En 2017, ce médecin avait déjà été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer pour 7 autres cas d’empoisonnement. À l’époque, une autre enquête préliminaire avait été ouverte discrètement par le parquet. Elle visait des faits d’une tout autre ampleur : une cinquantaine d’événements médicaux graves survenus dans les cliniques où le médecin exerçait. Les enquêteurs soupçonnent le docteur Frédéric Péchier d’avoir volontairement modifié un grand nombre de poches d’injection de confrères pour exercer ensuite ses talents de réanimateur. Voici ce qu’il faut retenir de l’affaire.
Une interdiction d’exercer en 2017
En mars 2017, Frédéric Péchier est mis en examen pour avoir empoisonné sept patients âgés de 37 à 53 ans. Les faits remontent à une période allant de 2008 à 2017 et se sont déroulés dans deux cliniques privées de la ville (dont la clinique Saint-Vincent de Besançon).
Les interventions subies par les patients ne présentaient aucune difficulté particulière. Pourtant ces malades ont tous fait des arrêts cardiaques. Deux sont décédés tandis que les cinq autres ont pu être réanimés. Le père d’Amandine Lehen, un patient hospitalisé dans cette clinique, n'en est jamais ressorti, décédé d’une injection de lidocaïne 5 fois supérieure à la dose létale.
Selon les investigations de la police judiciaire, l’homme aurait sciemment introduit, des doses létales de potassium et d'anesthésiques en salle d'opération, dans des poches de soluté de réhydratation.
La théorie des enquêteurs était alors celle du "pompier pyromane" : le suspect aurait provoqué volontairement des arrêts cardiaques pour pouvoir ensuite réanimer en "héros" les patients. Le suspect a finalement été remis en liberté mais sous contrôle judiciaire avec une interdiction d’exercer.
Le médecin avait demandé plusieurs fois le droit de pouvoir reprendre son activité. La justice n'avait pas donné suite au vu des charges pesant sur lui. Le 28 novembre dernier, la Cour d'appel de Besançon s’était opposée pour la seconde fois à la modification de statut convoitée par le médecin passant de "suspect" à "témoin".
Les interventions subies par les patients ne présentaient aucune difficulté particulière. Pourtant ces malades ont tous fait des arrêts cardiaques. Deux sont décédés tandis que les cinq autres ont pu être réanimés. Le père d’Amandine Lehen, un patient hospitalisé dans cette clinique, n'en est jamais ressorti, décédé d’une injection de lidocaïne 5 fois supérieure à la dose létale.
Selon les investigations de la police judiciaire, l’homme aurait sciemment introduit, des doses létales de potassium et d'anesthésiques en salle d'opération, dans des poches de soluté de réhydratation.
La théorie des enquêteurs était alors celle du "pompier pyromane" : le suspect aurait provoqué volontairement des arrêts cardiaques pour pouvoir ensuite réanimer en "héros" les patients. Le suspect a finalement été remis en liberté mais sous contrôle judiciaire avec une interdiction d’exercer.
Le médecin avait demandé plusieurs fois le droit de pouvoir reprendre son activité. La justice n'avait pas donné suite au vu des charges pesant sur lui. Le 28 novembre dernier, la Cour d'appel de Besançon s’était opposée pour la seconde fois à la modification de statut convoitée par le médecin passant de "suspect" à "témoin".
Suspecté d’avoir commis une cinquantaine d’empoisonnements
Si l’enquête de 2017 n’avait donc pas permis de fermer ce dossier, une autre investigation lancée discrètement à la même époque lui confère désormais une toute autre ampleur. Ce ne sont plus 7 accidents, mais une cinquantaine d’ "évènements indésirables graves" (EIG) dont il serait question.
Ces évènements se seraient produits dans les cliniques où exerçait le médecin. Les EIG sont des accidents "inattendus au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel" (définition de la Haute Autorité de Santé).
Tous les dossiers suspects ont été mis en expertise, quatre portants sur des décès dans des circonstances troublantes et certains pouvant dissimuler des "empoisonnements potentiels" rappelant l’affaire Péchier, d’après une source proche du dossier.
Ces évènements se seraient produits dans les cliniques où exerçait le médecin. Les EIG sont des accidents "inattendus au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel" (définition de la Haute Autorité de Santé).
Tous les dossiers suspects ont été mis en expertise, quatre portants sur des décès dans des circonstances troublantes et certains pouvant dissimuler des "empoisonnements potentiels" rappelant l’affaire Péchier, d’après une source proche du dossier.
Le médecin clamera à nouveau son innocence
Selon son avocat, Maître Randall Schwerdorffer (interviewé au micro d’Europe 1 ), Frédéric Péchier continuera à clamer son innocence, tout comme en 2017 :"le docteur Péchier a toujours dit la même chose : il n'a jamais été impliqué dans un acte criminel, dans un acte d'empoisonnement. Ça a été sa position depuis le départ, c'est toujours sa position à l'heure où je vous parle. Je suis profondément persuadé, comme ses avocats, que le docteur Péchier gardera cette même défense".
L’avocat des victimes, Frédéric Berna, quant à lui ne minimise pas : "si ces suspicions se transforment en culpabilité, alors clairement, il sera question de parler de tueur en série". Une chose est sûre, si le parquet manque de preuves matérielles, un lourd faisceau d'indices donne lieu à une enquête interminable.
L’avocat des victimes, Frédéric Berna, quant à lui ne minimise pas : "si ces suspicions se transforment en culpabilité, alors clairement, il sera question de parler de tueur en série". Une chose est sûre, si le parquet manque de preuves matérielles, un lourd faisceau d'indices donne lieu à une enquête interminable.