Ce qui est bien avec la politique c’est que même si on est plongé dedans depuis l’enfance, elle continue à vous surprendre. Nous participons là manifestement à un énième bal non pas de fin d’année, mais des hypocrites, au discours bien rodé.
Faut-il rappeler que le métier de professeur est l’un des plus compliqués qui soit? Compliqué parce qu’il met des adultes face à des enfants et des adolescents qui par définition sont peu nombreux à vouloir qu’on leur impose quelque chose; en l’occurrence, la connaissance. Faut-il rappeler que c’est l’un des métiers les moins valorisés qui soient dans une société où le savoir n’est plus une fin en soi. Au point que les traitements, quel que soit le niveau d’études sont ridiculement bas - dans une société où on apprend justement aux jeunes que l’argent est roi - et que par conséquent les concours de l’Éducation nationale n’attirent plus les jeunes diplômés. Mais pas seulement pour cette raison pécuniaire.
Et c’est normal! Les enseignants sont confrontés à une triple problématique: l’élève, le directeur d’établissement et les parents. Et ce schéma vaut tant pour les écoles publiques que privées, confessionnelles ou non. Quand vous n’osez plus reprendre un élève qui perturbe la classe car vous savez que cela va finir dans le bureau du directeur et que celui-ci va vous reprocher justement d’en faire trop et vous demande surtout de ne pas faire de vague. A vous de gérer votre classe, à moins que vous n’ayez pas l’autorité nécessaire! Celle-ci, qui ne l’a pas entendue? Quand par exemple, vous êtes confronté à un parent d’élève qui a des difficultés et que vous tentez une nouvelle approche pour l’aider et que l’on vous reproche de faire l’apologie de l’adultère car vous avez osé conseiller de lire "Les Rois maudits" de Maurice Druon… Si, si, c’est possible. Et vous devez prendre le temps d’expliquer au parent que l’histoire est faite d’une multitude de coucheries… mais que vous n’y pouvez rien…
Un enseignant en général, sauf s’il est soutenu par un directeur d’établissement courageux et pas obsédé par sa carrière, espèce rare à préserver, se sent bien seul. Seul dans sa classe, seul face à ses élèves, aux parents, à la direction. Pourtant, il l’aime son métier. Il l’a choisi, mais là, cela devient vraiment trop difficile et ceux-là mêmes qui l’auraient choisi pour la stabilité de la fonction, en arrivent à se demander s’il ne serait pas temps d’aller voir ailleurs avant d’y laisser justement leur peau.
Aussi, la surprise affichée et surtout le discours déclamé par le ministre de l’Éducation nationale sur toutes les télés est un modèle du genre. Non seulement les professeurs ne sont que très peu soutenus dans leur action, mais en plus on leur enlève régulièrement des moyens de travailler. La rentrée 2018 a été émaillée de fermetures de classes et d’écoles, surtout en milieu rural. Déshabiller Pierre pour habiller Paul, c’est-à-dire les classes des zones dites difficiles, est-ce vraiment une solution?
Pour l’heure, il faut bien donner le change et annoncer des mesures choc: faire entrer dans les établissements scolaires, les forces de l’ordre! Vieille antienne que l’on ressort régulièrement et qui pour l’heure heureusement n’a pas encore été mise en place. Sinon, c’est promis, le ministre de l’Éducation nationale a prévu une série de mesures à base de signalisation systématique de faits de violence suivis de sanctions proportionnées, etc... et blablabla…
Cela s’appelle mettre un cautère sur une jambe de bois. Valorisez la fonction monsieur le ministre, déclarez votre confiance, votre admiration pour le corps professoral, corps professionnel indispensable à une nation moderne et démocratique et payez-le mieux… Vous verrez que le regard de la société sur eux changera.
Faut-il rappeler que le métier de professeur est l’un des plus compliqués qui soit? Compliqué parce qu’il met des adultes face à des enfants et des adolescents qui par définition sont peu nombreux à vouloir qu’on leur impose quelque chose; en l’occurrence, la connaissance. Faut-il rappeler que c’est l’un des métiers les moins valorisés qui soient dans une société où le savoir n’est plus une fin en soi. Au point que les traitements, quel que soit le niveau d’études sont ridiculement bas - dans une société où on apprend justement aux jeunes que l’argent est roi - et que par conséquent les concours de l’Éducation nationale n’attirent plus les jeunes diplômés. Mais pas seulement pour cette raison pécuniaire.
Et c’est normal! Les enseignants sont confrontés à une triple problématique: l’élève, le directeur d’établissement et les parents. Et ce schéma vaut tant pour les écoles publiques que privées, confessionnelles ou non. Quand vous n’osez plus reprendre un élève qui perturbe la classe car vous savez que cela va finir dans le bureau du directeur et que celui-ci va vous reprocher justement d’en faire trop et vous demande surtout de ne pas faire de vague. A vous de gérer votre classe, à moins que vous n’ayez pas l’autorité nécessaire! Celle-ci, qui ne l’a pas entendue? Quand par exemple, vous êtes confronté à un parent d’élève qui a des difficultés et que vous tentez une nouvelle approche pour l’aider et que l’on vous reproche de faire l’apologie de l’adultère car vous avez osé conseiller de lire "Les Rois maudits" de Maurice Druon… Si, si, c’est possible. Et vous devez prendre le temps d’expliquer au parent que l’histoire est faite d’une multitude de coucheries… mais que vous n’y pouvez rien…
Un enseignant en général, sauf s’il est soutenu par un directeur d’établissement courageux et pas obsédé par sa carrière, espèce rare à préserver, se sent bien seul. Seul dans sa classe, seul face à ses élèves, aux parents, à la direction. Pourtant, il l’aime son métier. Il l’a choisi, mais là, cela devient vraiment trop difficile et ceux-là mêmes qui l’auraient choisi pour la stabilité de la fonction, en arrivent à se demander s’il ne serait pas temps d’aller voir ailleurs avant d’y laisser justement leur peau.
Aussi, la surprise affichée et surtout le discours déclamé par le ministre de l’Éducation nationale sur toutes les télés est un modèle du genre. Non seulement les professeurs ne sont que très peu soutenus dans leur action, mais en plus on leur enlève régulièrement des moyens de travailler. La rentrée 2018 a été émaillée de fermetures de classes et d’écoles, surtout en milieu rural. Déshabiller Pierre pour habiller Paul, c’est-à-dire les classes des zones dites difficiles, est-ce vraiment une solution?
Pour l’heure, il faut bien donner le change et annoncer des mesures choc: faire entrer dans les établissements scolaires, les forces de l’ordre! Vieille antienne que l’on ressort régulièrement et qui pour l’heure heureusement n’a pas encore été mise en place. Sinon, c’est promis, le ministre de l’Éducation nationale a prévu une série de mesures à base de signalisation systématique de faits de violence suivis de sanctions proportionnées, etc... et blablabla…
Cela s’appelle mettre un cautère sur une jambe de bois. Valorisez la fonction monsieur le ministre, déclarez votre confiance, votre admiration pour le corps professoral, corps professionnel indispensable à une nation moderne et démocratique et payez-le mieux… Vous verrez que le regard de la société sur eux changera.