L’épidémie de choléra en RDC


Par Rédigé le 19/07/2018 (dernière modification le 19/07/2018)

L’épidémie de choléra continue de s’étendre dans la province du Kasaï-Oriental, en plein cœur de la République démocratique du Congo.


Point de ravitaillement d'eau au quartier Simis en RDC. Photo prise par l'auteur.

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53 décès sur 808 cas déclarés ont été rapportés par les autorités sanitaires de Mbujimayi, ville la plus grande et la plus peuplée du Kasai. C'est l'un des foyers les plus touchés par l'épidémie; 13 décès en une seule semaine selon Alphonse Ngoyi Kasanji, gouverneur de cette province.

"Depuis plus d'une semaine, notre province fait face à une maladie caractérisée par une diarrhée accompagnée de vomissements. Des échantillons ont été prélevés et envoyés dans les grands laboratoires de Kinshasa pour en déterminer la cause. À ce jour, où cette maladie a fait environ 90 cas et quelques 13 décès. Le laboratoire vient de confirmer qu'il s'agit du choléra", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

Les hôpitaux déclarent ne plus être en mesure d'accueillir les nombreux malades. Les hôpitaux Christ roi et général de Dipumba (Kasai) où sont installés des unités de prise en charge comptent leurs morts. Médecins et infirmiers se disent débordés et en appellent à l'intervention de l'État.


La pénurie d'eau, une conséquence de l'épidémie de choléra

Une grande partie du Kasai oriental manque cruellement d'eau, y compris les hôpitaux. Sur la vingtaine de quartiers dont dispose la ville, seul Simis est alimenté. Seule alternative, le transport d'eau par les jeunes dans des bidons jaunes. "Les mayi " (transporteurs et vendeurs d'eau) parcourent des dizaines de kilomètres au quotidien à la recherche de cette denrée devenue rare. Ici, le manque d'hygiène serait la principale cause de mortalité. Nathan Kazembe est mobilisateur social. "La population n'est pas assez informée là-dessus. Voilà pourquoi nous saisissons cette opportunité pour demander aux autorités de faire une forte campagne de sensibilisation là-dessus en passant par l'approvisionnement en eau parce que la ville de Mbujimayi connait des difficultés en eau, or, c'est une maladie dite des mains sales. Donc, tant que la population n'a pas assez d'eau, cette maladie continuera à faire des dégâts énormes".

Le personnel sanitaire et les populations de cette ville pointent un doigt accusateur sur la prison centrale de Mbujimayi qui déverse ses déchets en plein air; conséquences de ces maladies favorables à l'épidémie du virus Ebola.







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