Des membres de la délégation algérienne. photo (c) Elhadji Babacar MBENGUE
Les femmes alter mondialistes d’Algérie ne sont pas déplacées à Dakar pour rien. Et pour cause ! Elles ont plaidé en faveur de leur accès aux centres de décisions politiques tels que l’Assemblée nationale, le Sénat pour décider du sort de leur pays et de l’Afrique. Selon Mme Zakia Amimour, membre de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme d’Algérie, bien des urgences s’attachent à leur combat. Pour elle, l’Etat algérien doit, dans le cadre des élections de représentativité, faire appliquer les règles de quota, à défaut de celle de la parité. Dans ce cadre, elles disent attendre la loi organique qui parlera de la promotion des femmes. Si ces femmes ont un certain optimisme, leur élan reste prudent. En effet, "les textes existent mais ne son pas appliqués" soutient Mme Amimour. Pour illustrer ces propos, elle a évoqué le cas d’une ONG qui aurait élaboré, cette semaine, un document sur les Droits de la femme. "La convention a été signée, depuis vingt ans, l’Algérie l’a ratifiée en 1992" a-t-elle soutenu. Et de poursuivre : "cette semaine nous avons édité un ouvrage qui parle du Droit de l’Enfant. Toute une campagne de sensibilisation accompagne ce projet". Interpellée sur l’efficacité de leur lutte, elles ont égrené un chapelet d’acquis et rappelé, ainsi, leur sortie contre certaines dispositions du code de la famille. C’est ainsi qu’elles disent avoir obtenu que l’enfant puisse avoir la nationalité de sa mère et qu’en cas de divorce, celui qui garde les enfants conserve l’appartement.
Un stand du forum. Photo (c) Elhadji Babacar MBENGUE
Pour sa part, Mme Bouchenafa Miriem, secrétaire national de l’Union des Femmes Algériennes (UNFA) explique la présence de son mouvement par "un besoin de resserrer les rangs et de lutter contre la ségrégation raciale". Sa conviction est qu’il faut démocratiser tous les secteurs vitaux comme l’Education, la Santé, l’Economie. Au nombre des stratégies, elle a donné l’exemple de la consultation juridique gratuite organisée par son mouvement à l’attention des femmes. Pour elle, l’objectif est que les bénéficiaires connaissent mieux leurs droits et leurs devoirs. "J’ai eu l’occasion d’animer des conférences et des tables rondes. Mais cela, c’est pour une certaine population. Maintenant, nous allons en milieu rural, dans l’Algérie profonde, là où il y a la femme rurale pour la sensibiliser et l’orienter" a-t-elle ajouté. Et d’ajouter : "nous avons un centre d’alphabétisation". Ces mouvements de femmes qui ont décidé de lutter pacifiquement ont invité les populations du monde à refuser l’injustice. Réagissant au sujet de la crise en Tunisie et en Egypte, elles ont invité à la "Paix".Cependant, reconnaît Fatiha Mouassa, la chargée de Communication de l’union des femmes "Il est temps que les populations connaissent leurs droits". Pour elle, les revendications dans ces deux pays sont justes et légitimes. Et Mme Amimou de constater : "l’Afrique a trop souffert" avant de suggérer de "lutter mais calmement". Non sans conclure par un appel à la réconciliation nationale en Algérie.