Huit anecdotes sur la cathédrale d’Amiens


Par Léa Fontana Rédigé le 11/01/2020 (dernière modification le 19/01/2020)

La plus grande des cathédrales de France fête prochainement ses 800 ans. C’est Myriam, professeure de lettres modernes qui nous fait la visite. Elle étudie le Moyen-âge avec ses élèves depuis près de 25 ans.


Des pierres acheminées par bateau

Notre Dame d'Amiens fête ses huit siècles 1220 - 2020 (c) Gaspard Truffet

8 anecdotes sur la cathédrale d'Amiens  (2.68 Mo)

La cathédrale fût bâtie sur une ancienne église qui avait subi un incendie. Sa construction a été essentiellement financée par les commerçants qui exploitaient la guède. Les pierres qui ont servi à sa construction on été extraites d’une carrière à proximité et acheminées par bateaux le long de la Somme. Le monument se dressait dans le quartier canonial, avec, côté fleuve, les commerçants et de l’autre, le clergé.

Les têtes disproportionnées

Lorsqu’on est face à la cathédrale, trois portails majestueux se dressent : à gauche, le portail de Saint Firmin - le premier évêque d’Amiens - au centre, celui du Bon Dieu et à droite, le portail de Notre Dame. Juste en dessus, on trouve la galerie des rois de Judée. Les plus observateurs remarqueront qu’ils ne sont pas aux bonnes proportions. Leurs têtes ont volontairement été agrandies pour que l’on puisse les identifier facilement depuis le sol.

Des traces de polychromie sur la robe de Notre Dame

Sous le portail de Notre Dame, on peut y voir une statue à son effigie. C’est en la restaurant qu'on a remarqué quelques traces de polychromie encore visibles : du bleu sur sa robe, et du rouge sur les fleurs qui l’entourent. En baissant le regard, on peut trouver des scènes retraçant l’histoire d’Adam et Eve.

Le jugement dernier

Le tympan du portail principal illustre le jugement dernier. Sont représentés des humains sortant de leur tombe et qui voient leurs âmes être pesées. Le bonnes âmes sont envoyées d’un côté, et les autres vont se jeter dans la gueule du Léviatant.

Le scorpion du zodiaque

Sous le portail de Saint Firmin, on reconnait les signes du zodiaque. Ils sont associés aux travaux qui étaient effectués dans les champs. Les sculpteurs n’ayant jamais vu de scorpions, ils se sont basés sur des dires, ce qui explique sa représentation très approximative.

Les destins tragiques de Saint Jean-Baptiste et de Saint Firmin

Au cœur de la cathédrale, on trouve les reliques de Saint Jean-Baptiste. D’après des analyses sur le pollen que l’on a retrouvé dessus, on estime à 60% les chances qu’il s’agisse bien des siennes. À cette époque, la plupart des gens ne savaient ni lire, ni écrire. L’histoire de Saint Jean-Baptiste a donc été représentée sous forme d’imagerie, à la façon d’une bande dessinée. Pour permettre à la population de s’y identifier, les personnages sont vêtus comme au Moyen-Age, alors que cette histoire a eu lieu durant l’Antiquité. De l’autre côté du cœur, on retrouve la même représentation. Il s’agit cette fois de l’histoire tragique de Saint Firmin, de son arrivée à Amiens jusqu’à sa décapitation. Suite à son décès, on n’a plus entendu parlé de lui. Jusqu’à ce qu’un présumé "signe" désignant l’emplacement de son corps apparu. On en a donc fait des reliques que l’on a amené à la cathédrale d’Amiens.

Un pèlerinage au cœur de Notre Dame

Au centre du labyrinthe qui préfigure un pèlerinage, on y voit des représentations de tout ceux qui ont participé à la construction de la cathédrale : Saint Firmin, Evard de Fouilloy (maitre d’oeuvre), Thomas de Cormont et son neveu Deremnot de Cormont qui ont d’ailleurs donné des noms à la ville d’Amiens.

Un survivant de la Seconde guerre Mondiale

Non loin du coeur de la cathédrale, on retrouve le gisant d’Evrard de Fouilloy. Les gisants de ce type sont assez rares puisqu’étant composés de bronze, ces derniers ont été fondus pour faire des boulets de canon durant la seconde guerre mondiale.





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