Différents statuts
L’assurance maladie que l’on appelle couramment sécurité sociale, est principalement financée par les contributions sociales des travailleurs. Elle permet de rembourser une partie des soins médicaux reconnus: médecins, dentistes, pharmacie, hospitalisation… "Chaque travailleur cotise pour la sécurité sociale: c’est prélevé automatiquement du salaire brut pour les salariés ou payé à part pour les professions libérales" explique Sandrine Blanchet, secrétaire d’un médecin généraliste. Si les enfants sont pris en charge avec leurs parents jusqu’à 16 ans, ou 20 ans s’ils poursuivent leurs études, ils doivent ensuite avoir leur propre sécurité sociale. "En début d’année on doit faire un chèque de 200 euros à l’université qui le reverse à l’URSSAF (Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales)", témoigne Gaëtan Devic, étudiant en économie à Lyon. Le cas de Gaëtan est spécifique. En tant que boursier de l’État, il n’a pas à payer lui l’assurance maladie. "Pour tous les boursiers, c’est le CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) qui prend en charge." D’autres spécificités existent pour certains corps de métiers tels que les cheminots. Ils sont regroupés entre eux et ont des avantages différents. "En tant que femme de cheminot, j’ai les mêmes avantages que mon mari. Le remboursement est plus complet, les enfants en études peuvent en profiter jusqu’à leur 25 ans" confie Carlina Ferrand, épouse d’un cheminot retraité.
Les remboursements
Chaque assuré se voit remettre sa propre carte vitale. "Aujourd’hui tout est informatisé. Jusqu’aux années deux mille il fallait obligatoirement envoyer une feuille de soin à une caisse primaire d'assurance maladie pour se faire rembourser" note Sandrine Blanchet. Les remboursements ne sont pas complets et varient suivant le type de médicaments par exemple. Certains ne sont pas ou plus du tout remboursés, ce qui limite l'accès aux soins. "Pour les médicaments pris en charge, le patient n’a plus à avancer la partie remboursée. Pour les médecins, cela dépend de la volonté de chacun" explique la secrétaire médicale. Cela va sans doute évoluer dans les années à venir puisqu’il y a une volonté de mettre en place le tiers-payant chez tous les médecins. "Ce sera la Caisse Primaire d’Assurance Maladie qui paiera directement le médecin." Pour ce qui est des maladies longues durées, les remboursements sont effectués à 100%. "Je suis atteinte d’un cancer des poumons depuis trois ans. Toutes les visites, hospitalisations, médicaments, radio thérapie… me sont complètement remboursés" explique Madame Ferrand avant d’ajouter "mais si j’avais un problème de santé indépendant comme une angine, je bénéficierai alors du remboursement habituel." Cette patiente de soixante-dix-sept ans ne se faisait pas suivre médicalement. Son cancer, peut-être lié à sa grande consommation de cigarettes, a ainsi été diagnostiqué à un stade avancé. Depuis que des soins lui sont apportés, la maladie a cessé d’évoluer.
Mutuelle
Pour compléter l’assurance maladie, chaque citoyen peut choisir une mutuelle. Depuis le 1er janvier 2016, elle est obligatoire pour tous les salariés. C’est à l’employeur de choisir la mutuelle et il en paye une partie. Le salarié peut prendre des options supplémentaires qu’il paiera lui-même. "Ça permet de compléter les remboursements. Ainsi, mes lunettes de vues sont 100% remboursées, alors qu’avec la simple sécurité sociale je ne l’aurais été que très peu" note l’étudiant Gaëtan. Si par ces deux systèmes privé et public la France est l’un des meilleurs pays en couverture sociale, il est parfois difficile de s’y retrouver. Il existe beaucoup de mutuelles, chacune ayant de nombreuses options différentes. C’est au patient de choisir ces options: soins optiques, soins dentaires, hospitalisations… Une ou plusieurs options peuvent être choisies et pour chacune d’entre elles différents niveaux de remboursements. Le prix à l’année dépend du choix de ces options. Pour les personnes en difficultés économiques, des aides sont proposés, pour faciliter l’accès aux soins à la plus large population possible.