De l'amitié à la haine
Paul Kagame. Photo (c) ITU / J. Ohle
En commémorant le 22e anniversaire du génocide, Kigali a de nouveau enfoncé le clou avec les mêmes charges. Les autorités françaises rejettent catégoriquement ces accusations en les qualifiant d'injustes, infamantes et inacceptables.
Les relations franco-rwandaises datent d’un peu plus de quatre décennies. La coopération bilatérale est excellente sous plusieurs formes, notamment dans le domaine militaire depuis 1975. Quand la rébellion anglophone de Paul Kagame attaque le Rwanda en 1990, la France soutient le régime francophone de Juvénal Habyalimana. Le général Kagame a, depuis une dent contre la France au point qu’il la charge d’avoir participé au génocide des Tutsi. Les autorités françaises s’en défendent en rappelant que, seule la France a pris l’initiative d’engager une action humanitaire au moment de la tragédie.
Les relations franco-rwandaises datent d’un peu plus de quatre décennies. La coopération bilatérale est excellente sous plusieurs formes, notamment dans le domaine militaire depuis 1975. Quand la rébellion anglophone de Paul Kagame attaque le Rwanda en 1990, la France soutient le régime francophone de Juvénal Habyalimana. Le général Kagame a, depuis une dent contre la France au point qu’il la charge d’avoir participé au génocide des Tutsi. Les autorités françaises s’en défendent en rappelant que, seule la France a pris l’initiative d’engager une action humanitaire au moment de la tragédie.
La France a-t-elle quelque chose à se reprocher?
Selon le journaliste Ismaïl Mbonigaba (ancien rédacteur en chef du célèbre journal Umuseso), pour comprendre ce génocide, il faut tenir compte de la situation antérieure. La guerre qui a éclaté en octobre 1990, a déjà coûté la vie à cent mille civils souvent dans des crimes de guerre, et a provoqué un demi million de déplacés vers l'intérieur du pays. Pendant quatre ans de cette guerre fratricide, les tensions et les haines sont montées d'un cran.
Les rebelles étant perçus comme Tutsi, le conflit donne une image d'une guerre interethnique. Le régime de Habyalimana en majorité hutu est contraint par la communauté internationale et particulièrement par la France à négocier avec le rebelles du FPR (Front patriotique rwandais). Habyalimana accepte de partager le pouvoir et l'intégration des rebelles dans l'armée. Les accords de paix d'Arusha sont signés en août 1993.
Les rebelles étant perçus comme Tutsi, le conflit donne une image d'une guerre interethnique. Le régime de Habyalimana en majorité hutu est contraint par la communauté internationale et particulièrement par la France à négocier avec le rebelles du FPR (Front patriotique rwandais). Habyalimana accepte de partager le pouvoir et l'intégration des rebelles dans l'armée. Les accords de paix d'Arusha sont signés en août 1993.
Le génocide et l'opération turquoise
En décembre 1993, au terme d'une mission de 3 ans, les militaires français qui étaient au Rwanda dans le cadre de la coopération bilatérale sont obligés de quitter le pays comme prévu par les accords. Ils sont remplacés par les casques bleus.
La communauté internationale pense que les Rwandais sont sur le chemin de la paix et de la réconciliation, mais, elle ignore que le climat reste tendu. En effet, dans la nuit du 6 avril 1994, alors qu'il revient de Tanzanie du sommet des Chefs d’États de la région, Juvénal Habyalimana est assassiné dans un attentat contre l'avion présidentiel. Aucun survivant parmi les passagers dont trois Français membres d’équipage du Falcon 50.
Selon l’ONU, cet attentat est un élément déclencheur du génocide puisque le lendemain, les extrémistes hutus commencent les massacres des tutsi qu’ils accusent de complicité. C’est la folie humaine puisqu’ils tuent enfants et adultes dont une grande partie ne connaît même pas ces rebelles.
A l’époque, ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé est parmi les premiers qui qualifient de génocide, ces crimes. Les casques bleus quittent le pays en pleine tragédie. A l'ONU, seule la France va plaider pour une intervention humanitaire au Rwanda. Sous le mandat de l’ONU, la France part seule, puisque, aucune autre puissance ne se porte volontaire. Cependant Kagame lui reproche d'avoir reçu certaines autorités rwandaises pendant le génocide.
La communauté internationale pense que les Rwandais sont sur le chemin de la paix et de la réconciliation, mais, elle ignore que le climat reste tendu. En effet, dans la nuit du 6 avril 1994, alors qu'il revient de Tanzanie du sommet des Chefs d’États de la région, Juvénal Habyalimana est assassiné dans un attentat contre l'avion présidentiel. Aucun survivant parmi les passagers dont trois Français membres d’équipage du Falcon 50.
Selon l’ONU, cet attentat est un élément déclencheur du génocide puisque le lendemain, les extrémistes hutus commencent les massacres des tutsi qu’ils accusent de complicité. C’est la folie humaine puisqu’ils tuent enfants et adultes dont une grande partie ne connaît même pas ces rebelles.
A l’époque, ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé est parmi les premiers qui qualifient de génocide, ces crimes. Les casques bleus quittent le pays en pleine tragédie. A l'ONU, seule la France va plaider pour une intervention humanitaire au Rwanda. Sous le mandat de l’ONU, la France part seule, puisque, aucune autre puissance ne se porte volontaire. Cependant Kagame lui reproche d'avoir reçu certaines autorités rwandaises pendant le génocide.
Pourquoi est-il difficile d’enterrer la hache de la guerre?
Kagame mène-t-il une stratégie d’attaque pour mieux se défendre? Une sorte de chantage et tentative d’intimidation pour essayer de freiner les reproches de la France contre lui? Les mandats d’arrêt lancés par le juge Jean-Louis Bruguière en 2006 contre neuf proches de Kagame restent actifs. Cela inquiète "l’homme fort" de Kigali, qui n’a pas non plus vu les enquêtes du juge Marc Trévidic arriver au bout.
Au-delà des motifs évoqués plus haut, Kigali a toujours exigé des excuses de la France pour avoir entretenu des relations bilatérales avec l'ancien régime. Le président Kagame reproche aux militaires français de ne pas avoir empêché des massacres dans la zone turquoise, notamment à Bisesero. Les autorités françaises balaient toutes les allégations en soulignant qu’il est faux de dire que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait. Selon elles, la diplomatie française a, au contraire, tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps, Hutu et Tutsi.
Les autorités françaises rappellent qu’à l’absence des casques bleus au Rwanda, la France a volé au secours des Rwandais comme elle pouvait. Le général Lafourcade qui dirigeait l’opération Turquoise dit que près de dix mille tutsi ont été sauvés grâce à l’intervention française.
Au-delà des motifs évoqués plus haut, Kigali a toujours exigé des excuses de la France pour avoir entretenu des relations bilatérales avec l'ancien régime. Le président Kagame reproche aux militaires français de ne pas avoir empêché des massacres dans la zone turquoise, notamment à Bisesero. Les autorités françaises balaient toutes les allégations en soulignant qu’il est faux de dire que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait. Selon elles, la diplomatie française a, au contraire, tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps, Hutu et Tutsi.
Les autorités françaises rappellent qu’à l’absence des casques bleus au Rwanda, la France a volé au secours des Rwandais comme elle pouvait. Le général Lafourcade qui dirigeait l’opération Turquoise dit que près de dix mille tutsi ont été sauvés grâce à l’intervention française.