Que s’est-il vraiment passé ?
Photo personnelle
Les premières informations parvenues à Bukavu où j’étais journaliste à la radio nationale à l’époque des faits indiquaient que des femmes accusées de sorcellerie et d’appui aux combattants traditionnels dits Mai Mai, ont été promenées nues dans la rue avant d’être enterrées vivantes dans un campement militaire à Mwenga centre. A l’époque, la région était sous contrôle de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie RCD, largement soutenue par le Rwanda. La nouvelle a d’abord provoqué un double sentiment. S’agissait-il d’une manipulation ou d’une information réelle ? Une censure systématique se faisait au niveau des services de sécurité mais on a fini par confirmer le massacre.
Sur le terrain, des témoins ont affirmé et affirment encore aujourd’hui que tout le monde a vu ses femmes promenées nues sur la route principale depuis le camp militaire, aujourd’hui campement de la MONUSCO, jusqu’à la cité. Sur une distance d’environ un kilomètre, ces femmes ont été humiliées avant de se faire enterrer vivantes. Cette description que fait un mémorandum des familles des victimes est suffisamment parlante : enfoncement dans les appareils génitaux des victimes d’un tison, d’une tige préalablement plongée dans l’eau pimentée, enfoncement d’un bâton dans le rectum ; éventrement à coup de poignards, plongées des victimes dans des fûts pleins d’eau sursaturée de sel et de piment rouge, ces victimes ont été promenées nues publiquement du lieu d’arrestation arbitraire jusqu’au lieu de supplice où des hommes affectés à cette sale besogne s’attelaient à apprêter le fossé. "Le commandant FRANCK KASEREKA voulait lutter contre la résistance des combattants qui recourraient aux fétiches pour combattre. Pour désigner les victimes, ce commandant avait recours au service d’une femme qui détient une chambre de prière, affirment des témoins." Maman KABESHA, qui tient une chambre de prière dans un village appelé Tuseswa Mwenewanda aurait servi pour confirmer que certaines victimes sont des sorcières. C’est une chambre fréquentée jusqu’à ce jour. Des témoins affirment aussi que des personnes qui avaient des conflits de tous ordres ont profité de l’occasion pour les dénoncer auprès du commandant KASEREKA.
Une des victimes, Agnès KUNGWA a été dénoncée comme sorcière par une des concubines du commandant KASEREK,madame Evelyne BITONDO, elle-même enterrée vivante quelques jours plus tard, on ne sait trop pourquoi. Le pasteur Dismas Songa, fils de feue Agnès KUNGWA demande que justice soit faite pour toutes les victimes de ces atrocités. "Ma mère a été victime de cette barbarie que je ne parviens pas à comprendre. D’ailleurs personne ne peut comprendre cela," lâche-t-il dans un sanglot étouffé. Le témoignage d’une des rescapées madame Françoise Bukaba fait pleurer l’assistance, chaque fois qu’une manifestation est organisée en mémoire des victimes.
Parmi les personnes enterrées vivantes il n’y avait pas que des femmes. Deux hommes ont aussi été enterrés vivants. Sur une plaque devant le mausolée, on peut lire les noms de certaines victimes de cette barbarie sans nom. Ainsi Kito Safi, Agnès Kungwa, Monique Natukusu, Mbilizi Musombwa, Evelyne Bitondo, Dieudonné Mushimbwa, Sibazuri Zawadi, Kalafula Bungilila, Françoise Mwayuma, Wabiwa Mitiki, Nyasa Kasandula, Wakenge Tubu, Albertina Mutiki.
Il est des souvenirs qu’il est impossible d’oublier. Cette page de l’histoire tragique des personnes enterrées vivantes est de ceux-là. Le passage des membres des syndicats de la Marche Mondiale des Femmes le 16 octobre 2010 est une marque de sympathie envers ces victimes et leurs familles. Il montre qu’on n’a pas oublié !
Sur le terrain, des témoins ont affirmé et affirment encore aujourd’hui que tout le monde a vu ses femmes promenées nues sur la route principale depuis le camp militaire, aujourd’hui campement de la MONUSCO, jusqu’à la cité. Sur une distance d’environ un kilomètre, ces femmes ont été humiliées avant de se faire enterrer vivantes. Cette description que fait un mémorandum des familles des victimes est suffisamment parlante : enfoncement dans les appareils génitaux des victimes d’un tison, d’une tige préalablement plongée dans l’eau pimentée, enfoncement d’un bâton dans le rectum ; éventrement à coup de poignards, plongées des victimes dans des fûts pleins d’eau sursaturée de sel et de piment rouge, ces victimes ont été promenées nues publiquement du lieu d’arrestation arbitraire jusqu’au lieu de supplice où des hommes affectés à cette sale besogne s’attelaient à apprêter le fossé. "Le commandant FRANCK KASEREKA voulait lutter contre la résistance des combattants qui recourraient aux fétiches pour combattre. Pour désigner les victimes, ce commandant avait recours au service d’une femme qui détient une chambre de prière, affirment des témoins." Maman KABESHA, qui tient une chambre de prière dans un village appelé Tuseswa Mwenewanda aurait servi pour confirmer que certaines victimes sont des sorcières. C’est une chambre fréquentée jusqu’à ce jour. Des témoins affirment aussi que des personnes qui avaient des conflits de tous ordres ont profité de l’occasion pour les dénoncer auprès du commandant KASEREKA.
Une des victimes, Agnès KUNGWA a été dénoncée comme sorcière par une des concubines du commandant KASEREK,madame Evelyne BITONDO, elle-même enterrée vivante quelques jours plus tard, on ne sait trop pourquoi. Le pasteur Dismas Songa, fils de feue Agnès KUNGWA demande que justice soit faite pour toutes les victimes de ces atrocités. "Ma mère a été victime de cette barbarie que je ne parviens pas à comprendre. D’ailleurs personne ne peut comprendre cela," lâche-t-il dans un sanglot étouffé. Le témoignage d’une des rescapées madame Françoise Bukaba fait pleurer l’assistance, chaque fois qu’une manifestation est organisée en mémoire des victimes.
Parmi les personnes enterrées vivantes il n’y avait pas que des femmes. Deux hommes ont aussi été enterrés vivants. Sur une plaque devant le mausolée, on peut lire les noms de certaines victimes de cette barbarie sans nom. Ainsi Kito Safi, Agnès Kungwa, Monique Natukusu, Mbilizi Musombwa, Evelyne Bitondo, Dieudonné Mushimbwa, Sibazuri Zawadi, Kalafula Bungilila, Françoise Mwayuma, Wabiwa Mitiki, Nyasa Kasandula, Wakenge Tubu, Albertina Mutiki.
Il est des souvenirs qu’il est impossible d’oublier. Cette page de l’histoire tragique des personnes enterrées vivantes est de ceux-là. Le passage des membres des syndicats de la Marche Mondiale des Femmes le 16 octobre 2010 est une marque de sympathie envers ces victimes et leurs familles. Il montre qu’on n’a pas oublié !