Né le 10 juin 1761 à Mur-de-Barrez, au nord de l'actuel département de l'Aveyron, Fualdès fait carrière dans la magistrature. Après le 18 Brumaire, on le retrouve procureur impérial à Rodez en 1811, puis c'est la disgrâce lors de l'avènement de Louis XVIII puis un retour en grâce avec les Cent-Jours. Finalement, il prend sa retraite sous la Restauration. Le soir du 19 mars 1817, Fualdès a de quoi être satisfait. Aidé par son ami Bastide Gramont, il a négocié un effet de commerce de 2.000 francs. Les deux hommes reviennent chez Fualdès, rue de Bonald, avec chacun un sac de pièces d’argent. Après le dîner, deux amis Sasmayous et Bergounian viennent passer la veillée comme à l'habitude. Un peu avant 20h, Fualdès leur dit qu’il doit sortir. Quand elle lui donne sa canne et son chapeau, la domestique remarque qu’il porte quelque chose sous le bras gauche.
Le lendemain matin à 8h30, la boulangère Marie Chassan trouve cette canne dans une rue voisine. En repassant vers 9h, elle remarque un mouchoir blanc à carreaux bleus dans la même rue. Il appartient à Anne Benoît, une des locataires de la maison Vergnes où loge au rez-de-chaussée la famille Bancal que l'on reverra plus tard. Au même moment, un corps sans vie est repêché dans l’Aveyron, près du moulin des Besses. Le mort a l'artère jugulaire tranchée, il s'agit naturellement de Bernardin Fualdès.
La nouvelle de sa mort se répand rapidement et la rumeur commence à circuler. Les autorités cherchent à identifier le coupable. L’opinion désigne avec insistance une maison à la mauvaise réputation comme lieu du crime. Il s'agit de la maison Bancal. On se souvient que deux indices ont été découverts à proximité, la canne de Fualdès et un mouchoir qui aurait pu servir de bâillon. La maison comporte deux étages occupés par plusieurs locataires. Ceux du rez-de-chaussée, les Bancal, sont très vite suspectés et arrêtés. Sont aussi inculpées d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé à l’enlèvement de Fualdès et au transport de son corps. un contrebandier, un coutelier, un portefaix et un ancien soldat. Ils ont bu un verre le soir du drame dans le quartier. Les commanditaires sont cherchés dans l’entourage immédiat du magistrat, un agent de change, Jausion et son beau-frère Bastide-Grammont, débiteur d’une hypothétique créance auprès de la victime. Tous sont accusés d’avoir tendu un guet-apens le soir du 19 mars.
Trois procès vont suivre.
Le grand nombre d’accusés et de témoins, la longueur des sessions et leur retentissement n'ont pas d'équivalent à l'époque. Le premier procès se déroule à Rodez du 18 août au 13 septembre 1817. Onze accusés sont à la barre et on voit défiler 243 témoins à charge et 77 à décharge. Un vice de forme fait qu'il y aura un deuxième procès qui se déroulera dans la même ville du 25 mars au 5 mai 1818. Cinq peines de mort sont prononcées, dont trois effectives. Bastide, Jausion et un certain Collard seront guillotinés le 3 juin à Albi. Un troisième procès se tient dans cette dernière ville du 21 décembre 1818 au 15 janvier 1819 pour trois nouveaux accusés, l’ancien commissaire de police et deux parents de Bastide. Ils seront tous relaxés.
On s'interroge encore sur les véritables causes de cet assassinat, histoire de dettes, simple agression crapuleuse ou complot politique. Il faut dire que Fualdès ne s'était pas fait que des amis au cours de sa carrière. Il avait occupé divers postes sous la Révolution et l’Empire et cet ancien vénérable de la Loge de Rodez avait aussi déjoué en 1814 une tentative d’insurrection ultraroyaliste.
Quoi qu'il en soit, l’affaire marquera durablement les esprits et l'imaginaire de toutes les couches de la société. Même Théodore Géricault s’y intéressa, des dessins témoignent de son intérêt. Une complainte sera chantée jusqu’à la fin du XIXe siècle: "Capitale du Rouergue, Vieille ville de Rodez Tu vis de sanglants forfaits". Et cette paisible cité rouergate restera longtemps celle où "on égorge les gens comme des cochons".
Grâce aux prêts provenant de nombreuses archives, de musées et surtout de collections privées, les deux commissaires, l'historien Jacques Miquel et Aurélien Pierre, directeur-adjoint des musées de Rodez agglomération, en charge du musée Fenaille, ont voulu montrer en quelque sorte la médiatisation de l’affaire Fualdès. Avec les moyens dont on pouvait disposer à l'époque, comptes rendus des séances envoyés aux abonnés des journaux, gravures, lithographies, plans des lieux, portraits des inculpés, sans oublier toutes les publications postérieures à l'affaire qui dénotent l'intérêt qu'elle a longtemps suscité et suscite encore.
Le lendemain matin à 8h30, la boulangère Marie Chassan trouve cette canne dans une rue voisine. En repassant vers 9h, elle remarque un mouchoir blanc à carreaux bleus dans la même rue. Il appartient à Anne Benoît, une des locataires de la maison Vergnes où loge au rez-de-chaussée la famille Bancal que l'on reverra plus tard. Au même moment, un corps sans vie est repêché dans l’Aveyron, près du moulin des Besses. Le mort a l'artère jugulaire tranchée, il s'agit naturellement de Bernardin Fualdès.
La nouvelle de sa mort se répand rapidement et la rumeur commence à circuler. Les autorités cherchent à identifier le coupable. L’opinion désigne avec insistance une maison à la mauvaise réputation comme lieu du crime. Il s'agit de la maison Bancal. On se souvient que deux indices ont été découverts à proximité, la canne de Fualdès et un mouchoir qui aurait pu servir de bâillon. La maison comporte deux étages occupés par plusieurs locataires. Ceux du rez-de-chaussée, les Bancal, sont très vite suspectés et arrêtés. Sont aussi inculpées d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé à l’enlèvement de Fualdès et au transport de son corps. un contrebandier, un coutelier, un portefaix et un ancien soldat. Ils ont bu un verre le soir du drame dans le quartier. Les commanditaires sont cherchés dans l’entourage immédiat du magistrat, un agent de change, Jausion et son beau-frère Bastide-Grammont, débiteur d’une hypothétique créance auprès de la victime. Tous sont accusés d’avoir tendu un guet-apens le soir du 19 mars.
Trois procès vont suivre.
Le grand nombre d’accusés et de témoins, la longueur des sessions et leur retentissement n'ont pas d'équivalent à l'époque. Le premier procès se déroule à Rodez du 18 août au 13 septembre 1817. Onze accusés sont à la barre et on voit défiler 243 témoins à charge et 77 à décharge. Un vice de forme fait qu'il y aura un deuxième procès qui se déroulera dans la même ville du 25 mars au 5 mai 1818. Cinq peines de mort sont prononcées, dont trois effectives. Bastide, Jausion et un certain Collard seront guillotinés le 3 juin à Albi. Un troisième procès se tient dans cette dernière ville du 21 décembre 1818 au 15 janvier 1819 pour trois nouveaux accusés, l’ancien commissaire de police et deux parents de Bastide. Ils seront tous relaxés.
On s'interroge encore sur les véritables causes de cet assassinat, histoire de dettes, simple agression crapuleuse ou complot politique. Il faut dire que Fualdès ne s'était pas fait que des amis au cours de sa carrière. Il avait occupé divers postes sous la Révolution et l’Empire et cet ancien vénérable de la Loge de Rodez avait aussi déjoué en 1814 une tentative d’insurrection ultraroyaliste.
Quoi qu'il en soit, l’affaire marquera durablement les esprits et l'imaginaire de toutes les couches de la société. Même Théodore Géricault s’y intéressa, des dessins témoignent de son intérêt. Une complainte sera chantée jusqu’à la fin du XIXe siècle: "Capitale du Rouergue, Vieille ville de Rodez Tu vis de sanglants forfaits". Et cette paisible cité rouergate restera longtemps celle où "on égorge les gens comme des cochons".
Grâce aux prêts provenant de nombreuses archives, de musées et surtout de collections privées, les deux commissaires, l'historien Jacques Miquel et Aurélien Pierre, directeur-adjoint des musées de Rodez agglomération, en charge du musée Fenaille, ont voulu montrer en quelque sorte la médiatisation de l’affaire Fualdès. Avec les moyens dont on pouvait disposer à l'époque, comptes rendus des séances envoyés aux abonnés des journaux, gravures, lithographies, plans des lieux, portraits des inculpés, sans oublier toutes les publications postérieures à l'affaire qui dénotent l'intérêt qu'elle a longtemps suscité et suscite encore.