Le Vantablack rend la surface de l'aluminium imperceptible. Photo (c) Surrey NanoSystems
Peut-on s'approprier les droits d'une couleur? Telle est la question lorsque l'artiste Anish Kapoor décide d'acheter les droits exclusifs d'utilisation du Vantablack. Non à proprement parlé couleur, il s'agit d'une matière composée de nanotubes de carbone qui absorbe la lumière à 99,965%; tout objet placé dans son champ de vision devient dès lors invisible.
Inventé par la société Surrey Nanosystems, le Vantablack était tout d'abord dédié à un usage spatial et militaire.
En faisant de ce noir absolu sa propriété, Anish Kapoor soulève le monde de l'art qui ne concède pas la possibilité d'une exclusivité sur l'utilisation d'une matière ou d'une couleur. Stéphanie Moisdon, critique d'art, répondait à ce sujet au micro de la radio RTS.
"C'est un geste purement néo-libéral (...) qui rejoint surtout la folie actuelle du marché, de la capitalisation. (...) Il n'y aucune perspective, ni artistique, ni critique, c'est une perspective purement libérale."
L'artiste plasticien, par cette acquisition, souhaite notamment créer une pièce faite de ce noir absolu pour que les spectateurs puissent s'y perdre, physiquement voir mentalement.
"C'est si noir que vous ne pouvez presque rien voir. Imaginez un espace si sombre qu'en y pénétrant vous perdez toute idée de qui vous êtes, d'où vous êtes et la conscience du temps. Votre état émotionnel en est affecté et, sous le coup de la désorientation, il faut que vous trouviez, à l'intérieur de vous, quelque chose d'autre."
Il est certain qu'Anish Kapoor aime travailler l'espace: "Leviathan" exposé au Grand Palais de Paris ou "Cloud Gate" à Chicago en sont des œuvres symboliques. Mais ce prochain projet, avec l'utilisation de l'ultra-noir, sera-t-il l'apothéose du travail de l'artiste qui a toujours cherché à brouiller les frontières entre les limites et l'illimité, la réalité et le reflet, le spirituel et la matière?
Inventé par la société Surrey Nanosystems, le Vantablack était tout d'abord dédié à un usage spatial et militaire.
En faisant de ce noir absolu sa propriété, Anish Kapoor soulève le monde de l'art qui ne concède pas la possibilité d'une exclusivité sur l'utilisation d'une matière ou d'une couleur. Stéphanie Moisdon, critique d'art, répondait à ce sujet au micro de la radio RTS.
"C'est un geste purement néo-libéral (...) qui rejoint surtout la folie actuelle du marché, de la capitalisation. (...) Il n'y aucune perspective, ni artistique, ni critique, c'est une perspective purement libérale."
L'artiste plasticien, par cette acquisition, souhaite notamment créer une pièce faite de ce noir absolu pour que les spectateurs puissent s'y perdre, physiquement voir mentalement.
"C'est si noir que vous ne pouvez presque rien voir. Imaginez un espace si sombre qu'en y pénétrant vous perdez toute idée de qui vous êtes, d'où vous êtes et la conscience du temps. Votre état émotionnel en est affecté et, sous le coup de la désorientation, il faut que vous trouviez, à l'intérieur de vous, quelque chose d'autre."
Il est certain qu'Anish Kapoor aime travailler l'espace: "Leviathan" exposé au Grand Palais de Paris ou "Cloud Gate" à Chicago en sont des œuvres symboliques. Mais ce prochain projet, avec l'utilisation de l'ultra-noir, sera-t-il l'apothéose du travail de l'artiste qui a toujours cherché à brouiller les frontières entre les limites et l'illimité, la réalité et le reflet, le spirituel et la matière?