L’art irlandais : De la périphérie au centre ?


Par PGIL Rédigé le 15/10/2008 (dernière modification le 15/10/2008)

Discussions portant sur le marché florissant de l’art irlandais à la Bibliothèque Irlandaise Princesse Grace de Monaco


Photographie (DR): De gauche à droite, 1° rang: Síghle Bhreathnach-Lynch, Olive Knox; 2° rang Róisín Kennedy, Robert Ballagh, Patrick Murphy, Antoinette Murphy; 3° rang James O’Halloran, Mike Cronin, Mark Adams, David Gardiner
Le symposium biennal organisé par la Bibliothèque Irlandaise Princesse Grace (placée sous l’égide de la Fondation Princesse Grace à Monaco-Ville) vient d’avoir lieu. Cette rencontre sous la direction du Dr Síghle Bhreathnach-Lynch, conservatrice d’art irlandais à la National Gallery of Ireland à Dublin, sur une idée originale proposée par Judith Gantley, administratrice de la Bibliothèque Irlandaise, a réuni des personnalités éminentes du monde de l’art irlandais: Mark Adams (marchand d’art, Londres), Robert Ballagh (artiste irlandais, Dublin), Michael Cronin (historien, directeur, Boston College, Dublin), David Gardiner (éditeur de An Sionnach, Creighton University, Omaha, USA), Olive Knox (historienne d’art, Dublin), Róisín Kennedy (historienne d’art, ancienne conservatrice de la Collection Yeats, National Gallery of Ireland, Dublin), Antoinette Murphy (galeriste, Peppercanister Gallery, Dublin), Patrick Murphy (acheteur d’art pour l’état irlandais, Office of Public Works, Dublin) et James O’Halloran (directeur général, Adam’s, commissaires-priseurs, Dublin).

Le Dr Síghle Bhreathnach-Lynch nous explique que "Depuis une dizaine d’années, grâce à un véritable engouement pour l’art irlandais, les visiteurs affluent en masse dans les galeries et les musées. Quant à l’univers académique, les cours d’histoire de l’art n’ont jamais été aussi fréquentés que maintenant. Et le résultat de tout ça ? Des nouvelles recherches en la matière et beaucoup de nouveaux livres consacrés à l’art irlandais dans les librairies principales en Irlande et dans les boutiques des musées. Dans les salles de ventes à Londres et à Dublin, des œuvres réalisées par un nombre d’artistes contemporains atteignent des prix de plus en plus élevés. Par exemple, depuis trois ans, les prix réalisés pour les tableaux du paysagiste Paul Henry, dont l’œuvre a toujours été fort appréciée, connaissent une hausse spectaculaire. Un simple paysage – cottages, montagnes et ciel – peut monter entre €70,000 et €100,000. Ses portraits, rares, se vendent encore plus cher." Le Dr Bhreathnach-Lynch cite également deux tableaux qui se sont vendus à des prix étonnants chez Adam’s en 2006: Une scène de moisson de Norah McGuinness a été adjugée pour €210,000 – soit trois fois plus que le prix maximum estimé dans le catalogue, tandis que le célèbre "Sick Tinker Child" de Louis le Brocquy (qui a vécu près de 40 ans à Carros près de Nice) a atteint €970.000.

"Plutôt que se concentrer exclusivement sur l’exploration du marché de l’art irlandais par des négociants, nous avons étudié les autres facteurs qui ont eu des répercussions sur ce marché et sur son succès grandissant. Le résultat de cette approche plus contextuelle a été une sélection disparate de spécialistes qui, de leur point de vue professionnel, ont analysé plusieurs sujets dont l’impact éventuel de l’amélioration de l’accès aux expositions permanentes de tableaux et de sculptures irlandais; l’art dans l’éducation dans les galeries, les musées et les universités (et hors les murs) et la valeur pédagogique des expositions; et les publications liées à l’art et à son histoire. La conclusion au bout de deux jours de débats stimulants est que tous ces éléments ont joué un rôle dans l’épanouissement du marché de l’art irlandais. Les participants ont conclu que ces facteurs s’entrecroisant avec le marché sont à l’origine du nombre considérable de nouveaux acheteurs", a conclu le Dr Bhreathnach-Lynch.


Tags : art irlandais



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