Fin d’une mission des services du FMI au Sénégal


Par Rédigé le 29/03/2010 (dernière modification le 29/03/2010)

Une mission du Fonds Monétaire International (FMI) a séjourné au Sénégal du 11 au 25 mars dans le cadre des consultations 2010 pour passer en revue les programmes au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique et de la Facilité de protection contre les chocs exogènes. Les avancées et des mesures appropriées de relance économiques ont été au centre des travaux.


Le petit commerce au Sénégal. Photo (c) Elhadji Babacar MBENGUE
Conduite par Nobert Funke, cette mission a tenu des séances de travail avec les différents ministères concernés, le Directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires, des représentants des milieux d’affaires et du secteur financier, des syndicats, de la société civile et des partenaires au développement.
Tirant le bilan des travaux, le chef de la mission a estimé que l’économie sénégalaise devrait amorcer cette année un redressement progressif après deux années de croissance plus lente qu’à l’accoutumée, du fait de chocs à la fois exogènes et internes. Le taux de croissance du PIB réel, qui a été de 2% en moyenne en 2008 et 2009, devrait passer à près de 3½ % en 2010.
Selon lui, des incertitudes demeurent, toutefois, du fait des risques que la reprise économique mondiale soit plus hésitante que prévu, de la menace de nouveaux problèmes dans le secteur de l’énergie et des contraintes de financement qui limitent la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement. «Le taux d’inflation annuelle, négatif depuis plus de six mois, devrait revenir peu à peu à environ 2 %» a-t-il rassuré.

Il a, par ailleurs, souligné dans sa déclaration que la conjoncture économique difficile a compliqué la mise en œuvre de certaines mesures du programme économique et financier du gouvernement. Toutefois, a-t-il précisé «la plupart des critères d’évaluation quantitatifs ont été respectés, y compris celui relatif aux instances de paiement qui limite les retards de paiement de l’État, et les principaux repères structurels ont été tenus».
Cependant, le déficit budgétaire global a été plus élevé que prévu dans le programme en 2009, atteignant 5% du PIB. Les recettes ont été insuffisantes, en raison principalement des arriérés d’impôt des entreprises publiques (surtout SENELEC) et des dépenses courantes ont été plus élevées que prévue. Les investissements publics, prioritaires aux yeux du gouvernement, sont passés à 10, ½ % du PIB.
Dès lors que la reprise s’affermira, les mesures de relance budgétaire qui ont été utilisées pour atténuer l’impact de la crise seront progressivement levées, de sorte que le déficit revienne à l’objectif à moyen terme de 4% du PIB, qui est compatible avec la viabilité de la dette.
Ainsi, pour atteindre cet objectif, le chef de la mission estime nécessaire «de contenir les dépenses non prioritaires, grâce à une saine gestion des finances publiques. En 2010, le déficit budgétaire devrait rester inférieur à 5% du PIB».

Des avancées significatives réalisées

Selon la mission, des avancées pour l’essentiel satisfaisantes ont été accomplies sur le front des réformes structurelles. L’État a entrepris d’apurer les engagements extra-budgétaires et la dette des agences et institutions publiques et entend, sur la base d’un examen minutieux, régulariser les dépenses passées qui n’avaient pas été budgétisées. Le prompt remboursement de ces engagements, accompagné d’un processus transparent et publiquement expliqué, est indispensable pour que les relations financières entre l’État et le secteur privé reviennent à la normale. «Les initiatives axées sur la gestion des finances publiques, l’élaboration de plans d’action pour le secteur financier et pour les dépenses fiscales progressent dans l’ensemble conformément aux engagements du programme» a souligné la mission précisant être préoccupée par «la lenteur des progrès de la réforme du secteur de l’énergie».

Des mesures pour accélérer la croissance

«Pour rehausser le potentiel de croissance du Sénégal, il faudra que les autorités accélèrent la mise en œuvre de leur stratégie de croissance, en donnant la priorité à l’amélioration de la compétitivité en créant un climat plus propice aux affaires et à des améliorations supplémentaires de la gouvernance» a suggéré la mission dans sa déclaration.
Par ailleurs, elle a souligné qu’une vaste réforme du secteur énergétique doit être mise en œuvre sans plus de délais, en étroite coopération avec les partenaires au développement, afin de limiter la charge budgétaire significative et les risques économiques et financiers liés à ce secteur.
Aussi, il importe de remédier aux goulots d’étranglement au niveau des approvisionnements énergétiques, d’accroître l’efficacité opérationnelle de SENELEC et de faire en sorte que les tarifs et la grille tarifaire correspondent au coût véritable de la production d’électricité, tout en protégeant les couches les plus vulnérables.
Et le chef de la mission de conclure : «Parce que le secteur financier doit aussi contribuer davantage à la croissance, il est crucial d’améliorer le contexte institutionnel, juridique et opérationnel de ce secteur avec prudence, en veillant à ne pas le fragiliser».


Ce travail qui fera l’objet d’un rapport a, sans doute, permis aussi bien à la mission qu’aux autorités sénégalaises de prendre l’exacte mesure des obstacles qui se dressent sur le chemin de la croissance accélérée. Toutefois, saura t-on de part et d’autre recentrer les actions pour plus d’efficacité dans les missions.





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: