Haute couture libano-européenne


Par Ibrahim Chalhoub Rédigé le 15/03/2012 (dernière modification le 14/03/2012)

Dans son atelier de haute couture, Antoine El Kareh, gagnant du programme Mission Fashion 2006, crée son nouveau style à partir de la culture arabe imprégnée par les effets de l’Europe. Comment a-t-il commencé sa carrière depuis l’enfance? Quelles sont ses aspirations? Et quels sont les secrets qu’il nous a divulgué?


Interview

Photo (C) Antoine El Kareh

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J’ai commencé à travailler dans mon atelier il y a 4 ans, a débuté le jeune styliste de 30 ans durant son entretien avec le Podcast Journal. Après avoir obtenu l’expérience nécessaire, je me suis lancé dans mon propre style. Antoine El Kareh se referait aux années qu’il a passé dans les ateliers des stylistes et modélistes libanais tel Zouher Mrad, Elie Saab, et Abed Mahfouz et au 3 mois d’études chez Valentino et Galliano en France et en Italie après sa réussite au programme de sélection du meilleur candidat Mission Fashion en 2006.

Malgré qu’il faille finir les années de l’école avant d’étudier le stylisme et le modélisme, Antoine en a fait autrement. À 15 ans, il a pu commencer à réaliser son rêve d’enfance. Comme j’aimais ce travail beaucoup j’ai insisté, j’ai montré mes croquis, et comme j’avais une longue taille on m’a accepté pour étudier le stylisme durant les après-midi en parallèle avec l’école. Quand il a participé au Studio des Arts (programme libanais de compétition télévisé), il était le plus jeune parmi les candidats surtout quand il a gagné le premier prix en 2001.

Lorsqu’il a eu ses treize ans, M. El Kareh était intéressé par une série télévisée qui parlait d’une pauvre fille qui voulait devenir couturière et qui a pu monter au plus hauts rangs de l’importance dans le monde de la mode. À ce point-là je me suis décidé sur ma carrière.

J’étais très attaché à Versace. Lors de sa mort, Antoine a pleuré. J’ai perdu mon idole. La mère de ce jeune libanais l’a toujours encouragé en le voyant dessiner, mais son père n’était pas prêt à accepter que son fils étudie pour devenir “couturier” comme il disait dans le temps. Mais c’est encore la télé qui a sauvé le jeune homme de la mode. Les chefs d’œuvre d’un peintre ont été vendus à un prix très élevé après sa mort. J’ai pu alors convaincre mon père qui voulait toujours me transformer en peintre.

Le jeune homme aime s’occuper de la femme, de sa forme, de ses cheveux, de son look, et de ses habits. Mon style se caractérise par une concentration sur l’aspect féminin simple sexy sans apparence vulgaire, luxe, dos nu, buste pas assez exposé, avec un tissue léger et voltigeant. En préparant une nouvelle collection, le styliste ne regarde pas ce qui se passe ailleurs. Il développe son thème sur une idée philosophique en faisant sa propre recherche. Je fais un livre dans lequel je place tous les éléments de ma recherche, puis je commence la préparation de ma collection qui se base sur la culture arabe développée en toute simplicité pour devenir acceptable pour les européens aussi bien que pour les femmes de l’Orient.

Né et vivant à Beyrouth, Antoine aime obtenir une reconnaissance mondiale à partir du Liban. Il veut créer une semaine de la mode dans son pays natal. Si les maîtres libanais de la mode largement connus partout dans le monde décident d’organiser un calendrier comparable au parisien, beaucoup de stylistes de l’étranger y participeront.
Travaillant pour son but, Antoine el Kareh prépare un défilé sur le thème de la “balle éternelle” utilisant les quatre éléments de la nature. Il se déroulera durant le mois de mai et le Podcast Journal sera certainement invité pour couvrir l’évènement.

Lisez cet article en arabe dans le nouveau Podcast Journal en arabe!


Vidéo ci-dessous d’un défilé de mode signé Antoine El Kareh






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