Femmes en ville


Par Rédigé le 11/03/2015 (dernière modification le 10/03/2015)

"Mieux comprendre le regard des femmes sur leur ville et leurs attentes" telle était l’une des thématiques choisies pour la réalisation d’une étude* initiée par Lafarge et Ipsos / Sopra Steria en mars 2015, et publiée à l’occasion de la Journée de la femme. De leurs habitudes et modes de vie à leurs perceptions et propositions pour des villes meilleures, des femmes de Paris, Marseille, Madrid, Varsovie et Cracovie livrent leurs rapports à l’espace urbain.


Femmes en villes.mp3  (1.71 Mo)

Cette étude menée sur un échantillon de 3015 personnes, toutes interrogées par internet, commence par révéler des écarts bien connus qui persistent également en ville, quant aux perceptions de la répartition des tâches et activités quotidiennes entre hommes et femmes:
47% pensent que les femmes s’attèlent plus aux tâches ménagères que les hommes, alors que 59% d’entre elles en sont convaincues.
L’écart est sensiblement le même pour ce qui est de s’occuper des enfants (perception plus haute pour les femmes dans les 5 villes).
Petite touche humoristique ou irritante selon la lecture que l’on en fait, les formalités administratives divisent particulièrement les hommes et les femmes: dans les 5 villes, les femmes disent s’y adonner plus que les hommes, et l’on constate à ce sujet un écart moyen de 22% par rapport à ce que les hommes en rapportent! Il en va de même pour les courses… Certaines représentations ont la dent dure.

Malgré ces écarts, l’on constate dans ces villes peu de différence entre les représentations des femmes et celles d’une population générale quant à ce que les deux sexes font aussi souvent l’un que l’autre.


Villes: lieux de proximités, de meilleure égalité des sexes et d’émancipation…

Les femmes plébiscitent les aspects pratiques de la ville par rapport à une vie à la campagne: pour 94% d’entre elles, l’accès aux hôpitaux et aux professionnels de santé est un atout majeur, juste devant l’accès à l’emploi (92%), et aux établissements scolaires. Mais ce qui arrive en tête sur la liste des bons points de la ville, c’est l’accès aux loisirs, et la diversité des activités (pour les Madrilènes notamment). Plus de 9 femmes sur 10 disent aimer la ville qu’elles associent à une émancipation et une liberté auxquelles la facilité de se déplacer participe. Lieu convivial donc, pour 68% d’entre elles (en Pologne), qui estiment à 72% que l‘égalité des sexes est mieux respectée en ville qu’à la campagne, également dans le cadre professionnel, et que la ville est plus propice à l’épanouissement des femmes, notamment à 91% à Cracovie!

… mais aussi lieux de pollution, de stress et générateurs d’inégalité en terme de sécurité

80% des femmes pensent qu’il est plus facile pour les hommes de se promener seuls en ville, et 29% rapportent que ceux-ci peuvent agir en toute liberté, contre 2% qui estiment que les femmes ont également toute latitude. Un bémol qui se retrouve également dans un sentiment de qualité de vie moindre, dû au stress, à la pollution, et à la densité vécus en ville. Le temps est aussi pointé par les femmes qui manqueraient de 3h14 en moyenne pour faire tout ce qu’elles voudraient faire dans une journée. Une durée qui augmente avec l’âge et la venue d’enfants, et qu’elles disent perdre en quantité dans les transports en commun. Les écarts entre la ville et la campagne se réduisent d’ailleurs significativement lorsqu’il s’agit de choisir un lieu pour élever ses enfants.

Les propositions des femmes pour améliorer leur vie en ville

Les femmes ont fait part dans cette étude, de leurs opinions sur l’aménagement des villes qui selon elles pourraient être mieux adaptées à leur vie quotidienne. Au-delà d’un aménagement d’un environnement plus agréable et moins pollué, de transports plus accessibles, et d’un trafic plus fluide, les femmes de ces 5 villes opteraient en majorité (74%) pour une ville comportant plusieurs centre-villes, de plus petite taille, mais répartis sur différents points.
La moitié de ces femmes pense que les villes seraient mieux adaptées si elles étaient davantage associées à leur conception et gestion, et qu’elles seraient assez différentes si elles étaient conçues et gérées par elles… Les hommes ne l’entendront pas comme une critique, à n’en pas douter.

* L'étude est à retrouver sur www.ipsos.fr





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: