De la Bretagne au Sénat : itinéraire d’une conscience écologique
Joël Labbé au Sénat. Photo (c) Isabelle Lépine
Il a les yeux qui pétillent et porte en lui une grande bienveillance, quelque chose de très positif et beaucoup d’ouverture. Une capacité rare à recevoir l’autre dans le respect de son altérité. Peut-être parce que lui-même n’est pas très conventionnel. Avec ses cheveux longs, ses boucles d’oreilles, ses chemises noires et ses bagues en argent, Joël Labbé détonne dans l’atmosphère feutrée du Sénat.
Fils de paysan, Joël arrive en politique un peu par hasard, pour compléter une liste municipale, parce qu’il est repéré au niveau associatif dans son village, du fait qu’il joue au foot.
Il a 25 ans, nous sommes en 1977. Il fait un premier, puis un deuxième mandat d’adjoint auprès d’un maire avec lequel il s’entend bien. Mais qui meurt. Les choses sont plus difficiles avec le nouveau. Il reste quand même conseiller municipal pour finir son mandat, mais décide alors qu’il va monter sa propre équipe pour les élections suivantes. Auxquelles il est élu. Puis réélu à celles d’après. Et à celles d’après encore. Il restera ainsi en fonction pendant plus de 18 ans, sur un programme qui s’est construit et étayé peu à peu, au fur et à mesure du cheminement de sa propre conscience écologique.
C’est lors des Présidentielles de 1974 qu’il a découvert René Dumont. Il s’est tout de suite dit qu’il avait raison, que c’est cela qu’il fallait faire. Le Sommet de Rio en 1992, 18 ans plus tard, sera le second évènement important dans sa progression philosophique, l’idée de "penser global pour agir local". Sa commune, Saint-Nolff, sera d’ailleurs la première de Bretagne à se lancer dans une démarche d’Agenda 21, ce plan d’action pour les collectivités locales issu du Sommet de Rio, qui les invite à s’inscrire dans un programme de développement durable.
La première des mesures prises par Joël sera d’interdire les pesticides dans tous les espaces publics de sa commune. Et d’en faire une éco-cité, où les voitures n’entrent pas. Il fait aménager des parkings extérieurs, de façon à conserver des venelles piétonnes, et réfléchit à une nouvelle forme d’urbanisme, dans une approche globale, holistique, qui intègre aussi une réflexion sur les pratiques agricoles et l’alimentation en circuit court.
En 2001, il est également élu Conseiller général, et arrête alors son travail de technicien de laboratoire. Réélu en 2008, il portera notamment dans le cadre de ce mandat la présidence du projet de parc naturel du Golfe du Morbihan.
En 2011, il décide de tenter les élections sénatoriales, parce qu’il a envie de pouvoir infléchir le contexte législatif. Et d’essayer de développer des choses qu’il a faites sur sa commune à une autre échelle. D’utiliser son expérience locale au service d’une cause plus large. Entre temps, il a intégré EELV grâce à Daniel Cohn-Bendit, qui a ouvert le parti. Avant cela, Joël n’appartenait à aucun groupe politique, parce que, dit-il, il n’aimait pas "marcher au pas". Il avait toujours été proche des Verts, mais sans en être membre. Il restera auprès d’eux pendant 5 ans, avant de les quitter voilà 3 ans, pour "reprendre sa liberté".
Fils de paysan, Joël arrive en politique un peu par hasard, pour compléter une liste municipale, parce qu’il est repéré au niveau associatif dans son village, du fait qu’il joue au foot.
Il a 25 ans, nous sommes en 1977. Il fait un premier, puis un deuxième mandat d’adjoint auprès d’un maire avec lequel il s’entend bien. Mais qui meurt. Les choses sont plus difficiles avec le nouveau. Il reste quand même conseiller municipal pour finir son mandat, mais décide alors qu’il va monter sa propre équipe pour les élections suivantes. Auxquelles il est élu. Puis réélu à celles d’après. Et à celles d’après encore. Il restera ainsi en fonction pendant plus de 18 ans, sur un programme qui s’est construit et étayé peu à peu, au fur et à mesure du cheminement de sa propre conscience écologique.
C’est lors des Présidentielles de 1974 qu’il a découvert René Dumont. Il s’est tout de suite dit qu’il avait raison, que c’est cela qu’il fallait faire. Le Sommet de Rio en 1992, 18 ans plus tard, sera le second évènement important dans sa progression philosophique, l’idée de "penser global pour agir local". Sa commune, Saint-Nolff, sera d’ailleurs la première de Bretagne à se lancer dans une démarche d’Agenda 21, ce plan d’action pour les collectivités locales issu du Sommet de Rio, qui les invite à s’inscrire dans un programme de développement durable.
La première des mesures prises par Joël sera d’interdire les pesticides dans tous les espaces publics de sa commune. Et d’en faire une éco-cité, où les voitures n’entrent pas. Il fait aménager des parkings extérieurs, de façon à conserver des venelles piétonnes, et réfléchit à une nouvelle forme d’urbanisme, dans une approche globale, holistique, qui intègre aussi une réflexion sur les pratiques agricoles et l’alimentation en circuit court.
En 2001, il est également élu Conseiller général, et arrête alors son travail de technicien de laboratoire. Réélu en 2008, il portera notamment dans le cadre de ce mandat la présidence du projet de parc naturel du Golfe du Morbihan.
En 2011, il décide de tenter les élections sénatoriales, parce qu’il a envie de pouvoir infléchir le contexte législatif. Et d’essayer de développer des choses qu’il a faites sur sa commune à une autre échelle. D’utiliser son expérience locale au service d’une cause plus large. Entre temps, il a intégré EELV grâce à Daniel Cohn-Bendit, qui a ouvert le parti. Avant cela, Joël n’appartenait à aucun groupe politique, parce que, dit-il, il n’aimait pas "marcher au pas". Il avait toujours été proche des Verts, mais sans en être membre. Il restera auprès d’eux pendant 5 ans, avant de les quitter voilà 3 ans, pour "reprendre sa liberté".
Du buzz médiatique à une loi qui porte son nom
Motifs celtiques et bagues en argent. Photo (c) Isabelle Lépine
Avec beaucoup de sincérité, Joël raconte comment il s’est senti un peu "complexé" à ses débuts au Sénat. L’impression de ne pas avoir tous les codes, de ne pas toujours savoir faire. S’est posée à lui la question de réussir à composer assez avec le système pour pouvoir l’utiliser au mieux. Faire avec, tout en conservant la liberté qui lui est nécessaire. Comment permettre aux dossiers d’avancer, sans forcément se conformer et "rentrer dans le moule" ?
En montant pour la première fois les grands escaliers du Palais du Luxembourg, il pense à la chanson de Bob Dylan, The Times They Are A-Changin’. Il s’en sert pour illustrer la nécessité du changement, trois jours après à la tribune, à l’occasion de la présentation d’un texte sur les voies navigables. Ce parler vrai et ces références originales créent le buzz. Public Sénat le convie à son premier JT.
Il sera ensuite vice-président de la mission d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé humaine et l’environnement. Pendant 6 mois, il auditionne des producteurs, des distributeurs, des exploitants agricoles qui utilisent ou n’utilisent pas ces produits, des agriculteurs malades, des scientifiques, des généticiens, etc. Des recommandations sont faites dans le rapport écrit qui fait suite à la mission. Il dit en conclusion qu’il va faire une proposition de loi pour interdire les pesticides sur toutes les plantations non-agricoles, qui n’étaient, par définition, pas intégrées dans la loi d’avenir en cours de discussion (qui visait la mise en œuvre d’une agriculture plus raisonnée). Il se donne un an pour essayer d’obtenir une majorité. Ce sera chose faite. Le 6 février 2014, la Loi N°2014-110, dite "Loi Labbé" est votée, avec une applicabilité en 2017 pour les communes (sauf les cimetières et les terrains de sport) et en 2019 pour les particuliers.
Le non-agricole ne représente certes que 10% des pesticides utilisés, mais cela a donné de la lisibilité à Joël, et le "pied dans la porte" dont il avait besoin. Il ne s’agit que d’une étape. "Car maintenant que le pied est dedans, la porte ne pourra plus se refermer !", sourit-il. Et de renvoyer à l’un de ses traits de caractère : la pugnacité. Même si cela prend du temps, persévérer et ne pas lâcher.
En montant pour la première fois les grands escaliers du Palais du Luxembourg, il pense à la chanson de Bob Dylan, The Times They Are A-Changin’. Il s’en sert pour illustrer la nécessité du changement, trois jours après à la tribune, à l’occasion de la présentation d’un texte sur les voies navigables. Ce parler vrai et ces références originales créent le buzz. Public Sénat le convie à son premier JT.
Il sera ensuite vice-président de la mission d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé humaine et l’environnement. Pendant 6 mois, il auditionne des producteurs, des distributeurs, des exploitants agricoles qui utilisent ou n’utilisent pas ces produits, des agriculteurs malades, des scientifiques, des généticiens, etc. Des recommandations sont faites dans le rapport écrit qui fait suite à la mission. Il dit en conclusion qu’il va faire une proposition de loi pour interdire les pesticides sur toutes les plantations non-agricoles, qui n’étaient, par définition, pas intégrées dans la loi d’avenir en cours de discussion (qui visait la mise en œuvre d’une agriculture plus raisonnée). Il se donne un an pour essayer d’obtenir une majorité. Ce sera chose faite. Le 6 février 2014, la Loi N°2014-110, dite "Loi Labbé" est votée, avec une applicabilité en 2017 pour les communes (sauf les cimetières et les terrains de sport) et en 2019 pour les particuliers.
Le non-agricole ne représente certes que 10% des pesticides utilisés, mais cela a donné de la lisibilité à Joël, et le "pied dans la porte" dont il avait besoin. Il ne s’agit que d’une étape. "Car maintenant que le pied est dedans, la porte ne pourra plus se refermer !", sourit-il. Et de renvoyer à l’un de ses traits de caractère : la pugnacité. Même si cela prend du temps, persévérer et ne pas lâcher.
Des chantiers diversifiés autour de l’écologie
Joël Labbé hors Sénat. Photo (c) Isabelle Lépine
Parmi ses autres chevaux de bataille, toujours en lien avec les questions d’écologie, figure son combat contre les néonicotinoïdes, ces pesticides "tueurs d’abeilles", fortement suspectés d’être toxiques aussi pour l’être humain.
Le 4 février 2015, Joël défend devant le Sénat une proposition de résolution "relative à la préservation des insectes polinisateurs de l’environnement et de la santé, moratoire sur les pesticides de la famille des néonicotinoïdes". Il demande à ce que le gouvernement se saisisse de cette question auprès de l’Union européenne, au titre des risques encourus sur l’environnement et la santé humaine.
Il rappelle à cette occasion le principe de responsabilité, "à la base même de notre rôle politique, que l’on soit dans le gouvernement ou parlementaires" et sa façon de faire de la politique : "qui doit rimer avec éthique".
Il explique l’impact avéré des néonicotinoïdes sur les colonies d’abeilles, mais aussi sur toute la faune et la micro-faune, jusqu’aux vers de terre, grands marqueurs de la bonne santé des sols et de la biodiversité.
Sa saillie sur les abeilles, ses références aux taupes et aux vers de terre, font rire certains sénateurs de droite, qui se moquent ouvertement dans l’hémicycle, sans vraisemblablement comprendre que c’est en réalité de la survie de la planète dont il est question. De rage, Joël enlève sa cravate, geste hautement prohibé au Sénat. Comme un ras-le-bol, une façon de dire que lui a respecté les règles, mais qu’il faut qu’en face, on les respecte aussi. Nouveau buzz, qui, bien qu’involontaire, permet de faire parler des néonicotinoïdes, qui seront finalement interdits l’année suivante dans la loi sur la biodiversité.
Aider le monde agricole à la transition, lutter contre l’agriculture industrielle qui utilise les pesticides, porter l’agriculture biologique et la relocalisation de l’alimentation sont ses combats. Il défend l’idée que pour sauver la planète, il faut faire en sorte que les territoires aient leur souveraineté alimentaire, avec la possibilité de mettre en place des projets territoriaux dans ce domaine. Un retour au local qui met à mal la mondialisation de l’alimentation, et les gros lobbies qui la portent.
Sur cette question des lobbies, il a un autre exemple : celui des herboristes, dont la profession n’est plus reconnue depuis 1941 en France, alors que le vivant végétal continue à être utilisé dans le soin dans de nombreux pays. "Derrière les plantes médicinales, il y a la santé humaine et animale, mais aussi celle des plantes elles-mêmes". Réhabiliter ce genre de cultures et le métier qui les défend permettrait aussi de faire de l’aménagement du territoire, des créations de nouveaux emplois. C’est à cela que Joël œuvre aujourd’hui, avec en face de lui des laboratoires pharmaceutiques et un ordre des pharmaciens qui ne l’entendent pas forcément de cette oreille...
Il y a aussi le cas des huîtres triploïdes, ces huîtres créées artificiellement, qui contiennent 3 chromosomes au lieu de deux, ce qui leur permet de se développer plus vite et de ne pas être laiteuses en été. Pas complètement des OGM, mais pas des huîtres tout à fait naturelles quand même, et surtout qui ne sont pas vendues étiquetées comme telles. Un autre dossier sur lequel Joël se bat.
Il dit que pour que les choses changent, il faut que les gens en prennent conscience et les fassent bouger eux aussi, de leur place. Qu’ils n’hésitent pas à interpeller leurs parlementaires, et qu’ils ne perdent pas de vue que l’opinion publique est aussi un levier de pression.
C’est ce qu’ont compris les jeunes dans la rue, avec le mouvement pour le climat, qui l’enthousiasme. Il est plus sceptique, en revanche, sur la question des Européennes, avec une gauche écologiste à son sens trop "éclatée". Il soutiendra pour sa part Yannick Jadot, et rappelle qu’il était lui-même candidat sur sa liste en 2009.
"De toute façon, la prise de conscience écologique va s’accélérer par la force des choses. On y est contraints. Peut-être juste pas encore tout à fait suffisamment".
Le 4 février 2015, Joël défend devant le Sénat une proposition de résolution "relative à la préservation des insectes polinisateurs de l’environnement et de la santé, moratoire sur les pesticides de la famille des néonicotinoïdes". Il demande à ce que le gouvernement se saisisse de cette question auprès de l’Union européenne, au titre des risques encourus sur l’environnement et la santé humaine.
Il rappelle à cette occasion le principe de responsabilité, "à la base même de notre rôle politique, que l’on soit dans le gouvernement ou parlementaires" et sa façon de faire de la politique : "qui doit rimer avec éthique".
Il explique l’impact avéré des néonicotinoïdes sur les colonies d’abeilles, mais aussi sur toute la faune et la micro-faune, jusqu’aux vers de terre, grands marqueurs de la bonne santé des sols et de la biodiversité.
Sa saillie sur les abeilles, ses références aux taupes et aux vers de terre, font rire certains sénateurs de droite, qui se moquent ouvertement dans l’hémicycle, sans vraisemblablement comprendre que c’est en réalité de la survie de la planète dont il est question. De rage, Joël enlève sa cravate, geste hautement prohibé au Sénat. Comme un ras-le-bol, une façon de dire que lui a respecté les règles, mais qu’il faut qu’en face, on les respecte aussi. Nouveau buzz, qui, bien qu’involontaire, permet de faire parler des néonicotinoïdes, qui seront finalement interdits l’année suivante dans la loi sur la biodiversité.
Aider le monde agricole à la transition, lutter contre l’agriculture industrielle qui utilise les pesticides, porter l’agriculture biologique et la relocalisation de l’alimentation sont ses combats. Il défend l’idée que pour sauver la planète, il faut faire en sorte que les territoires aient leur souveraineté alimentaire, avec la possibilité de mettre en place des projets territoriaux dans ce domaine. Un retour au local qui met à mal la mondialisation de l’alimentation, et les gros lobbies qui la portent.
Sur cette question des lobbies, il a un autre exemple : celui des herboristes, dont la profession n’est plus reconnue depuis 1941 en France, alors que le vivant végétal continue à être utilisé dans le soin dans de nombreux pays. "Derrière les plantes médicinales, il y a la santé humaine et animale, mais aussi celle des plantes elles-mêmes". Réhabiliter ce genre de cultures et le métier qui les défend permettrait aussi de faire de l’aménagement du territoire, des créations de nouveaux emplois. C’est à cela que Joël œuvre aujourd’hui, avec en face de lui des laboratoires pharmaceutiques et un ordre des pharmaciens qui ne l’entendent pas forcément de cette oreille...
Il y a aussi le cas des huîtres triploïdes, ces huîtres créées artificiellement, qui contiennent 3 chromosomes au lieu de deux, ce qui leur permet de se développer plus vite et de ne pas être laiteuses en été. Pas complètement des OGM, mais pas des huîtres tout à fait naturelles quand même, et surtout qui ne sont pas vendues étiquetées comme telles. Un autre dossier sur lequel Joël se bat.
Il dit que pour que les choses changent, il faut que les gens en prennent conscience et les fassent bouger eux aussi, de leur place. Qu’ils n’hésitent pas à interpeller leurs parlementaires, et qu’ils ne perdent pas de vue que l’opinion publique est aussi un levier de pression.
C’est ce qu’ont compris les jeunes dans la rue, avec le mouvement pour le climat, qui l’enthousiasme. Il est plus sceptique, en revanche, sur la question des Européennes, avec une gauche écologiste à son sens trop "éclatée". Il soutiendra pour sa part Yannick Jadot, et rappelle qu’il était lui-même candidat sur sa liste en 2009.
"De toute façon, la prise de conscience écologique va s’accélérer par la force des choses. On y est contraints. Peut-être juste pas encore tout à fait suffisamment".
Ce qui le meut
"Viva la vida". Photo (c) Isabelle Lépine
Derrière tous ces projets et cette belle énergie, ce qui porte Joël, c’est d’abord et avant tout son amour de la vie, qu’il arbore tatoué jusque sur sa peau. Une conscience aiguë de la chance absolue d’être né, et une capacité à s’émerveiller du fait même d’être en vie. Joël n’est pas religieux, mais il s’est découvert agnostique en relisant Camus, à l’occasion de la préparation d’un colloque du mouvement des Citoyens du monde, dont il fait partie.
Pour lui, la question du sens de la vie est essentielle, par rapport à l’histoire, aux générations qui l’ont précédé, à celles qui le suivent. Comment faire en sorte de jouer son rôle pour apporter sa pierre à l’édifice ? Juste "faire sa part", comme le colibri. Il dit d’ailleurs mesurer la chance qu’il a d’être au Sénat, à titre d’épanouissement et d’expérience personnels, mais aussi et surtout à une place où il peut être utile, servir à quelque chose.
Ce qui porte Joël, c’est aussi son village. Le lieu où il est né, où il a grandi, où, enfant un peu sauvage, il dit qu’il a appris la poésie de la nature. Ce village où il a construit sa conscience et son engagement politiques, ce village qu’il n’a jamais vraiment quitté, et où il continue d’habiter la moitié de la semaine. A partir duquel il peut voyager, mais où il revient toujours.
Ce qui porte Joël, enfin, c’est sa famille, qui joue chez lui un rôle fondamental, déterminant, primordial. C’est sa base, son socle, une sphère qu’il a particulièrement investie et qu’il continue de cultiver avec bonheur auprès de sa femme, avec laquelle il est marié depuis 47 ans, de leurs 5 enfants et 9 petits-enfants, qui vivent tous à ou autour de Saint- Nolff.
On dit souvent que la sagesse, c’est d’aimer ce que l’on a. A sa façon, ce sénateur poète, un peu philosophe, nous apprend que ce peut être aussi de préserver ce(ux) que l’on aime.
Pour lui, la question du sens de la vie est essentielle, par rapport à l’histoire, aux générations qui l’ont précédé, à celles qui le suivent. Comment faire en sorte de jouer son rôle pour apporter sa pierre à l’édifice ? Juste "faire sa part", comme le colibri. Il dit d’ailleurs mesurer la chance qu’il a d’être au Sénat, à titre d’épanouissement et d’expérience personnels, mais aussi et surtout à une place où il peut être utile, servir à quelque chose.
Ce qui porte Joël, c’est aussi son village. Le lieu où il est né, où il a grandi, où, enfant un peu sauvage, il dit qu’il a appris la poésie de la nature. Ce village où il a construit sa conscience et son engagement politiques, ce village qu’il n’a jamais vraiment quitté, et où il continue d’habiter la moitié de la semaine. A partir duquel il peut voyager, mais où il revient toujours.
Ce qui porte Joël, enfin, c’est sa famille, qui joue chez lui un rôle fondamental, déterminant, primordial. C’est sa base, son socle, une sphère qu’il a particulièrement investie et qu’il continue de cultiver avec bonheur auprès de sa femme, avec laquelle il est marié depuis 47 ans, de leurs 5 enfants et 9 petits-enfants, qui vivent tous à ou autour de Saint- Nolff.
On dit souvent que la sagesse, c’est d’aimer ce que l’on a. A sa façon, ce sénateur poète, un peu philosophe, nous apprend que ce peut être aussi de préserver ce(ux) que l’on aime.