L’espagnol est à l’honneur au Festival d’Avignon


Par Rédigé le 09/07/2024 (dernière modification le 09/07/2024)

Sa 78e édition se déroule du samedi 29 juin au dimanche 21 juillet. Pour cause de Jeux olympiques et paralympiques, le Festival a commencé cette année une semaine plus tôt.


Il durera deux jours de plus qu'en 2023 et il proposera légèrement moins de spectacles mais ces derniers bénéficieront de plus de représentations. Comme le dit son directeur le Portugais Tiago Rodrigues "Ce qui permet de mieux produire les artistes" et "offre plus de places, démocratisant l'accès". Il précise que cette édition comporte "pour moitié des découvertes" de nouveaux noms et "pour moitié des retrouvailles". Sont prévues 21 premières mondiales sur la quarantaine de spectacles proposés.
Après l'anglais l'an dernier, la langue espagnole sera cette année celle de près d’un tiers de la programmation.

Angélica Liddell, metteuse en scène espagnole et auteur elle-même de pièces de théâtre, a inauguré le Festival le 29 juin, naturellement dans la Cour d'honneur du Palais des papes, avec "Dämon, El Funeral de Bergman" qui fait plonger le spectateur dans l'univers du cinéaste suédois qui avait imaginé et écrit ses obsèques.

Outre Angélica Liddell, on notera la présence des Argentins Mariano Pensotti, Lola Arias avec la comédie musicale "Los días afuera" à l’Opéra grand Avignon, et Tiziano Cruz, l'Uruguayen Gabriel Calderon et l’hispano-suisse La Ribot avec le chef d’orchestre Asier Puga, ils emmène le spectateur à la rencontre de Jeanne de Castille, mère de Charles-Quint. La Péruvienne Chela de Ferrari travaille avec des artistes malvoyants. La chanteuse catalane Silvia Pérez Cruz sera sur la scène de l’Opéra Grand Avignon pour clore le Festival, elle interprétera son dernier album "Toda la vida, un día".

Par ailleurs, on remarque la pièce de Gwenael Morin "Quichotte" qui propose une relecture de l’oeuvre de Miguel de Cervantes, il traverse de cruelles épreuves qui le font s’insurger.
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Une expérience qui retient l'attention

Mardi 2 juillet à 17h, a eu lieu au gymnase du lycée Frédéric Mistral de la ville une représentation de "La Casa de Bernarda Alba", La maison de Bernarda Alba, adaptation et mise en scène d’Enzo Verdet.

Drame en trois actes écrit par Federico García Lorca, deux mois avant son exécution par les franquistes le 19 août 1936, dans les environs de Grenade. La pièce était interprétée par la troupe du Centre pénitentiaire d d’Avignon-Le-Pontet, dirigée par Enzo Verdet. Cette production du Festival d'Avignon a bénéficié su soutien du ministère de l'Intérieur Fonds interministériel de prévention pour la délinquance, du ministère de la Culture, de la Drac (Direction Régionale des Affaires Culturelles) Provence-Alpes-Côte d'Azur et du Service pénitentiaire d'insertion et de probation de Vaucluse. A partir de 2004, le Festival d’Avignon collabore avec le Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet depuis 2023 Tiago Rodrigues maintient les ateliers de théâtre lancés en 2015 par Olivier Py, son prédécesseur à la tête du Festival.

Depuis 2015, les détenus ont interprété une pièce chaque année dont entre autres Prométhée enchaîné, Hamlet, Antigone, Les Perses, ou En attendant Godot. Le spectacle avait été créé le 27 juin dernier au Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet. Et à la demande des détenus. avec l’aide de l’administration pénitentiaire, "La Casa de Bernarda Alba" a pu être donnée au lycée Frédéric Mistral et le sera ce mois-ci dans le cadre du Festival à la Maison Jean Vilar d’Avignon.  

La pièce illustre le propos de García Lorca "Mon amour pour autrui, ma profonde tendresse pour le peuple, auquel je suis enraciné, m’ont poussé à écrire du théâtre pour aller à tous, pour me confondre avec tous".

Ce drame de l’enfermement dépeint avec violence l’affrontement de trois générations de femmes. Bernarda, devenue veuve de son second mari, impose un deuil de huit ans à ses cinq filles, de l’aînée Angustias, 39 ans, laide et riche à Adela, la plus jeune, 20 ans, jolie et rebelle, qui voue un amour partagé à Pepe El Romano, en passant par Magdalena, 30 ans, Amelia, 27 ans et Martirio, 24 ans. S’ajoutent la mère de Bernarda, Maria Josepha, 80 ans et la Poncia servante de 60 ans.
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