatives à venir.
La France Insoumise semble ne jamais s'être remise de cet échec qui aurait pu être un nouveau départ. Les législatives (11% des voix au premier tour, 17 sièges de députés au final) ont marqué un premier tassement des suffrages (8% en moins par rapport à la présidentielle). Depuis, ce fut un échec cinglant aux élections européennes (6,3 %) et un effacement total aux dernières municipales, La France Insoumise n'apparaissant qu'en soutien (très discret) à certaines listes "citoyennes". L'incapacité de LFI à s'ancrer fortement au niveau local est un grave handicap pour une formation qui se revendique comme émanation du peuple.
La succession d'échecs électoraux à cet effet paradoxal de rendre Jean-Luc Mélenchon plus incontournable (et plus solitaire) que jamais puisque aucune figure importante (un maire, un député européen influent, un député national charismatique) n'émerge au sein de La France Insoumise (à part François Ruffin mais il s'agit d'une personnalité atypique qu'on imagine mal chef de parti). Cela amène LFI à ne compter que sur la prochaine élection présidentielle, pour laquelle aucune autre candidature que celle de M. Mélenchon n'est envisagée ou envisageable, ce qui est assez comparable à la situation du Rassemblement national et de Marine Le Pen.
La France Insoumise souffre par ailleurs de sa stratégie politique consistant à refuser toute alliance et à revendiquer une position hégémonique à gauche. Un tel positionnement était crédible quand M. Mélenchon s'imposait nettement comme le meilleur candidat de gauche à la dernière présidentielle, il ne l'est plus après les résultats des européennes et des municipales.
Enfin, LFI pâtit de divisions internes sur la ligne politique, particulièrement sur les questions de laïcité, de sécurité et d'immigration. Jean-Luc Mélenchon a longtemps défendu une position de "fermeté républicaine" sur la laïcité et la sécurité, loin du cliché du militant d'extrême gauche "anti-flics" et favorable à des "accommodements" avec les religions. La France Insoumise a connu de très vifs débats internes sur l'usage du mot "islamophobie", sur le discours à tenir sur les questions de police ou encore sur la question du voile dit "islamique". Depuis quelques temps, LFI et M. Mélenchon semblent s'être clairement ralliés à une ligne, qui n'était pas forcément majoritaire dans le Parti de gauche (ancêtre de LFI), de critique systématique de la police, de soutien à l'immigration et de bienveillance marquée vis-à-vis de ce que d'aucuns qualifient, à tort ou à raison, de mouvements "indigénistes". Cette inflexion déporte sensiblement LFI vers l'extrême gauche et rend problématique la "reconquête" de l'électorat populaire sympathisant du Rassemblement national.
La France Insoumise semble ne jamais s'être remise de cet échec qui aurait pu être un nouveau départ. Les législatives (11% des voix au premier tour, 17 sièges de députés au final) ont marqué un premier tassement des suffrages (8% en moins par rapport à la présidentielle). Depuis, ce fut un échec cinglant aux élections européennes (6,3 %) et un effacement total aux dernières municipales, La France Insoumise n'apparaissant qu'en soutien (très discret) à certaines listes "citoyennes". L'incapacité de LFI à s'ancrer fortement au niveau local est un grave handicap pour une formation qui se revendique comme émanation du peuple.
La succession d'échecs électoraux à cet effet paradoxal de rendre Jean-Luc Mélenchon plus incontournable (et plus solitaire) que jamais puisque aucune figure importante (un maire, un député européen influent, un député national charismatique) n'émerge au sein de La France Insoumise (à part François Ruffin mais il s'agit d'une personnalité atypique qu'on imagine mal chef de parti). Cela amène LFI à ne compter que sur la prochaine élection présidentielle, pour laquelle aucune autre candidature que celle de M. Mélenchon n'est envisagée ou envisageable, ce qui est assez comparable à la situation du Rassemblement national et de Marine Le Pen.
La France Insoumise souffre par ailleurs de sa stratégie politique consistant à refuser toute alliance et à revendiquer une position hégémonique à gauche. Un tel positionnement était crédible quand M. Mélenchon s'imposait nettement comme le meilleur candidat de gauche à la dernière présidentielle, il ne l'est plus après les résultats des européennes et des municipales.
Enfin, LFI pâtit de divisions internes sur la ligne politique, particulièrement sur les questions de laïcité, de sécurité et d'immigration. Jean-Luc Mélenchon a longtemps défendu une position de "fermeté républicaine" sur la laïcité et la sécurité, loin du cliché du militant d'extrême gauche "anti-flics" et favorable à des "accommodements" avec les religions. La France Insoumise a connu de très vifs débats internes sur l'usage du mot "islamophobie", sur le discours à tenir sur les questions de police ou encore sur la question du voile dit "islamique". Depuis quelques temps, LFI et M. Mélenchon semblent s'être clairement ralliés à une ligne, qui n'était pas forcément majoritaire dans le Parti de gauche (ancêtre de LFI), de critique systématique de la police, de soutien à l'immigration et de bienveillance marquée vis-à-vis de ce que d'aucuns qualifient, à tort ou à raison, de mouvements "indigénistes". Cette inflexion déporte sensiblement LFI vers l'extrême gauche et rend problématique la "reconquête" de l'électorat populaire sympathisant du Rassemblement national.