C’est de votre faute!
Requin bouledogue. Photo (c) Albert Kok
Seize attaques, sept décès des suites de morsures de requins bouledogues: les tentatives d’explications de la résurgence des attaques de squales depuis 2011 ont été nombreuses. En cause ou pointés du doigt, selon le positionnement professionnel et idéologique de chaque acteur, les élevages de poissons, la ferme à tortues, la réserve marine, les communes, les surfeurs, l’État, les associations de protection de la nature… Les réponses institutionnelles à cette question sensible se sont réclamées de prudence et de prévention: interdiction d’activités nautiques dans certaines zones entre 2011 et le mois dernier, opérations de marquage menées durant 30 mois dans le cadre du programme Chark (Connaissances de l’écologie et de l’Habitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte Ouest de la Réunion), ponctuels prélèvements de spécimens de requins tigre et bouledogues (principales espèces incriminées). Mais à l’heure de ce nouveau terrible drame, chacun semble vouloir substituer à ces mesures parfois qualifiées de complaisantes, de vraies solutions de protection.
La question de fond: une présence de l’homme en mer adaptée au milieu?
Le président de la Fédération française de surf est arrivé sur l'île mardi 14 avril, venant rendre hommage à la famille de la victime et faire un état des lieux des mesures engagées pour assurer la pratique de ce sport dans l'île. Le père d’Elio Canestri à cette occasion, accusait l’État de ne pas permettre la "régulation de la population de requins", notamment des espèces tigre et bouledogues, protégées à la Réunion (même si elles ne sont pas menacées). Un avis auquel se rallie Christophe Mulquin, adjoint au maire de la commune de Saint-Leu estimant que cette mesure de protection n’a pas lieu d’être, et contribue à la prolifération de ces squales ne trouvant plus de prédateurs sur les zones côtières et de baignades.
Jean-Bernard Galvez, porte-parole des associations de défense des requins déclarait l’an dernier à propos de cette volonté de réguler la population de requins par la pêche: "C'est la plus grande des stupidités. Il faudrait dire aux touristes: Vous êtes en face d'un milieu naturel". Ainsi de nombreux militants écologiques et responsables politiques mettent en cause le comportement des surfeurs et autres passionnés d'activités nautiques et la mise en danger d'espèces qualifiées de "fossiles vivants" par un contrôle excessif de l'homme sur le milieu naturel.
Jean-Bernard Galvez, porte-parole des associations de défense des requins déclarait l’an dernier à propos de cette volonté de réguler la population de requins par la pêche: "C'est la plus grande des stupidités. Il faudrait dire aux touristes: Vous êtes en face d'un milieu naturel". Ainsi de nombreux militants écologiques et responsables politiques mettent en cause le comportement des surfeurs et autres passionnés d'activités nautiques et la mise en danger d'espèces qualifiées de "fossiles vivants" par un contrôle excessif de l'homme sur le milieu naturel.
La nécessité immédiate: des mesures de protection
Patrick Florès, entraîneur des équipes de France de surf et adjoint au maire de la ville de Saint-Paul, commentait lundi dernier sur le plateau du journal de 20h de Télé Première: "On interdit l’eau aux surfeurs depuis 4 ans, on ne peut pas reprocher aux jeunes surfeurs d’y retourner. Cela fait un an qu’on se bat tous les jours à Saint-Paul pour l’installation de filets de sécurité (comme en Australie et en Afrique du Sud). Elle est prévue dans un mois… Si dès la première attaque on avait fait cette proposition… La semaine dernière, on avait tout fait", ajoute t-il, ému: "le mercredi, on a voté l’installation de ces filets, le vendredi on a signé l’arrêté qui permettait dès les jours suivants à ce jeune de s’entraîner avec le pôle espoirs…". Des manifestations d’hommages et de colère de surfeurs se sont déroulées durant toute la semaine. Quand Dominique Sorain le préfet de la Réunion, continuait de rappeler et marteler le même message: "la baignade et les activités nautiques hors des zones protégées sont extrêmement dangereuses", enjoignant les acteurs principaux du surf à la Réunion à appuyer fortement ces mises en garde en attente de la mise en place d’une sécurisation accrue. Quatre secteurs seront ainsi concernés et bénéficieront de filets de protection, de vigies, de moyens acoustiques, de balises… De même un système de protection serait installé fin 2015 pour les baigneurs à Boucan Canot et Roches Noires.
L’avenir pour le surf réunionnais? Patrick Florès le prédit: "Moi en tant qu’entraineur de l’équipe de France j’ai besoin de mes surfeurs réunionnais. Et on continuera. Pour le petit, on continuera et on va gagner".
L’avenir pour le surf réunionnais? Patrick Florès le prédit: "Moi en tant qu’entraineur de l’équipe de France j’ai besoin de mes surfeurs réunionnais. Et on continuera. Pour le petit, on continuera et on va gagner".