C’est aux hommes, et à eux seuls, qu’il appartient de donner un « sens moral » à des activités qui ne relèvent pas de cet « ordre ». Toutefois, les turpitudes du modèle capitaliste et de quelques uns de ses "capitaines", remettent la question sous les feux de l’actualité. D’autant que la "pensée économique" parait vouloir s’ouvrir aux apports d autres sciences : sociologie, psychiatrie, et bien sûr, philosophie.
Aussi les frontières de cette question prégnante, s’en trouvent-elles repoussées, tout en intégrant de plus en plus, "l’alea social". La publication de Laurence Fontaine arrive à point nommé pour donner un autre éclairage : celui d’une incursion lumineuse dans l’économie.
Des aller-retour entre hier et le plus contemporain
Les crises, la peur de la pauvreté, les questions sociales ne sont en rien une préoccupation exclusivement d’aujourd’hui : « l’étude comparée du passé et du présent, dans leur distance respective, est source d’intelligence et garde-fou contre l’emportement des illusions » explique Laurence Fontaine.
L’auteur se sert tout autant de l’anecdote que de l’exemple pour donner à sa narration une dimension pédagogique, ouvrant ainsi une alternative à cette nouvelle forme « d’ensauvagement » qu’est devenu le libéralisme économique, celle du « don » et du « micro-crédit » :
Ces deux formes d’activités économiques ont déjà existé : en aidant les êtres à se « désengluer de la misère », elles se sont « parées des atours d’une économie morale parce que solidaire ».
Ainsi deux cultures se sont historiquement côtoyées, la féodale et la capitaliste. Chacune était portée par des valeurs spécifiques ; aujourd’hui elles s’affrontent mais également s’influencent au point de se transformer. Mais est-ce une grande espérance, un retour possible des chevaliers dirigeants ?
En rappelant le champ des expériences possibles, Laurence Fontaine restitue par l’intelligence de la réalité passée, la « préfiguration utopique d’un univers plus humain », à un moment où la « planète finance », ses croyances, ses délires et ses insuffisances paraissent plus que jamais en éprouver le besoin.
Laurence Fontaine est historienne, directrice à l’Ecole des hautes études en sciences sociales
Laurence Fontaine, L’économie morale : Pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe préindustrielle, éditions Gallimard, 2008
Aussi les frontières de cette question prégnante, s’en trouvent-elles repoussées, tout en intégrant de plus en plus, "l’alea social". La publication de Laurence Fontaine arrive à point nommé pour donner un autre éclairage : celui d’une incursion lumineuse dans l’économie.
Des aller-retour entre hier et le plus contemporain
Les crises, la peur de la pauvreté, les questions sociales ne sont en rien une préoccupation exclusivement d’aujourd’hui : « l’étude comparée du passé et du présent, dans leur distance respective, est source d’intelligence et garde-fou contre l’emportement des illusions » explique Laurence Fontaine.
L’auteur se sert tout autant de l’anecdote que de l’exemple pour donner à sa narration une dimension pédagogique, ouvrant ainsi une alternative à cette nouvelle forme « d’ensauvagement » qu’est devenu le libéralisme économique, celle du « don » et du « micro-crédit » :
Ces deux formes d’activités économiques ont déjà existé : en aidant les êtres à se « désengluer de la misère », elles se sont « parées des atours d’une économie morale parce que solidaire ».
Ainsi deux cultures se sont historiquement côtoyées, la féodale et la capitaliste. Chacune était portée par des valeurs spécifiques ; aujourd’hui elles s’affrontent mais également s’influencent au point de se transformer. Mais est-ce une grande espérance, un retour possible des chevaliers dirigeants ?
En rappelant le champ des expériences possibles, Laurence Fontaine restitue par l’intelligence de la réalité passée, la « préfiguration utopique d’un univers plus humain », à un moment où la « planète finance », ses croyances, ses délires et ses insuffisances paraissent plus que jamais en éprouver le besoin.
Laurence Fontaine est historienne, directrice à l’Ecole des hautes études en sciences sociales
Laurence Fontaine, L’économie morale : Pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe préindustrielle, éditions Gallimard, 2008