Il est clair qu’à l’heure actuelle, la France est loin d’être à la hauteur de cet engagement constitutionnel. Et si le président Macron montre de multiples façons son intérêt, il faudrait qu’il le transforme en acte car les bonnes intentions et les belles paroles ne sont plus suffisantes. Nommer la femme de lettres Leïla Slimani, présentée comme jeune et dynamique car aujourd’hui les médias n’osent plus dire séduisante…, conseillère à la francophonie fut une excellente idée. Tant qu’elle ne se présente pas comme concurrente de la secrétaire générale de l’Organisation de la Francophonie, Michaëlle Jean, bien évidemment. Faire du château de Villers Cotterêts, le fief de la francophonie, sous l’égide du sémillant Stéphane Bern, pourquoi pas? Mais il est urgent de dépasser le stade des déclarations de bonnes intentions façon "people" pour démontrer que le français n’est pas ringard comme l’a déclaré Leïla Slimani. Pour ma part, j’ignorais qu’il le fût. Plus sérieusement, on voit mal comment l’auteur franco-marocaine pourrait faire plus que de la représentation quand on sait qu’elle n’a pas de budget, pas de bureau, ni aucun mandat particulier et qu’elle ne perçoit aucune rémunération… Comment peut-elle être qualifiée autrement que d’électron libre?
Ainsi en visite d’Etat officielle en Chine cette semaine, le président français a déclaré que "la Chine doit être une terre de francophonie"! Rien que cela! 120.000 étudiants chinois apprendraient le français. Il est vrai que depuis une quinzaine d’années maintenant, l’Afrique est devenue le champ d’expansion de la volonté hégémonique économique chinoise. Et comme une partie de l’Afrique est francophone, difficile d’échapper à l’apprentissage du français. Bien que pour une population de plus de un milliard 300 millions, 120.000 personnes apprenant le français ce n’est pas vraiment impressionnant. Toutefois, il faut s’en réjouir et sourire à l’évolution de la situation: les Chinois poussent notamment les Français en Afrique pour se faire une place et utilisent pour cela leur langue. On ne peut pas gagner sur tous les fronts, mais il y a peut-être là un juste rééquilibrage des choses.
Enfin, que les membres du Conseil économique, social et environnemental – membres de la société civile rappelons-le - aient voté à l’unanimité leur volonté de mettre la francophonie à l’honneur en 2018 et cela en présence de la secrétaire générale Michaëlle Jean, est une excellente nouvelle. Conscients des nombreux enjeux auxquels la francophonie est confrontée telle une diplomatie transnationale, avec par exemple la proposition faite par le ministre français des Affaires étrangères à son homologue portugais pour que l’OIF adhère à la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) et vice et versa. On ne commentera que d’une phrase: pourquoi cela n’a-t-il pas déjà été fait et on espère que pour les autres organisations internationales sur la base linguistique, c’est déjà fait sinon, il y a urgence…
Toutefois, rien ne sera fait sans éducation ni formation et pour cela encore une fois, il faut un budget certes mais aussi de la bonne volonté construite sur une prise de conscience. En effet, est-il normal que dans certaines institutions internationales le français soit en perte de vitesse? Des responsables politiques français qui dans le cadre des Jeux Olympiques parlent en anglais alors que l’on sait très bien que le français est l’autre langue des Jeux, pose question. A quoi jouons-nous? A Bruxelles, territoire francophone, en 2015, les documents administratifs n’étaient plus traduits dans notre langue qu’à 3.6%, alors qu’en 1998, ils l’étaient encore à 37%! Il sera intéressant de voir si le Brexit jouera en faveur du français au sein des instances européennes. Rappelons que trois pays en son sein sont francophones et qu’il est évident que la proximité linguistique est un atout lors de négociations quelles qu’elles soient.
Il est grand temps que la France, encore une fois, prenne conscience de son rôle dans le développement de la francophonie. Elle ne peut pas être seulement la plus grande contributrice financière, car c’est là que se situe le paradoxe. La France investit jusqu’à 30 millions d’euros dans un projet pour lequel elle ne manifeste que peu d’intérêt et qui pourtant pourrait largement servir ses différentes politiques. Aujourd’hui, lorsque l’on parle des pères de la francophonie comme on parlerait des pères de l’Europe, quels sont les noms qui nous viennent à l’esprit? Le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba, le roi du Cambodge Norodom Sihanouk et le Nigérien Hamani Diori et pas un Français!
A quand un ministère de la Francophonie, à quand des études francophones dans toutes les universités françaises pour démontrer l’évidence qu’aujourd’hui, le français est riche de la francophonie? Avoir un tel trésor dans les mains et l’ignorer est un véritable gâchis. Pour mieux nous connaître, pour mieux commercer, nous devons parler des langues communes. Etre francophone, c’est s’intéresser à l’autre.
Ainsi en visite d’Etat officielle en Chine cette semaine, le président français a déclaré que "la Chine doit être une terre de francophonie"! Rien que cela! 120.000 étudiants chinois apprendraient le français. Il est vrai que depuis une quinzaine d’années maintenant, l’Afrique est devenue le champ d’expansion de la volonté hégémonique économique chinoise. Et comme une partie de l’Afrique est francophone, difficile d’échapper à l’apprentissage du français. Bien que pour une population de plus de un milliard 300 millions, 120.000 personnes apprenant le français ce n’est pas vraiment impressionnant. Toutefois, il faut s’en réjouir et sourire à l’évolution de la situation: les Chinois poussent notamment les Français en Afrique pour se faire une place et utilisent pour cela leur langue. On ne peut pas gagner sur tous les fronts, mais il y a peut-être là un juste rééquilibrage des choses.
Enfin, que les membres du Conseil économique, social et environnemental – membres de la société civile rappelons-le - aient voté à l’unanimité leur volonté de mettre la francophonie à l’honneur en 2018 et cela en présence de la secrétaire générale Michaëlle Jean, est une excellente nouvelle. Conscients des nombreux enjeux auxquels la francophonie est confrontée telle une diplomatie transnationale, avec par exemple la proposition faite par le ministre français des Affaires étrangères à son homologue portugais pour que l’OIF adhère à la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP) et vice et versa. On ne commentera que d’une phrase: pourquoi cela n’a-t-il pas déjà été fait et on espère que pour les autres organisations internationales sur la base linguistique, c’est déjà fait sinon, il y a urgence…
Toutefois, rien ne sera fait sans éducation ni formation et pour cela encore une fois, il faut un budget certes mais aussi de la bonne volonté construite sur une prise de conscience. En effet, est-il normal que dans certaines institutions internationales le français soit en perte de vitesse? Des responsables politiques français qui dans le cadre des Jeux Olympiques parlent en anglais alors que l’on sait très bien que le français est l’autre langue des Jeux, pose question. A quoi jouons-nous? A Bruxelles, territoire francophone, en 2015, les documents administratifs n’étaient plus traduits dans notre langue qu’à 3.6%, alors qu’en 1998, ils l’étaient encore à 37%! Il sera intéressant de voir si le Brexit jouera en faveur du français au sein des instances européennes. Rappelons que trois pays en son sein sont francophones et qu’il est évident que la proximité linguistique est un atout lors de négociations quelles qu’elles soient.
Il est grand temps que la France, encore une fois, prenne conscience de son rôle dans le développement de la francophonie. Elle ne peut pas être seulement la plus grande contributrice financière, car c’est là que se situe le paradoxe. La France investit jusqu’à 30 millions d’euros dans un projet pour lequel elle ne manifeste que peu d’intérêt et qui pourtant pourrait largement servir ses différentes politiques. Aujourd’hui, lorsque l’on parle des pères de la francophonie comme on parlerait des pères de l’Europe, quels sont les noms qui nous viennent à l’esprit? Le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba, le roi du Cambodge Norodom Sihanouk et le Nigérien Hamani Diori et pas un Français!
A quand un ministère de la Francophonie, à quand des études francophones dans toutes les universités françaises pour démontrer l’évidence qu’aujourd’hui, le français est riche de la francophonie? Avoir un tel trésor dans les mains et l’ignorer est un véritable gâchis. Pour mieux nous connaître, pour mieux commercer, nous devons parler des langues communes. Etre francophone, c’est s’intéresser à l’autre.