L’incontournable Festival Barbara

Mercredi 15 mai, c’est au numéro 9 de la rue du Mollard que la municipalité a dévoilé une plaque en mémoire de l’illustre chanteuse et c’est à ce même endroit, quelques mois plus tôt, que Ginette Kolinka rescapée des camps de concentration, était venue s’imprégner du passé de la chanteuse décédée le 24 novembre 1997. Deux vies qui eurent la fuite et la traque pour dénominateur commun. C’est ensuite en salle de conférence que Jean-François Fontana, un des plus fervents admirateurs de l’interprète de "L’Aigle noir", qui l’a suivie sur ses tournées pour enfin participer à la création de sa première intégrale en CD (1992), est revenu sur son passé. "Je ne suis pas historien, ni biographe, j’ai juste fait partie de ce public qui lui était très fidèle"introduisait-il avant de livrer d’émouvantes confidences sur cette artiste résolument indépendante et engagée. Quelques petits films inédits ont également été diffusés, l’occasion de découvrir autrement cette personnalité discrète, qui tenait à garder secret son investissement pour des causes telles que le SIDA.

Bien qu’Hélène Gratet et Alain Klinger aient offert quelques "Chansons d’Écrivains" à la médiathèque mercredi 15, le véritable lancement du festival était mardi 21 mai avec le dévoilement du festival Off (cette année sur le thème de la fête foraine) sur le parvis de la salle de spectacle le Diapason. "L’idée est de faire des artistes présents de véritables troubadours qui ne font que passer" expliquait Barbara Inizan, directrice de "Mets ta forme, ose !" qui avait décidée pour ce vingtième anniversaire de miser sur les partenariats, notamment avec l’association Lol ayant aidé à la réalisation des décors. Tandis que Timothée Didier, menuisier-ébéniste venu de Saint-Jean-en-Royans, proposait de nombreux jeux en bois en libre accès (hockey sur table, palet pétanque, roule ta boule…), petits et grands pouvaient se déguiser et profiter de la machine à selfie installée dans la "Caravane des troubadours". Plaisir et gourmandise étaient également au rendez-vous avec l’association Traits d’Union qui vendait barbapapas et crêpes préparées, en direct, dans le non moins original pousse-pousse aménagé. Au centre, quelques tables et chaises ont été prises d’assaut par les spectateurs venus profiter des différentes restitutions musicales faisant suite aux ateliers réalisés en amont du festival.

Pour le premier soir de festival, 120 écoliers issus des établissements scolaires de Saint-Marcellin ont proposé une adaptation du conte musical "Un poirier m’a dit" de Michèle Bernard. Un grand arbre réalisé par les enfants des accueils périscolaire et extrascolaire trônait au centre de la scène, tandis que les petits artistes évoluaient avec aisance grâce aux nombreux conseils chorégraphiques prodigués par Hélène Petit (Compagnie 158), ainsi qu’à la préparation de Marie-Véronique Beck, intervenante musicale.

Mercredi, tandis que la caravane du off avait migré vers les jardins de l’espace Saint Laurent, François Gaillard et Marie Bobin étaient en représentation pour un "concert dessiné", véritable voyage festif et graphique rythmé par pinceaux, mots, vidéos et quelques notes d’accordéons.
Jeudi c’est à Beauvoir-en-Royans, au Couvent des Carmes situé à huit kilomètres de Saint-Marcellin et dans un cadre Idyllique, que les Facteurs Chevaux (Sammy Decoster et Fabien Guidollet) en co-accueil avec l’ACCR / 5ème saison ont fait rimer voix et guitare pour des textes-contes rythmés.
Au lendemain de la prestation du groupe "Les hurlements de Léo" mêlant oud, samples, guitare, cuivres et bois, Anne Sylvestre a refermé ce Festival Barbara 2019 avec son spectacle "60 ans de chansons". Un grand retour pour la chanteuse lyonnaise de 84 ans après 18 ans d’absence à Saint-Marcellin. C’est accompagnée d’une pianiste, d’une clarinettiste et d’une violoncelliste qu’elle a repris quelques unes de ses chansons, avec toujours autant d’émotion, pour enfin interpréter deux nouveaux titres en guise de cadeau final.