Portrait authentique de Rocambole, publié dans La Lune du 11 novembre 1867, par André Gill (1840–1885)
Et l'adjectif dérivé de Rocambole, un de ses plus célèbres personnages, est celui qui convient le mieux à cette ténébreuse affaire qui mobilise les médias depuis le 14 mai dernier. Quelques titres de magazines pris au hasard pourraient d'ailleurs figurer en tête des chapitres. Citons au hasard, "La résurrection", "Le revenant", "L'intrigue de Manhattan", "Affaire DSK, manipulation?", "L'autre affaire DSK", "DSK, la fin du cauchemar, la nouvelle menace...", "L'enquête qui révèle le piège", "DSK, la suite", "DSK piégé par la CIA", "DSK, le paria de Manhattan". Sans oublier "L'honnête femme de chambre était une call-girl", "Anne Sinclair, la victoire de l'amour" et "Anne Sinclair, le destin brisé", Anne Sinclair, l'heure de la vengeance a sonné", Anne Sinclair, ce qu'elle vit depuis le drame". Il faut croire cependant que la veine du feuilleton n'est pas aussi riche qu'au XIXe et semble sur le point de se tarir ou que les auteurs ne savent pas la développer. Récemment, on en a été réduit à montrer le héros bataillant avec la clé de sa luxueuse résidence de Tribeca à New York et à évoquer des jours durant les pâtes aux truffes qu'il avait appréciées au cours d'un dîner pris dans un restaurant italien, de grande classe évidemment, à Manhattan ! Où sont les Dumas, les Sue dont les personnages étaient confrontés à des situations autrement périlleuses ? Quant aux Français à qui l'on avait présenté le héros en question comme un sauveur, au point que des élections devenaient inutiles, on criait presque déjà "Presidente subito", s'ils ont conservé une once de lucidité, ils doivent se demander comme Laura Antonelli, l'héroïne du film éponyme de Luigi Comencini en 1974, "Mon Dieu, comment suis-je tombé si bas"?