La COP 25 déçoit


Par Rédigé le 18/12/2019 (dernière modification le 17/12/2019)

La COP 25, qui se tenait à Madrid, s’est terminée dimanche matin au terme de négociations à rallonge. Le sommet de l’ONU sur le climat n’a débouché sur aucune annonce significative.


La COP 25, qui devait avoir lieu au Chili, s'est déroulée à Madrid - © Pool Moncloa / Ministry of the Presidency. Government of Spain / Licence libre
Les attentes étaient grandes, le bilan est mitigé. Après deux semaines de tractations, l’accord émanant de la COP 25 se révèle décevant. Aucun grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) n’a proposé de plan en phase avec les mesures nécessaires à prendre dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le GIEC* a indiqué qu’il fallait parvenir à des émissions de GES nulles en 2050 pour limiter à 1,5 °C la hausse des températures. Le chemin semble encore long. La COP 25 s’achève bien en deçà des ambitions qu’elle affichait, justifiées par les études scientifiques. "Grâce à une alliance progressiste de petits États insulaires et de pays européens, africains et latino-américains, nous avons arraché le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs", tempère Laurence Tubiana, directrice générale de la Fondation pour le climat et instigatrice de l'Accord de Paris.

Un manque d'ambition

La COP 25 a surtout était marquée par des divergences entres les nations. Le Brésil et les États-Unis sont notamment pointés du doigt. Le premier, entre autres, est soupçonné de vouloir "inclure des dispositions décriées dans les règles du marché carbone". Le second, sorti des accords de Paris, n’a visiblement que faire de la question climatique.
Au-delà, aucun des grands pays émetteurs de CO2 ne s’est concrètement engagé à revoir ses ambitions à la hausse. L’Union européenne, et la volonté affichée de la Commission von der Leyen de devenir le premier continent neutre en carbone, semblait bien seule.

Au sortir de cette COP 25, les critiques sont vives. La ministre espagnole de l’Environnement trouve que la conférence laisse "un goût doux-amer ". Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, fait part de sa déception en affirmant que "La communauté internationale a perdu une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande ". La France, quant à elle, par l’intermédiaire de la Secrétaire d’État Brune Poirson, "regrette un manque d’ambition climatique avancée obtenue dans l’accord ".
Le prochain rendez-vous aura lieu dans un an à Glasgow lors de la COP 26. Les États devront y soumettre un plan de réduction de leurs émissions beaucoup plus ambitieux pour limiter le réchauffement climatique.


*GIEC, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

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