Le liquide n'est plus au coffre... Il est sur le toit
« Nous n’avons plus une goutte d’eau depuis deux jours », « Des fois, le robinet coule, des fois il n’y a plus rien, alors on garde toujours un seau rempli d’eau ». Si ces deux citations ont été recueillies à Bethléem, il n’est pas rare d’entendre ce genre de phrases dans toute la Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Et pour cause, Israël, qui contrôle les ressources en eau du pays, limite considérablement l’approvisionnement des Palestiniens en eau. Les livraisons sont de plus en plus réduites, voire même arrêtées dans certaines villes cisjordaniennes. Un système de quotas a été mis en place par la compagnie d’eau israélienne Mekorot et un métrage du débit permet d’évaluer la consommation des Palestiniens, et de la réduire. Soumise aux restrictions de Mekorot Company, la communauté palestinienne a donc dû trouver des approvisionnements alternatifs pour palier aux quantités d’eau limitées à certaines heures ou certains jours.
Partage inégalitaire
L'eau... une quête quotidienne
Trouver une colonie israélienne privée d’eau en Cisjordanie relève pourtant de l’impossible. Les colons bénéficient de l’eau 24h sur 24 et des subventions font de leur denrée un produit au prix peu élevé. Pour accéder à l’eau, un Palestinien paye ainsi quatre fois plus cher que le colon. Seuls les Palestiniens les plus aisés peuvent donc se procurer l’eau des camions-citernes car la rareté de l’eau et les difficultés d’accès aux villages font, elles aussi, flamber les prix. Ce n’est qu’une fois que les besoins en eau des Israéliens ont été pris en compte que Mekorot pense à rendre l’eau à son propriétaire. Seul 25 % de l’eau de Cisjordanie et de la bande de Gaza reviennent aux Palestiniens. Un manque d’eau qui n’est pas sans conséquence sur leur santé puisque carences et déshydratations sont leurs principaux maux. Quant au stockage dans les réservoirs, il rend l’eau stagnante et impropre à la consommation. Parce qu’un pays ne peut se construire sans eau, la question de cette ressource ne devrait pas être laissée de côté comme elle l’a été dans les précédents accords de paix. Et si la création de l’Etat palestinien est aujourd’hui envisagée, il serait temps de rendre au pays le contrôle de ses propres ressources.