L'auxiliaire de vie sociale est chargé.e d'aider une personne en difficulté, malade ou dépendante à accomplir les tâches et activités de la vie quotidienne © Public Domaine Pictures de Pixabay
Le lever, le coucher, la toilette, les soins d’hygiène, la préparation et la prise des repas, les travaux ménagers ou encore les démarches administratives, les sorties, les courses... sont autant de tâches qu’un.e auxiliaire de vie sociale (AVS) peut effectuer pour plusieurs personnes. Ces professionnel.le.s des services à la personne travaillent très tôt dans la journée (6 h 30) ou très tard (22 h), ainsi que les week-ends et les jours fériés. Pourtant, ces femmes et ces hommes constatent que leur profession n’est pas suffisamment reconnue par les Français.
"Il serait tant que notre profession soit reconnue"
Ces AVS passent d’une habitation à une autre sans compter leurs heures de travail et surtout... sans matériels pour se protéger. Marie, AVS dans la région Grand Est ainsi que ses collègues ont réclamé des masques à leur employeur qui n’a pas manqué de faire remonter l’information à l’Agence régionale de santé (ARS). La réponse de l’ARS a été sans appel : "les auxiliaires de vie ne sont pas considérés comme des soignants. Par conséquent, leur profession n’est pas prioritaire pour l’obtention de masques", évoque Marie. Pour elle, c’est une aberration. Elle estime que les décideurs n’ont aucune connaissance du terrain. Cette mère de deux enfants a d’ailleurs eu des réclamations des familles auprès desquelles, elle a dû se justifier de travailler sans masque.
En plus de ne pas être soutenue par l’État, sa profession est également peu reconnue par de nombreux Français. Sauf le respect qu’elle a pour tous les métiers, elle se confie : "mon métier est mal connu, dévalorisé et les gens nous assimilent souvent à des aides ménagères".
En plus de ne pas être soutenue par l’État, sa profession est également peu reconnue par de nombreux Français. Sauf le respect qu’elle a pour tous les métiers, elle se confie : "mon métier est mal connu, dévalorisé et les gens nous assimilent souvent à des aides ménagères".
"Depuis le début du confinement, je ne vois plus mes enfants"
Pour une mère de famille, il est inimaginable de ne pas voir ses enfants et pourtant, depuis le début du confinement, Marie a fait ce choix pour préserver ceux qu’elle aime le plus au monde.
"J’ai fait ce choix de continuer davantage à m’occuper de mes bénéficiaires et de confier mes enfants à leur père pour les protéger". Ce qui n’est pas le cas de certaines de ses consœurs qui ont exercé leur droit de retrait pour s’occuper de leurs progénitures.
Un choix évidemment, qui n’a pas été simple mais nécessaire pour toutes ces personnes qui n’ont parfois que leur auxiliaire de vie comme attache. Marie n’exerce pas cet emploi par dépit mais bel et bien par passion : "il faut avoir un grand cœur pour faire ce métier, accepter de travailler à des heures qui ne sont pas toujours confortables pour une paie qui est loin d’être à la hauteur".
Si ce job est décrié, certaines personnes sont sensibles aux réalités du terrain.
"J’ai fait ce choix de continuer davantage à m’occuper de mes bénéficiaires et de confier mes enfants à leur père pour les protéger". Ce qui n’est pas le cas de certaines de ses consœurs qui ont exercé leur droit de retrait pour s’occuper de leurs progénitures.
Un choix évidemment, qui n’a pas été simple mais nécessaire pour toutes ces personnes qui n’ont parfois que leur auxiliaire de vie comme attache. Marie n’exerce pas cet emploi par dépit mais bel et bien par passion : "il faut avoir un grand cœur pour faire ce métier, accepter de travailler à des heures qui ne sont pas toujours confortables pour une paie qui est loin d’être à la hauteur".
Si ce job est décrié, certaines personnes sont sensibles aux réalités du terrain.
Une visière et des masques
"Une jeune étudiante possédant une imprimante 3D s’est proposée via les réseaux sociaux de fabriquer des visières. Une amie, touchée par mon désarroi me fabrique des masques gratuitement", témoigne Marie avec émotion. Grâce à ces deux femmes, elle peut continuer à œuvrer plus sereinement. Elle évite peut-être un peu moins le danger, ce qui n’a pas été le cas d’une de ses homologues, hospitalisée d’urgence ainsi que deux des personnes âgées dont elle a la charge.
Si cette solidarité mérite toute la reconnaissance de Marie, il n’en demeure pas moins que sa profession comme tant d’autres n'ait pas suffisamment reconnue. "C’est nous, les travailleurs de la France d’en bas qui faisons vivre le pays pendant cette terrible crise", conclut cette auxiliaire de vie sociale.
Si cette solidarité mérite toute la reconnaissance de Marie, il n’en demeure pas moins que sa profession comme tant d’autres n'ait pas suffisamment reconnue. "C’est nous, les travailleurs de la France d’en bas qui faisons vivre le pays pendant cette terrible crise", conclut cette auxiliaire de vie sociale.