Germain Nouveau, ami de Verlaine et de Rimbaud entre néanmoins dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque de la Pléiade (c) DR
L’exposition organisée par la ville d’Aix-en-Provence avec le soutien du ministère de la Culture, devait célébrer l’an dernier le centenaire de la disparition de Germain Nouveau décédé le 4 avril 1920, le contexte sanitaire ne l’avait pas permis. C’est la seconde exposition qui lui est consacrée, la première avait eu lieu en 1951pour le centième anniversaire de sa naissance à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet à Paris.
On se réjouit de retrouver ce poète injustement oublié qui fut l’ami de Verlaine et de Rimbaud, et l’admirateur de Mallarmé. Cependant au milieu du XXe siècle des surréalistes, Breton, Aragon et Eluard, le considèrent comme l’égal de Rimbaud. "Pas un petit poète, mais un grand poète. Non l’épigone de Rimbaud: son égal" écrira Aragon. Ce qui ne l’empêche pas de rester méconnu du grand public. En 1970, il entre néanmoins dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque de la Pléiade, il est vrai qu’il partage le volume avec Lautréamont, le poète des Chants de Maldoror. Cette reconnaissance ne dure que trente neuf ans puisque dans la nouvelle édition du 24 septembre 2009, Nouveau a disparu, il est le seul auteur évincé de la collection.
Des recherches récentes tendent à démontrer qu’il est le véritable auteur d’une partie des textes regroupés sous le titre d’Illuminations attribués à Arthur Rimbaud. L’exposition aborde cette question, le manuscrit des Illuminations a été exceptionnellement prêté par la Bibliothèque nationale de France. Outre ce document, plus d’une centaine de pièces originales; manuscrits, lettres, tableaux, dessins, éditions rares, photographies, venues de collections publiques, Bibliothèque Méjanes, Musée-bibliothèque Paul Arbaud à Aix-en-Provence, Bibliothèque municipale de Bordeaux, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Musée Granet, etc…, ou prêtées par des collectionneurs privés. Aurélie Bosc, conservateur en chef des bibliothèques, directrice adjointe à la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence est le commissaire de l’exposition. Ce sera l’occasion de voir "La Lectrice", huile sur bois de 1885, découvert à Londres en 2001.
On peut aussi assister à la projection du documentaire de 85 min. "Germain Nouveau (1851-1920), Le poète illuminé" de Christian Philibert, Les Films d’Espigoule, 2021.
On se réjouit de retrouver ce poète injustement oublié qui fut l’ami de Verlaine et de Rimbaud, et l’admirateur de Mallarmé. Cependant au milieu du XXe siècle des surréalistes, Breton, Aragon et Eluard, le considèrent comme l’égal de Rimbaud. "Pas un petit poète, mais un grand poète. Non l’épigone de Rimbaud: son égal" écrira Aragon. Ce qui ne l’empêche pas de rester méconnu du grand public. En 1970, il entre néanmoins dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque de la Pléiade, il est vrai qu’il partage le volume avec Lautréamont, le poète des Chants de Maldoror. Cette reconnaissance ne dure que trente neuf ans puisque dans la nouvelle édition du 24 septembre 2009, Nouveau a disparu, il est le seul auteur évincé de la collection.
Des recherches récentes tendent à démontrer qu’il est le véritable auteur d’une partie des textes regroupés sous le titre d’Illuminations attribués à Arthur Rimbaud. L’exposition aborde cette question, le manuscrit des Illuminations a été exceptionnellement prêté par la Bibliothèque nationale de France. Outre ce document, plus d’une centaine de pièces originales; manuscrits, lettres, tableaux, dessins, éditions rares, photographies, venues de collections publiques, Bibliothèque Méjanes, Musée-bibliothèque Paul Arbaud à Aix-en-Provence, Bibliothèque municipale de Bordeaux, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Musée Granet, etc…, ou prêtées par des collectionneurs privés. Aurélie Bosc, conservateur en chef des bibliothèques, directrice adjointe à la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence est le commissaire de l’exposition. Ce sera l’occasion de voir "La Lectrice", huile sur bois de 1885, découvert à Londres en 2001.
On peut aussi assister à la projection du documentaire de 85 min. "Germain Nouveau (1851-1920), Le poète illuminé" de Christian Philibert, Les Films d’Espigoule, 2021.
Une vide bohème
Illustration par Rodin d'un chapitre des Poèmes d'Humilis (c) DR
Germain Marie Bernard Nouveau est né le 31 juillet 1851 à Pourrières, localité du Var. Il étudie au petit séminaire d’Aix-en-Provence au collège Bourbon, devenu depuis collège Mignet, où il obtient un prix de dessin et le baccalauréat ès lettres. Il fait ses débuts littéraires à Paris et publie à l'automne de 1872 son premier poème, "Sonnet d'été" et il fréquente notamment Mallarmé, Verlaine et Rimbaud. En mars 1874, il se rend à Londres avec Rimbaud pour l'aider à publier Les Illuminations, il revient seul à Paris trois mois plus tard. En 1876, il publie "Dixains réalistes", parodie dans le style des Parnassiens. Entre 1879 et 1881, il écrivit "Doctrine de l’amour", recueil de poèmes qu'il rejeta plus tard et qui fut publié contre son gré en 1904. En 1878, il travaille au ministère de l'Education publique et collabore aux journaux Le Figaro et Le Gaulois sous le pseudonyme de Jean de Noves. Il est professeur de dessin au Liban, portraitiste dans les rues d’Alger.
Après une "crise mystique", Germain Nouveau est interné à Bicêtre en 1891 et y restera cinq mois. Il y écrit l’un de ses plus beaux poèmes "Aux Saints". Il mènera une existence d’ascète et d’errance dans les pas de saint Benoît Labre que Verlaine lui fait découvrir, tentant de vivre de sa peinture, renonçant à toute ambition littéraire et s’opposant de son vivant à la publication de ses textes. En 1893, il envoie d’Alger une lettre, dite la "lettre fantôme à Arthur Rimbaud qu’il croit toujours à Aden alors que ce dernier est mort à Marseille deux ans auparavant. Il lui parle de son souhait d’ouvrir à Aden "une modeste boutique de peintre décorateur". Il effectue plusieurs pèlerinages, Rome, St Jacques de Compostelle, Jérusalem, dans le plus grand dénuement. En 1911, il retourne en Provence passer les dernières années de sa vie dans la pauvreté. On raconte que Paul Cézanne aurait eu l’habitude de lui donner quelques pièces devant la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence. Il achète une petite maison à Pourrières, il la baptisera la Tour Gombert. Il meurt le 4 avril 1920 de suites d’un jeûne pascal trop sévère. Il est enterré dans la fosse commune, puis dans un caveau familial sur fond de montagne Sainte-Victoire.
Plusieurs rues à Pourrières, Aix-en-Provence et Fréjus portent le nom de Germain Nouveau. Il y a aussi à Pourrières une rue Humilis qui était un des pseudonymes du poète.
Après une "crise mystique", Germain Nouveau est interné à Bicêtre en 1891 et y restera cinq mois. Il y écrit l’un de ses plus beaux poèmes "Aux Saints". Il mènera une existence d’ascète et d’errance dans les pas de saint Benoît Labre que Verlaine lui fait découvrir, tentant de vivre de sa peinture, renonçant à toute ambition littéraire et s’opposant de son vivant à la publication de ses textes. En 1893, il envoie d’Alger une lettre, dite la "lettre fantôme à Arthur Rimbaud qu’il croit toujours à Aden alors que ce dernier est mort à Marseille deux ans auparavant. Il lui parle de son souhait d’ouvrir à Aden "une modeste boutique de peintre décorateur". Il effectue plusieurs pèlerinages, Rome, St Jacques de Compostelle, Jérusalem, dans le plus grand dénuement. En 1911, il retourne en Provence passer les dernières années de sa vie dans la pauvreté. On raconte que Paul Cézanne aurait eu l’habitude de lui donner quelques pièces devant la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence. Il achète une petite maison à Pourrières, il la baptisera la Tour Gombert. Il meurt le 4 avril 1920 de suites d’un jeûne pascal trop sévère. Il est enterré dans la fosse commune, puis dans un caveau familial sur fond de montagne Sainte-Victoire.
Plusieurs rues à Pourrières, Aix-en-Provence et Fréjus portent le nom de Germain Nouveau. Il y a aussi à Pourrières une rue Humilis qui était un des pseudonymes du poète.