Interview: Rencontre avec Patrick Gibelli, un artiste hors normes


Par Islem Salmi Rédigé le 08/08/2012 (dernière modification le 08/08/2012)

Artiste rêveur, passionné et autodidacte, Patrick Gibelli est un homme libre, un personnage original et intéressant.


Patrick Gibelli (c) Guillaume Barclay

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Né à Monaco en 1959, l’Art fait partie intégrante de sa vie depuis plus de 30 ans. C’est en 1999 qu’il choisira le métal comme matière-phare de sa sculpture. Pendant 10 ans, il va couper tout contact avec l’extérieur pour ne faire qu’un avec l’art, son art. De là, il édifiera un complexe artistique unique au monde, un musée magique qu’il nommera "Loft Atelier". Cet univers inédit, excentrique et doté d’une grande originalité est à l’image de l’artiste. L’endroit s’étend sur plusieurs étages. Chaque étage décoré de nombreuses œuvres, exprime toute la personnalité de Patrick Gibelli et son monde mystique.

Pour l’artiste la création n’a pas de limite! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il se positionne dans "l’extrem-Art". Sa devise: ne jamais cesser de croire en soi, toujours s’élever, toujours aller plus loin, plus haut. Patrick Gibelli compose, crée, restaure des œuvres d’art en compagnie de "Valentine" sa complice.

Entre deux soudures, ils ont accepté de partager leur passion en nous ouvrant les portes du "Loft Atelier" pour répondre à nos questions…

Interview

Petunia par Patrick Gibelli (c) Guillaume Barclay
Islem Salmi: Quel est votre premier souvenir artistique?
Patrick Gibelli: Mon premier souvenir artistique remonte en 1985 lorsque j’ai restauré les œuvres de l’artiste sculpteur américain Alexander Calder. Je fus le seul dans toue l’Europe à pouvoir accéder à ses œuvres. De plus, cela m’a permis de rencontrer de nombreux collectionneurs privés avec qui j’ai eu la chance de collaborer.

IS: D’où vous est venue votre passion pour l’art?
PG: J’ai une véritable révélation pour l’art suite au fait de restaurer les œuvres de l’artiste Alexander Calder en 1985.
Valentine: Mais l’art est inné chez Patrick, à l’âge de 7 ou 8 ans il avait construit une petite maison en bois reflétant déjà son instinct de créativité.

IS: En quelques mots, comment définiriez-vous l’art, votre art?
PG: Avant toute chose c’est une activité humaine. Cela permet d’exprimer ce que l’on pense, d’exprimer nos idées. Ça nous rend plus libre.

IS: Votre art?
PG: Spontané!
V: Son Approche Symbolique laisse à l’œuvre tout son Pouvoir d’évocation Contemporaine, l’art de Patrick est une déferlante d’humour, de poésie et de chocs émotionnels. C’est dans le naturel qu’on peut voir l’art, il faut rester instinctif, l’idée du naturel fait ressortir toute la profondeur de l’âme.

Hippocrate par Patrick Gibelli (c) Guillaume Barclay
IS: Quel est votre parcours? Vos inspirations?
PG: Je suis un autodidacte. Mon attirance pour le fer fut instantanée.
V: Ce sont les autres qui sont venus chercher Patrick. Ils lui ont proposé des expositions collectives, des expositions personnelles, des challenges parce qu’il avait le savoir… Il n’a pas fait d’études d’art. La technicité et la restauration d’œuvres d’art c’est inné chez Patrick!
PG: Je m’inspire de grands artistes bien sûr! L’horloge molle de Dali par exemple que j’ai retranscrit à ma manière.
V: C’est le ressenti qu’il a mis à sa manière. Ce qui est intéressant avec Patrick c’est que c’est quelqu’un justement qui ne va copier. Il est "l’anticopiage" par excellence ! C’est un véritable créateur qui cherche vraiment, qui invente tout le temps!

IS: Qu’est-ce que "l’extrem-Art?" et pourquoi vous positionnez-vous dedans?

PG: "L’extrem-Art" parce qu’une perpétuelle évolution est nécessaire. Je recherche la performance, l'élévation. Il est important d’évoluer dans le temps, de ne pas rester statique.
V: Il y a de la spiritualité dans l’art.

IS: Y’a-t-il une œuvre qui vous définit?
PG: Il y a bien une œuvre qui me définit. Il s’agit d’une œuvre intitulée "Petunia". C’est une sculpture en inox que j’ai réalisé en 60 jours. Un véritable défi!

IS: Pourquoi avoir choisi de créer un loft atelier?
PG: C’est ma vision de l'art. J'ai souhaité créer un lieu, un univers. Pour moi c’était un challenge. Le "Loft Atelier" est comme un concept de vie, d’art, de créations.

IS: Ancien carrossier, pourquoi avez-vous choisi de tout arrêter pour vous consacrer à l’art? Avez-vous eu peur parfois? Des envies de renoncer? Qu’est-ce qui vous a motivé?
PG: La passion pour l’art était plus forte que mon travail de carrossier. Un défi personnel…
V: C’était là encore, un challenge pour lui. Il voulait prouver à tous ceux qui ne l’ont pas pris au sérieux ou qui n’ont pas cru en lui que c’était bel et bien possible!
PG: Je n’ai jamais eu peur, ni eu envie de renoncer. C’est l’art qui m’a construit. J’ai toujours cru en ma passion, je ne me suis jamais dit que je n’y arriverai pas car c’est le meilleur moyen d’échouer que de cesser d’y croire.
V: Avec Patrick tout est dans l’extrême! (Rires).

IS: Peut-on avoir un avant goût de vos projets à venir?…
PG: Je prévois de créer une sculpture monumentale! Un dé géant de 3m/ 3. Dans le Loft il y aura une partie "club privé". Lors de l’inauguration du "Loft Atelier" une grande personnalité est attendue… mais vous n’en saurez pas plus pour le moment. (Rires).

IS: Quel conseil donneriez-vous à un jeune sculpteur?
PG: Être passionné, partager et ne jamais cesser d’y croire. Être perspicace, habile et plein d’idées! Sans oublier d’aller chercher la technique chez les autres, de s'imprégner de leur expérience…





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