Le "Rapport sur les inégalités mondiales 2018" s'appuie sur une méthodologie pionnière pour mesurer les inégalités de revenus et de patrimoines de manière systématique et transparente. Avec ce rapport, le Laboratoire sur les inégalités mondiales vise à combler un déficit démocratique et à fournir aux différents acteurs de la société les données nécessaires pour participer à des débats publics ancrés dans les faits.
L'augmentation des inégalités de revenus a été constatée dans presque toutes les régions du monde ces dernières décennies, mais à des rythmes différents. La forte disparité du degré d’inégalité observée d’un pays à l’autre, même lorsque ces pays sont à des niveaux de développement comparables, met en lumière le rôle déterminant des institutions et des politiques publiques nationales dans l’évolution des inégalités.
Le rapport propose les premières estimations sur la répartition de la croissance du revenu mondial depuis 1980 entre individus. Selon ce document, les 1% d’individus recevant les plus hauts revenus dans le monde ont profité deux fois plus de cette croissance que les 50% d’individus les plus pauvres. Ces 50% du bas ont cependant bénéficié de forts taux de croissance, alors que la classe moyenne mondiale (dans laquelle on retrouve les 90% d’individus les plus pauvres en Europe et aux États-Unis) voyait la croissance de son revenu comprimée.
Les inégalités économiques sont en grande partie le fait de l’inégale répartition du capital. Celui-ci peut être détenu soit par le secteur privé, soit par le secteur public. Depuis 1980 de très importants transferts de patrimoine public à la sphère privée se sont produits dans presque tous les pays, riches ou émergents. Alors que la richesse nationale a augmenté de manière substantielle, la richesse publique est aujourd’hui négative ou proche de zéro dans les pays riches. Cette situation limite vraisemblablement la capacité d’action des États contre les inégalités, et elle a assurément des conséquences importantes pour les inégalités de patrimoine entre individus.
Les nouveaux résultats concernant les inégalités mondiales de patrimoine montrent que les privatisations de grande ampleur, conjuguées à une inégalité de revenus croissante, ont alimenté la hausse des inégalités de patrimoine entre individus. Celle-ci a été extrême en Russie et aux États-Unis, mais plus modérée en Europe. Les inégalités de patrimoine n’ont pas encore retrouvé les niveaux records qu’elles avaient atteints au début du XXe siècle dans les pays riches.
Le rapport propose des projections sur les inégalités de revenus et de patrimoines jusqu’en 2050, en fonction de plusieurs scénarios. Dans un avenir où les tendances actuelles sont prolongées, les inégalités continueront à augmenter. Si en revanche, dans les décennies à venir, tous les pays suivent la trajectoire d’inégalité relativement modérée dessinée par l’Europe ces dernières décennies, les inégalités de revenus dans le monde pourront diminuer - ce qui constituera aussi un grand pas en avant vers l’éradication de la pauvreté dans le monde.
Lutter contre les inégalités de revenus et de patrimoines dans le monde exige d’importants changements de politique fiscale au niveau national et mondial. Les politiques éducatives, la gouvernance des entreprises et les politiques salariales devront être revues dans de nombreux pays. La transparence des données est aussi un enjeu majeur.
L'augmentation des inégalités de revenus a été constatée dans presque toutes les régions du monde ces dernières décennies, mais à des rythmes différents. La forte disparité du degré d’inégalité observée d’un pays à l’autre, même lorsque ces pays sont à des niveaux de développement comparables, met en lumière le rôle déterminant des institutions et des politiques publiques nationales dans l’évolution des inégalités.
Le rapport propose les premières estimations sur la répartition de la croissance du revenu mondial depuis 1980 entre individus. Selon ce document, les 1% d’individus recevant les plus hauts revenus dans le monde ont profité deux fois plus de cette croissance que les 50% d’individus les plus pauvres. Ces 50% du bas ont cependant bénéficié de forts taux de croissance, alors que la classe moyenne mondiale (dans laquelle on retrouve les 90% d’individus les plus pauvres en Europe et aux États-Unis) voyait la croissance de son revenu comprimée.
Les inégalités économiques sont en grande partie le fait de l’inégale répartition du capital. Celui-ci peut être détenu soit par le secteur privé, soit par le secteur public. Depuis 1980 de très importants transferts de patrimoine public à la sphère privée se sont produits dans presque tous les pays, riches ou émergents. Alors que la richesse nationale a augmenté de manière substantielle, la richesse publique est aujourd’hui négative ou proche de zéro dans les pays riches. Cette situation limite vraisemblablement la capacité d’action des États contre les inégalités, et elle a assurément des conséquences importantes pour les inégalités de patrimoine entre individus.
Les nouveaux résultats concernant les inégalités mondiales de patrimoine montrent que les privatisations de grande ampleur, conjuguées à une inégalité de revenus croissante, ont alimenté la hausse des inégalités de patrimoine entre individus. Celle-ci a été extrême en Russie et aux États-Unis, mais plus modérée en Europe. Les inégalités de patrimoine n’ont pas encore retrouvé les niveaux records qu’elles avaient atteints au début du XXe siècle dans les pays riches.
Le rapport propose des projections sur les inégalités de revenus et de patrimoines jusqu’en 2050, en fonction de plusieurs scénarios. Dans un avenir où les tendances actuelles sont prolongées, les inégalités continueront à augmenter. Si en revanche, dans les décennies à venir, tous les pays suivent la trajectoire d’inégalité relativement modérée dessinée par l’Europe ces dernières décennies, les inégalités de revenus dans le monde pourront diminuer - ce qui constituera aussi un grand pas en avant vers l’éradication de la pauvreté dans le monde.
Lutter contre les inégalités de revenus et de patrimoines dans le monde exige d’importants changements de politique fiscale au niveau national et mondial. Les politiques éducatives, la gouvernance des entreprises et les politiques salariales devront être revues dans de nombreux pays. La transparence des données est aussi un enjeu majeur.
* C’est le titre du film documentaire de Jacob Kornbluth qui analyse l’accroissement des inégalités aux États-Unis avec Robert Reich, l’ancien ministre du Travail de Bill Clinton.