L'Appel de Cotonou


Par Podcast Journal Rédigé le 15/10/2009 (dernière modification le 15/10/2009)

A l’initiative de la Fondation Chirac, et à l’invitation du Président du Bénin Yayi Boni, une réunion de haut niveau consacrée à la lutte contre les faux médicaments s’est tenue à Cotonou, capitale béninoise, le 12 octobre 2009. Le Président Jacques Chirac a appelé à une mobilisation internationale contre ce scandale que constituent les médicaments contrefaits.


En 2007, l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe, sur le rapport de M. Bernard Marquet, avait d’ailleurs appelé à utiliser les instruments existants, et en particulier la convention relative à l’élaboration d’une pharmacopée européenne, à renforcer les instruments existants, notamment en créant un système de traçabilité des médicaments, en instaurant un système de surveillance spécifique et de contrôle des médicaments expédiés à des fins humanitaires, à créer une nouvelle infraction portant sur le crime pharmaceutique et à mettre en place des sanctions spécifiques réprimant la contrefaçon et l’altération de la qualité des médicaments.
Le Conseil de l’Europe est en train d’élaborer une nouvelle convention tout en engageant des actions de formation et de sensibilisation. A cette occasion je tiens à saluer une nouvelle fois le rôle irremplaçable de la "pharmacopée européenne".

La fabrication clandestine et la diffusion de médicaments falsifiés, ainsi que la diffusion de médicaments ne répondant pas à des normes de qualité garantissant leur effet thérapeutique ainsi que leur absence de nocivité, sont devenus aujourd’hui un véritable fléau dans certaines régions du monde. Le continent africain est particulièrement touché : certaines statistiques vont jusqu’à affirmer que 80% des médicaments seraient vendus en Afrique sur le marché non officiel, d’où un très grand danger en termes de santé publique.

L’Appel de Cotonou a donc pour objectif de sensibiliser la communauté internationale à cette question et d’obtenir que se tienne à Genève en 2010 – sans doute sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé – une conférence diplomatique ayant mandat d’élaborer une convention internationale qui établirait un régime de sanctions pénales contre tous ceux qui fabriquent ou diffusent des faux médicaments. Il ne s’agirait toutefois que d’une première étape, l’objectif ultime étant de favoriser un accès généralisé à des médicaments de qualité à des prix compatibles avec le niveau de vie des patients.

Plusieurs Chefs d’Etat d’Afrique francophone, qui avaient tenu à être présents personnellement, le Ministre d’Etat français Jean-Louis Borloo, ainsi que des Ministres et représentants gouvernementaux appartenant à divers Etats de plusieurs continents ont procédé ensemble au lancement de cet Appel.

Le Prince Albert II de Monaco, invité personnellement par l’ancien Président français Jacques Chirac, avait tenu à marquer sa solidarité et la volonté de la Principauté de s’impliquer dans la lutte contre les faux médicaments en se faisant représenter sur place par une délégation composée de SEM Robert Fillon, Ambassadeur, Représentant permanent de la Principauté de Monaco auprès de l’Organisation des Nations Unies à Genève et auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé, ainsi que par M. Frédéric Platini, Directeur de la coopération internationale au Département des Relations Extérieures.






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