Karim Wade ira-t-il en prison?


Par Mouss Jaraaf Rédigé le 15/03/2013 (dernière modification le 15/03/2013)

Convoqué plusieurs fois par la Brigade de recherche de la Gendarmerie sur les faits des biens mal acquis au Sénégal sous le régime libéral, le fils du président déchu, Karim Wade devait faire face aujourd'hui au Procureur de la République à la Cour de répression et l'enrichissement illicite du Sénégal. Beaucoup laissent croire qu'il risque d'être retenu après réception d'une mise en demeure.


Karim Wade devant la Cour de répression de l'enrichissement illicite ce vendredi, risque-t-il la prison?

Karim Wade, ancien ministre d’État sous le régime libéral au pouvoir au Sénégal de 2000 à 2012, est mis en demeure par la Cour de répression et de l’enrichissement illicite (Dakar-Sénégal). Il doit répondre pour la énième fois à une convocation de ladite Cour sur la tracte des biens mal acquis, initiée par l’État du Sénégal. Il s'agit pour le pouvoir en place de poursuivre tous ceux qui durant le dernier mandat du président déchu en 2012, Abdoulaye Wade, ont eu à gérer des deniers publics et qui avaient de hautes fonctions. Le président Macky Sall et son nouveau régime soupçonne un enrichissement illicite de certaines grosses pontes des gouvernements libéraux.

Parmi les personnalités convoquées depuis le mois de janvier 2013, le fils du président sortant Abdoulaye Wade, qui était le plus puissant parmi les ministres du régime wadien, en étant d'abord à la tête de l'Agence Nationale pour l'Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI) en 2008 (NDLR), puis ministre d’État, ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports aériens et de l’Énergie. Ce qui lui valut dans la presse nationale, le sobriquet de "ministre du ciel et de la terre". Aujourd’hui le fils du président déchu risque de connaître l’hôtel zéro étoile si jamais la justice décèle dans ses avoirs un quelconque enrichissement illicite. D’ailleurs, après un séjour à l’extérieur du pays le Président Macky Sall est de retour à Dakar et comme par hasard il reçoit ce vendredi le Roi du Maroc Mouhamed VI qui entretenait dans le passé de très bonnes relations avec le même Karim Wade, ce qui une certaine presse apparaît comme un relent politique.

La suspicion sur ce dernier est d’autant plus évidente avec quelques uns de ses bien et d’une agence de transport aérien qui serait à son actif, comme également un jet privé et le doute sur la gestion des fonds de l’ANOCI, source de ses premières démêlées avec l’ancien président de l’assemblée nationale Macky Sall devenu plus tard Président de la République du Sénégal. A l’époque Macky Sall avaient demandé l’audition de Karim Wade par l’Assemblée avant d’être dégommé du parlement et exclu du PDS dirigé par Wade père. Ce qui de l’avis des partisans de Karim Meissa Wade sonne comme un acharnement et un parfum de revanche. Mais pour l’actuel régime, il s’agit juste de voir si les fonds de l’État ont été bien gérés. Six autres anciens ministres ou hauts fonctionnaires sont aussi sur la même liste des convoqués par la Brigade de recherche chargé de mener les enquêtes sur l’enrichissement illicite puis devant répondre à la Cour précitée. Parmi ces pontes on cite Maître Madické Niang, ancien ministre de la Justice, Samuel Ahmet Sarr celui de l’Énergie, Abdoulaye Baldé des Forces armées, entre autres. Pour certains observateurs Karim Wade pourrait bien passer sa première nuit en détention préventive si la moindre faille est trouvée dans ses valises ministérielles. Ces partisans comptent le soutenir dans cette épreuve malgré les avertissements de l’État contre tout trouble à l’ordre public ou de nature à perturber l’audition de ce matin. Il y a bien risque de friction dans l’air.





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