Financement humanitaire


Par CP Rédigé le 18/01/2016 (dernière modification le 18/01/2016)

Le Groupe de haut niveau sur le financement humanitaire de l'ONU vient de présenter un rapport sur la façon de combler le fossé grandissant entre le nombre croissant de personnes ayant besoin d'assistance et les ressources disponibles. Le déficit s'élève à 15 milliards de dollars.


Ouverture de la réunion du Groupe de haut niveau sur le financement humanitaire de l'ONU. Photo (c) Mark Garten / UN

Financement humanitaire.mp3  (314.53 Ko)

La présentation de ce rapport intitulé "Trop important pour échouer - Répondre au déficit de financement humanitaire", a eu lieu à Dubaï, ce 17 janvier 2016. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré: "En mai dernier, j'ai demandé au groupe de haut niveau d'identifier comment combler ce déficit entre des besoins croissants et les ressources disponibles. Je leur ai aussi demandé de trouver des solutions permettant de rendre les financements plus prévisibles et leur utilisation plus efficace. Depuis qu'ils ont commencé leur travail, les besoins humanitaires ont continué d'augmenter très nettement. Nous vivons à une époque de crises majeures. Mais, comme le montre clairement ce rapport, le déficit en terme de financement est un problème soluble".

Le rapport fait des propositions dans trois domaines: réduire les besoins, augmenter les sources de financement et améliorer l'efficacité de l'assistance. Il propose ainsi de reclassifier les critères d'éligibilité de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale afin que le financement corresponde aux personnes dans le besoin et non pas aux pays.

Le groupe de haut niveau estime également qu'une plus grande proportion de l'aide publique au développement devrait être dirigée vers les situations de fragilité et les crises prolongées. Il suggère aussi d'orienter le financement social islamique et d'autres instruments vers les causes humanitaires. Il conseille également aux bailleurs de fonds et aux organisations humanitaires de s'engager ensemble à changer leurs méthodes de travail dans le cadre d'un "Grand marchandage".

"Nous sommes partis de faits et de chiffres austères: 125 millions de personnes dans le besoin; un chiffre record de 25 milliards de dollars par an pour les aider; mais, en dépit de cela, les besoins continuent de dépasser les ressources", ont déclaré les co-présidents du groupe de haut niveau, Kristalina Georgieva (Bulgarie), vice-présidente de la Commission européenne, et le Sultan Nazrin Shah, souverain de Perak (Malaisie).

"Un écart de 15 milliards de dollars, c'est beaucoup d'argent mais dans un monde dont le PIB s'élève à 78.000 milliards de dollars, cela ne devrait pas être impossible à trouver", ont-ils ajouté, souhaitant que d'ici le Sommet humanitaire prévu cette année à Istanbul, le système humanitaire mondial se soit nettement engagé à procéder aux changements nécessaires pour répondre aux besoins des personnes vulnérables.

Outre Kristalina Georgieva et le Sultan Nazrin Shah, les autres membres du groupe de haut niveau sont Hadeel Ibrahim (Royaume-Uni), directeur exécutif de Mo Ibrahim Foundation; Badr Jafar (Émirats arabes unis), chef exécutif du Crescent Group; Walt Macnee (Canada), vice-président de MasterCard Worldwide; Trevor Manuel (Afrique du Sud), conseiller de haut niveau pour le Groupe Rothschild; Linah Mohohlo (Botswana), gouverneur de la Banque du Bostwana; Dhananjayan Sriskandarajah (Sri Lanka), secrétaire général de CIVICUS; Margot Wallström (Suède), ministre des Affaires étrangères.






Autres articles dans la même rubrique ou dossier: