Photo (c) Alain Tossounon
Au Bénin, les communautés qui vivent dans les zones lacustres et périurbaines ont difficilement accès à l'eau potable et aux toilettes. Comme tenue de la particularité de ces zones, l’État et sa stratégie nationale ne les prennent pas en compte. Dans le plaidoyer que fait l'expert en eau et assainissement, Félix Adégnika dans cet entretien, il appelle a un programme spécial pour voler au secours de ces populations défavorisées. Pour lui, des technologies adaptées doivent être trouvées pour réponde aux défis que présentent ces zones. C'est tout simplement une question de justice au regard du droit à l'eau et à l'assainissement.
On constate depuis un certain nombre d’années que les populations des zones périurbaines et des zones lacustres sont laissés-pour-compte en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Quelle est votre appréciation par rapport à cette situation?
C’est la situation en réalité que vous venez de dépeindre. Les zones marginalisées et défavorisées sont effectivement les zones périurbaines et les zones lacustres. Parce que la stratégie que nous avons au Bénin, ne prend pas en compte ces zones et les communautés qui y vivent. L’argument que les gens avancent, c’est que ce sont des zones difficiles, des zones non structurées ou l’on ne peut investir pour qu’après, on revienne tout changer. Mais, c’est faux. Je vous dis qu’on peut adapter à chaque zone, une technique ou trouver des technologies appropriées. Ceux qui vivent dans ces zones sont des Béninois à part entière et donc, ne sont pas entièrement à part. Il y a des technologies adaptées à toutes les situations. Et donc l’État devrait œuvrer avec ses partenaires pour que ces zones-là soient couvertes. L’essentiel, c’est d’avoir une stratégie spéciale. A partir du moment où vous avez une documentation qui présente la difficulté de ces zones, vous aurez des bailleurs de fonds pour vous financer. Par exemple, la Banque d’investissement a accepté appuyer la ville de Cotonou pour permettre les extensions vers les zones périurbaines. Alors que la SONEB disait qu’elle ne peut pas mettre ses installations pour qu’après quand on va restructurer, qu'elle ne puisse récupérer ses tuyaux et autres. Pourtant, les communautés qui y vivent vont consommer et payer la TVA et comme cela, tout le monde gagne. L'État doit en conséquence avoir une politique et trouver les ressources pour ces personnes défavorisées.
Sur le terrain, on constate qu'avec le manque d'eau et le mauvais assainissement, que ces populations paient beaucoup pour se soigner. Vous pensez qu’il faut sensibiliser davantage les autorités centrales et locales sur cette problématique?
Je pense que les autorités ne mesurent pas tous les contours du développement. Comme vous l’avez souligné, ce sont les populations de ces zones défavorisées qui achètent l’eau plus chère parce que l’eau étant un bien vital. Elles sont obligées de parcourir de longues distances pour s’en procurer. Le plus dangereux, c'est 44 jours de maladie par an. Mieux, une personne malade dans une famille du fait de l’absence d’eau et qui doit acheter des médicaments, cela affecte le travail quotidien de 5 autres membres de cette famille. En termes de coût financier, c’est important et c’est le développement qui prend un coup. Si vous calculez ce que l’État va mettre pour donner l’eau et ce qu’on gagne en retour en termes d’heures de travail, de stress, de médicaments, c’est l’État qui gagne. Malheureusement, nos autorités n’ont pas encore compris l’intérêt de fournir l’eau et d’assurer le bien-être de ces populations. Ce qui encore relève d’un devoir constitutionnel.
Avez-vous un message à l’endroit de ces autorités centrales, et aussi des autorités locales qui ont aujourd’hui la compétence en matière de fourniture d’eau potable?
Vous me donnez l’opportunité de m’adresser aux autorités locales, plus particulièrement aux maires. Je suis convaincu qu’ils peuvent faire plus qu’ils ne font aujourd’hui. Quand on prend l’exemple des pays développés, des pays où ils vont chercher l’argent, ce sont ces maires qui s’investissent dans la fourniture de l’eau et de l’assainissement. Ce sont des services qu’ils ont l’obligation de rendre à leurs populations. En milieu rural, c’est surtout sur l’eau qu’ils seront jugés. En milieu urbain, c’est surtout l’assainissement, la gestion des déchets. Donc, les maires doivent savoir que c’est sur les services essentiels qu’ils rendent aux populations qu’ils seront jugés. Je pense qu’il y a une opportunité aujourd’hui. Le monde est en train d’évoluer et ils gagneraient à s’investir dans ces domaines porteurs pour le bien-être des populations. Aux autorités centrales, il y a un problème. Il faut qu’ils puissent permettre que le droit à l’eau soit une réalité dans notre pays.
On constate depuis un certain nombre d’années que les populations des zones périurbaines et des zones lacustres sont laissés-pour-compte en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Quelle est votre appréciation par rapport à cette situation?
C’est la situation en réalité que vous venez de dépeindre. Les zones marginalisées et défavorisées sont effectivement les zones périurbaines et les zones lacustres. Parce que la stratégie que nous avons au Bénin, ne prend pas en compte ces zones et les communautés qui y vivent. L’argument que les gens avancent, c’est que ce sont des zones difficiles, des zones non structurées ou l’on ne peut investir pour qu’après, on revienne tout changer. Mais, c’est faux. Je vous dis qu’on peut adapter à chaque zone, une technique ou trouver des technologies appropriées. Ceux qui vivent dans ces zones sont des Béninois à part entière et donc, ne sont pas entièrement à part. Il y a des technologies adaptées à toutes les situations. Et donc l’État devrait œuvrer avec ses partenaires pour que ces zones-là soient couvertes. L’essentiel, c’est d’avoir une stratégie spéciale. A partir du moment où vous avez une documentation qui présente la difficulté de ces zones, vous aurez des bailleurs de fonds pour vous financer. Par exemple, la Banque d’investissement a accepté appuyer la ville de Cotonou pour permettre les extensions vers les zones périurbaines. Alors que la SONEB disait qu’elle ne peut pas mettre ses installations pour qu’après quand on va restructurer, qu'elle ne puisse récupérer ses tuyaux et autres. Pourtant, les communautés qui y vivent vont consommer et payer la TVA et comme cela, tout le monde gagne. L'État doit en conséquence avoir une politique et trouver les ressources pour ces personnes défavorisées.
Sur le terrain, on constate qu'avec le manque d'eau et le mauvais assainissement, que ces populations paient beaucoup pour se soigner. Vous pensez qu’il faut sensibiliser davantage les autorités centrales et locales sur cette problématique?
Je pense que les autorités ne mesurent pas tous les contours du développement. Comme vous l’avez souligné, ce sont les populations de ces zones défavorisées qui achètent l’eau plus chère parce que l’eau étant un bien vital. Elles sont obligées de parcourir de longues distances pour s’en procurer. Le plus dangereux, c'est 44 jours de maladie par an. Mieux, une personne malade dans une famille du fait de l’absence d’eau et qui doit acheter des médicaments, cela affecte le travail quotidien de 5 autres membres de cette famille. En termes de coût financier, c’est important et c’est le développement qui prend un coup. Si vous calculez ce que l’État va mettre pour donner l’eau et ce qu’on gagne en retour en termes d’heures de travail, de stress, de médicaments, c’est l’État qui gagne. Malheureusement, nos autorités n’ont pas encore compris l’intérêt de fournir l’eau et d’assurer le bien-être de ces populations. Ce qui encore relève d’un devoir constitutionnel.
Avez-vous un message à l’endroit de ces autorités centrales, et aussi des autorités locales qui ont aujourd’hui la compétence en matière de fourniture d’eau potable?
Vous me donnez l’opportunité de m’adresser aux autorités locales, plus particulièrement aux maires. Je suis convaincu qu’ils peuvent faire plus qu’ils ne font aujourd’hui. Quand on prend l’exemple des pays développés, des pays où ils vont chercher l’argent, ce sont ces maires qui s’investissent dans la fourniture de l’eau et de l’assainissement. Ce sont des services qu’ils ont l’obligation de rendre à leurs populations. En milieu rural, c’est surtout sur l’eau qu’ils seront jugés. En milieu urbain, c’est surtout l’assainissement, la gestion des déchets. Donc, les maires doivent savoir que c’est sur les services essentiels qu’ils rendent aux populations qu’ils seront jugés. Je pense qu’il y a une opportunité aujourd’hui. Le monde est en train d’évoluer et ils gagneraient à s’investir dans ces domaines porteurs pour le bien-être des populations. Aux autorités centrales, il y a un problème. Il faut qu’ils puissent permettre que le droit à l’eau soit une réalité dans notre pays.