Genève: près d'un millier de voix s'élèvent contre le spécisme


Par Rédigé le 05/09/2016 (dernière modification le 08/09/2016)

A l’appel de l’association Pour l’Égalité animale (PEA), près d'un millier de manifestants se sont rassemblés samedi 27 août 2016 à Genève (Suisse) pour protester contre le spécisme, c’est-à-dire la discrimination fondée sur le critère de l'espèce.


Aymeric Caron, parrain de la marche genevoise. Photo (c) Pierre-Yves Beaudouin

Marche contre le spécisme.mp3  (1.32 Mo)

Ce n’est que cette année que le nom masculin "spécisme" et l’adjectif "spéciste" ainsi que leurs antonymes ont fait leur entrée dans le dictionnaire. "Idéologie qui postule une hiérarchie entre les espèces": voici comment est défini le spécisme dans le Petit Robert, qui complète cette définition en visant spécialement "la supériorité de l’être humain sur les animaux".

Organisée par l’association PEA, la marche a été secondée par plusieurs autres organisations de protection animale comme Sea Shepherd, L214, Tier im Fokus ou encore la Ligue suisse contre la vivisection. Aymeric Caron, journaliste français auteur de l’ouvrage "Antispéciste" paru en 2016, était le parrain de la marche genevoise. Outre la marche prévue samedi 27 août 2016, les antispécistes avaient également organisé plusieurs animations, débats et tables rondes tout au long du weekend pour sensibiliser le public à cette lutte encore méconnue.

Lors du défilé, les manifestants ont également réalisé un "die-in", c’est-à-dire qu’ils se sont allongés par terre, recouverts d'un filet de pêche, afin d’illustrer le caractère tragique du sort cruel réservé aux poissons.

A ceux qui argueraient que les antispécistes accordent trop d'importance aux droits des animaux en dépit des droits humains, Malena Azzam, porte-parole de PEA, répond "pourquoi choisir?" Celle-ci se dit en effet aussi touchée par la cause humaine que par les souffrances animales: c'est pourquoi elle s’élève contre toutes les discriminations et prône la convergence des luttes contre le spécisme, contre le racisme et contre le sexisme. Après tout, comme a pu l’écrire Aymeric Caron dans son dernier livre, "Les barrières que nous avons dressées entre les humains et les non humains n’ont pas plus de cohérence que celles que les hommes ont établies entre eux."

C'est dans le cadre de la Journée mondiale pour la fin du spécisme qu'a eu lieu cette manifestation dans la capitale de la Suisse francophone. Ainsi, d'autres événements antispécistes étaient organisés en Europe samedi 27 août 2016, notamment en Allemagne et en Pologne. En France, à Paris, la marche a été interdite par la préfecture de police, en raison de l’état d’urgence et du plan Vigipirate pour lesquels les forces de l'ordre étaient mobilisées. Un village associatif a cependant été installé sur la place de la République.

Tous ces événements avaient pour but de sensibiliser le grand public à la violence injustifiée de notre système, qui massacre chaque année des centaines de milliards d’animaux. Car si notre société a les moyens de se passer de l’exploitation animale, elle ne semble pas prête à franchir le pas de l'égalité entre espèces. En cause: le plaisir humain et le profit. Les secteurs de l’agro-alimentaire, de la pharmaceutique et du divertissement auraient en effet gros à perdre.







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