Fidel Castro sur grand écran


Par Rédigé le 11/08/2022 (dernière modification le 11/08/2022)

L'acteur américain James Franco l’incarnera dans "Alina of Cuba", un film sur la "fille rebelle" du dirigeant cubain.


C'est l'acteur James Franco qui incarnera Fidel Castro (c) DR
C’est ce qu'a annoncé le producteur du film.John Martinez O'Felan. Il précise que le réalisateur Miguel Bardem, cousin de l'acteur espagnol Javier Bardem, voulait quelqu'un ressemblant physiquement à Fidel Castro et pourvu de son charisme. Il déclare aussi avoir finalement décidé de rencontrer James Franco après avoir envisagé d’approcher plusieurs autres acteurs d'origine latino-américaine ou ibérique. Le film, sur un scénario de Jose Rivera et Nilo Cruz, sera tourné en Colombie à partir du 15 août, à Cartagena de Indias et Bogotá dont l’architecture coloniale rappelle celle de La Havane.

L’Américaine Ana Villafañe incarnera Alina Fernández la fille de Castro, et le rôle sa mère Natalia Revuelta Clews, sera interprété par l'Argentine Mia Maestro.

Alina Fernández, âgée de 66 ans, vit en exil depuis 1993. Établie à Miami, cette farouche opposante au régime cubain est l'auteur du livre autobiographique "Alina, Memorias de la hija tebelde de Fidel Castro" paru le 7 juillet 1997 et traduit en français sous le titre "Fidel mon père: confessions de la fille rebelle de Castro", chez Plon en 1998.

Elle s'est réjouie de l'annonce de ce film et du choix de James Franco pour incarner son père. "James Franco a une ressemblance physique évidente avec Fidel Castro, en plus de son talent et de son charisme". Elle est très satisfaite de toute la distribution, en particulier d'Ana Villafañe qui l’interprétera. "Ana est extraordinairement talentueuse. Et pas seulement en tant qu'actrice, car elle chante aussi très bien, c'est une artiste complète. Je suis sûre aussi que Mía Maestro, une actrice que j'admire, saura interpréter le rôle de ma mère avec originalité".

Au contraire, l'acteur américano-colombien John Leguizamo s'est exprimé contre ce choix "Comment cela peut-il encore arriver ? Hollywood nous exclut des projets et en plus nous vole nos histoires ?". Il n’hésite pas à appeler au boycott tout en précisant qu’il n’a rien contre James Franco mais dénonce tout simplement une forme "d'appropriation" de la part d'Hollywood. Alina Fernández se dit "fière que le projet soit presque entièrement latino, que ce soit devant ou derrière la caméra".
 

Une vie qui valait bien un film

Lors de la naissance d’Alina Fernández le 19 mars 1956, Fidel Castro était en exil au Mexique et venait de divorcer de sa première épouse Mirta Francisca de la Caridad Díaz-Balart y Gutiérrez, nièce du ministre de l’Intérieur. Ils avaient eu un fils Fidel Castro Díaz-Balart dit Fidelito qui deviendra physicien.

De son côté, Natalia Revuelta Clews, dite Naty, la mère d’Alina, était mariée avec le cardiologue Orlando Fernández, c’était une très belle blonde aux yeux verts appartenant à la meilleure société cubaine. Elle avait connu Fidel Castro en 1952 lors de meetings à l’Université. Cette fervente admiratrice de la révolution naissante contribuera à la financer, en particulier la célèbre attaque de la caserne Moncada à Santiago de Cuba qui, le 26 juillet 1953 marquera le début de la révolte contre le régime de Fulgencio Batista. Elle occupera plusieurs postes plus ou moins officiels et mourra le 27 février 2015, quelques mois avant El Comandante, décédé le 25 novembre 2016. En 1964, Alina et sa mère qui avait été nommée première secrétaire à l'ambassade de Cuba en France, partent pour Paris. Alina étudie le français qu'elle parle parfaitement. A son retour à Cuba, elle a 10 ans, et sa mère lui apprend qu’elle est la fille de Fidel Castro et non celle du cardiologue dont elle porte le nom. Alina deviendra une des critiques les plus virulentes de Castro, elle a même été arrêtée plusieurs fois pour avoir voulu quitter l’île. Finalement, le 22 décembre 1993, elle peut s'enfuir avec de faux papiers en se faisant passer pour une touriste espagnole. Entre temps sa fille l’avait rejointe. Elle vit d’abord à Barcelone puis à New York avant de s'installer à Miami où elle exerce plusieurs métiers, animant en particulier une émission de radio "Simplemente Alina", elle reçoit des artistes cubains et mène des débats à propos de la politique cubaine.





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