L'édito de la semaine: Mi-parcours


Par Rédigé le 12/03/2017 (dernière modification le 13/03/2017)

A mi-parcours de la campagne présidentielle où en sommes-nous? Après avoir enfin présenté, pour nombre d’entre eux, leur programme, les candidats ont-ils réussi à sortir du marécage dans lequel chacun est englué? Que disent les sondages sur le gagnant ou la gagnante potentiel(le)?


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Ainsi, le jeu se jouerait-il entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, entre l’extrême droite et l’extrême libéralisme. Quel choix! Bien sûr, le plus raisonné serait celui, soit de la droite classique ou de la gauche traditionnelle "qui se la joue retour des vraies valeurs de gauche"… jamais trop tard pour bien faire... Toutefois, François Fillon a vraiment mal joué sa partition et voter pour lui afin d'empêcher dit-on, l’un des deux précités d’être élu, a quelque chose qui n’a rien à voir avec un choix démocratique. On voudrait forcer la main des électeurs en les culpabilisant qu’on ne s’y prendrait pas autrement. C’est ainsi que de faux débats s’instaurent entre ceux qui veulent rester fidèles à leurs convictions et qui ne savent plus quoi faire, c’est-à-dire pour qui voter, et ceux qui rappellent qu’au nom de la démocratie, il faut voter François Fillon ou Benoit Hamon. Ceci, au risque d’ignorer ou de relativiser les erreurs au minimum du premier, tout en ne connaissant pas encore celles du second, mais en les devinant.

Car il faut aller dans les salons, écouter les uns et les autres, lire les commentaires sur les réseaux sociaux pour appréhender et comprendre le désarroi des Français. Cette majorité silencieuse que l’on ne voit pas dans les manifestations ni dans les réunions de propagande, est dans le flou absolu et la tentation du vote blanc, voire de la non-participation est grandissante. Et de moins en moins scandaleuse. D’autres tentent de s’exprimer au sein de ces différents mouvements citoyens qui éclosent un peu partout. Peu considérés par nos politiciens alors qu’eux aussi expriment un ras-le-bol de la situation actuelle et pour certains font des propositions concrètes pour tenter d’apporter des solutions. Que va-t-on faire de ces manifestations de protestation silencieuse? Les ignorer comme d’habitude ou envisager enfin de les prendre en considération? Pour l’instant, cela est mal parti. Plusieurs députés inconscients manifestement, ont estimé nécessaire de prendre la parole pour rappeler que pour éviter la corruption il fallait porter leur indemnité parlementaire à 9.000€ mensuels. Cela voudrait-il dire que certains d’entre eux sont corrompus et que nous devons agir pour qu’ils ne soient plus tentés de l'être?

Il est vrai que participer à un vote a été si longtemps enseigné et présenté comme un devoir - forme de respect que l’on devait à nos ancêtres qui s’étaient battus pour lui – que pour nombre d’entre nous refuser de voter, c’est-à-dire refuser de choisir et par conséquent de participer à un système dans lequel ils ne croient plus, est devenu une évidence. Pour les femmes, c’est encore pire, ce droit n’est pas si ancien, il ne leur a été accordé qu'en 1944. Et décider de ne pas voter pour manifester son refus du système et des candidats appointés, passe carrément pour une trahison à la cause féministe.

Et pourtant c’est ce qui risque d’arriver et aucun candidat ne semble l’envisager. De quoi avons-nous peur? De ne plus être dirigés par un président de la République et son gouvernement? Ouvrons les yeux, c’est déjà arrivé et pas si loin de chez nous, et le pays n’a pas pour autant sombré dans l’anarchie. Osons aller jusqu’au bout de notre refus d’un système qui ne fonctionne plus et où nombre de nos concitoyens ne se sentent plus représentés.

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