Divisée en deux espaces distincts, l’exposition "Ko Névâ", actuellement au Centre Culturel Tjibaou de Nouméa, célèbre les œuvres de deux artistes locales. Dans la case Kanaké, espace multimédias, les mises en scènes vidéos et photographiques de Fany Edwin nous accueillent. L’artiste plasticienne de 32 ans, métissée kanak-vanuataise, cherche à établir un lien entre tradition et modernité au sein de la culture mélanésienne. Un lien fragile où l’oubli des ancêtres mène à la perte de repères identitaires. Sur un ton sarcastique, l’artiste s’interroge sur le sens de l’existence quand l’identité originelle se perd au profit de comportements formatés. Ainsi, le rapport à l’image est pointé du doigt dans l’œuvre "Blanchir le poil". Une photographie en couleurs représente une jeune femme kanak en robe traditionnelle, inclinée sur une table, se faisant lisser sa crinière crépue à l’aide d’un fer à repasser. L’objectif semble clair: gommer une part de soi pour ressembler à une autre. La voie vers une meilleure intégration? Une capitulation devant les critères de beauté occidentaux? L’illusion de rester soi? Autant de questions existentielles qui fondent le travail de Fany Edwin, doctorante en recherches arts plastiques.
A quelques pas, dans la salle Kavitara, les œuvres de Francia Boi s’exposent. En se basant sur le même thème, l’artiste peintre, originaire du nord de la Nouvelle-Calédonie, retrace sur une dizaine de toiles riches de couleurs acryliques le chemin de l’eau, ce rituel ancestral empli de spiritualité qui marque la fin et le début d’un nouvel espace temporel. Des œuvres graphiques en format 30x30 s’interpellent et se répondent… Un hommage au clan de l’artiste, le clan "Gnaou Nô Mwéa" qui entretenait un rapport mystique aux nymphes. Un devoir de mémoire plus global également afin de valoriser la culture clanique.
Cette exposition "Ko Névâ", qui signifie "l’esprit du pays" en langue ajië de Houaïlou, porte bien son nom. Rarement l’identité et la culture kanak n’ont été célébrées et interrogées avec tant de sensibilité et d’intelligence.
A quelques pas, dans la salle Kavitara, les œuvres de Francia Boi s’exposent. En se basant sur le même thème, l’artiste peintre, originaire du nord de la Nouvelle-Calédonie, retrace sur une dizaine de toiles riches de couleurs acryliques le chemin de l’eau, ce rituel ancestral empli de spiritualité qui marque la fin et le début d’un nouvel espace temporel. Des œuvres graphiques en format 30x30 s’interpellent et se répondent… Un hommage au clan de l’artiste, le clan "Gnaou Nô Mwéa" qui entretenait un rapport mystique aux nymphes. Un devoir de mémoire plus global également afin de valoriser la culture clanique.
Cette exposition "Ko Névâ", qui signifie "l’esprit du pays" en langue ajië de Houaïlou, porte bien son nom. Rarement l’identité et la culture kanak n’ont été célébrées et interrogées avec tant de sensibilité et d’intelligence.