Ces chiffres sont effarants et la multinationale américaine, qui a investi le marché camerounais, avec environs 200 vendeurs et une dizaine de revendeurs, est également des plus piratées. Selon Anthony Same, responsable partenaire Microsoft Afrique Centrale, « l’Etat est le premier fraudeur, au Cameroun ». Du coup, le pays se positionne à la 10e place mondiale et au 2e rang africain de la contrefaçon des produits informatiques, après le Zimbabwe. Pour ainsi dire, la Cameroun fait pire que le Tchad, la République Centrafricaine ou encore la Guinée Equatoriale, pour ne citer que ceux-là.
Cette situation a pour conséquence d’empêcher l’émergence d’une économie informatique d’envergure, en même temps qu’elle donne un coup d’accélérateur au développement et la banalisation de la fraude. Des vices qu’il attribue à l’insuffisance d’information ; à la culture de l’impunité, à l’absence de respect de la loi ; au manque de politique nationale de développement de l’informatique ; à la taxation sur les logiciels, qui est souvent supérieur à celle du matériel ; à la fraude non classifiée, à cause des logiciels acheté à Dubaï, entre autres. Tout cela fait du Cameroun, des mots de Anthony Same, « un champion de la fraude internet ».
Cette situation a pour conséquence d’empêcher l’émergence d’une économie informatique d’envergure, en même temps qu’elle donne un coup d’accélérateur au développement et la banalisation de la fraude. Des vices qu’il attribue à l’insuffisance d’information ; à la culture de l’impunité, à l’absence de respect de la loi ; au manque de politique nationale de développement de l’informatique ; à la taxation sur les logiciels, qui est souvent supérieur à celle du matériel ; à la fraude non classifiée, à cause des logiciels acheté à Dubaï, entre autres. Tout cela fait du Cameroun, des mots de Anthony Same, « un champion de la fraude internet ».
Des pertes immenses en termes de devises
Elise Mballa, la PCA de la Solciladra, n'a plus le sourire devant les ordinateurs ( photo : relaxemagazine)
Les pertes annuelles imputables à cette situation sont évaluées à environ trois milliards de francs Cfa. Au Cameroun, le rapport de vente, entre un logiciel Microsoft et des logiciels tiers est de 1/7. En effet et selon les données de la représentation sous-régionale Afrique Centrale, de l’entreprise américaine, 1000 FCfa de produits vendus, génèrent 7000 FCfa de revenus parallèles. C’est beaucoup moins de la moitié de ce que produisent des pays comme le Kenya ou le Nigéria, qui ont pourtant la réputation de ne pas être des environnements faciles, en termes de protection des droits d’auteurs. Ce qui fait dire à Anthony Same que, « après avoir raté le développement industriel au 20e siècle, la Cameroun est entrain de passer à côté du développement technologique ». Quand on sait que les dépenses informatiques augmentent chaque année de 6%, dans le monde.
Pourtant, nombre de personnes interrogées estiment que cette sorte de fraude à ciel ouvert est imputable à la paupérisation caractéristique de la société Camerounaise. Mais pour Elise Mballa, Présidente du Conseil d’Administration de la Société Civile des Droits de la Littérature et des Arts Dramatiques, cette excuse n’est pas valable, puisqu’il est acquis que « la piraterie est un crime, un vol ». Pour elle, « le vrai problème c’est le refus de payer. Il faut que les gens apprennent à payer les droits d’utilisation des logiciels, comme ils le font pour l’électricité ou l’eau ». Le problème est donc général, celui de la défiance des camerounais vis-à-vis de la loi. Mounom Mbong, Magistrat, estime, quant à lui, que « l’accès au savoir a un prix, qu’il faut pouvoir payer. Cela est d’autant plus grave que la quasi unanimité des camerounais quant à nécessité de la fraude est inacceptable ». « Il s’agit d’un domaine éminemment important, puisqu’il influe sur le développement social, intellectuel, industriel et économique », renchérit-il. Si pour Microsoft Afrique Centrale, il s’agissait de sensibiliser les usagers des logiciels, sur le bon droit des concepteurs et auteurs, pour la Sociladra, l’action va se poursuivre avec une phase coercitive.
Pourtant, nombre de personnes interrogées estiment que cette sorte de fraude à ciel ouvert est imputable à la paupérisation caractéristique de la société Camerounaise. Mais pour Elise Mballa, Présidente du Conseil d’Administration de la Société Civile des Droits de la Littérature et des Arts Dramatiques, cette excuse n’est pas valable, puisqu’il est acquis que « la piraterie est un crime, un vol ». Pour elle, « le vrai problème c’est le refus de payer. Il faut que les gens apprennent à payer les droits d’utilisation des logiciels, comme ils le font pour l’électricité ou l’eau ». Le problème est donc général, celui de la défiance des camerounais vis-à-vis de la loi. Mounom Mbong, Magistrat, estime, quant à lui, que « l’accès au savoir a un prix, qu’il faut pouvoir payer. Cela est d’autant plus grave que la quasi unanimité des camerounais quant à nécessité de la fraude est inacceptable ». « Il s’agit d’un domaine éminemment important, puisqu’il influe sur le développement social, intellectuel, industriel et économique », renchérit-il. Si pour Microsoft Afrique Centrale, il s’agissait de sensibiliser les usagers des logiciels, sur le bon droit des concepteurs et auteurs, pour la Sociladra, l’action va se poursuivre avec une phase coercitive.