Situation économique et financière de la Grèce: ce qu’il faut retenir
Illustration (c) Marabu
Depuis la fin de sa tutelle avec ses créanciers: Union européenne, FMI et BCE, on ne cesse d'entendre de la part des dirigeants politiques européens et de la presse que la Grèce “va mieux” qu’elle “peut enfin tourner la page”. Y compris le Premier ministre grec, Alexis Tsipras qui qualifie cette journée comme étant “historique pour le peuple grec, elle marque la fin de l’austérité, de la crise sociale”. Pour lui le pays a retrouvé toute sa souveraineté et peut enfin se “prendre en main”. Pourtant depuis le retour de la Grèce sur les marchés financiers celle-ci se retrouve dans une situation handicapante suite à ses années de crise. Mais qu’en est-il vraiment de la situation de la Grèce?
En huit ans, le pays a bénéficié de trois plans d’aides consécutives à hauteur de 289 milliards d’euros de la part de ses créanciers. Cependant, cette aide prend en compte des contreparties: 450 réformes ont été mise en place, le FMI ainsi que les instances européennes ont imposé leur politique: privatisation, flexibilité du droit du travail, faciliter le licenciement, baisser fortement les retraites, la protection sociale et le chômage. Durant cette période, le niveau de vie des Grecs s’est littéralement effondré, la retraite a baissé de 10 fois voire divisée par deux dans certains cas. Malgré le fait qu’il recule, le chômage quant à lui détient le taux le plus élevé de l’Union européenne avec 20,5% en mars 2018, touchant majoritairement les jeunes entre 15 et 24 ans, dont un sur deux n’ont pas de travail. De plus, le chômage a poussé un demi-million de personnes, majoritairement des jeunes, à l’immigration.
Actuellement la dette grecque représente 180% de son PIB. D’après Elstat, l’autorité grecque des statistiques, le pays a enregistré au deuxième trimestre 2018 un PIB en progression de 1,8% sur 1 an, une augmentation de 0,2% par rapport au trimestre précédent. Ceci s’explique principalement par l’augmentation globale de l’ensemble de la consommation qu’elle soit publique et privée. De plus, en 2017, la Grèce sort de la récession avec une croissance de 1,4%.
La fin de cette aide ne signifie pas pour autant que la Grèce sort de la crise. Malgré le fait qu’elle retrouve son autonomie, on évoque quand même “une surveillance étroite de la commission européenne”. En effet, la Grèce a signé un "mécanisme de stabilité" pour trois ans qui consiste à ne plus avoir de plan de sauvetage ni de mesure d’austérité imposée par Bruxelles.
Comme évoqué précédemment, le pays est lourdement endetté à hauteur de 289 milliards d’euros mais ce n’est qu’à partir de 2032 qu’il commencera à payer. La Grèce aura jusqu’à 2069 pour s’acquitter de cette dette. La zone euro a certes prêté beaucoup d’argent mais elle en a perçu les intérêts avec un taux de 5% et plus. Les intérêts grecs ont déjà apporté 7,8 milliards d’euros à la BCE. D’après Le Monde, l’Europe n’avait encore jamais engagé autant d’argent pour “sauver l’économie d’un État membre” ce qui a donc permis d’éviter tout Grexit. Cependant certains économistes redoutent le retour d’une crise sachant qu’un tiers de la population est menacé par la pauvreté. Pour l’économiste Charles Wyplosz “la Grèce reviendra en crise bien avant 2032”. En soi, cette crise a eu de lourdes répercussions sachant que personne n’a rien vu venir et par conséquent personne n'y fut préparé.
En huit ans, le pays a bénéficié de trois plans d’aides consécutives à hauteur de 289 milliards d’euros de la part de ses créanciers. Cependant, cette aide prend en compte des contreparties: 450 réformes ont été mise en place, le FMI ainsi que les instances européennes ont imposé leur politique: privatisation, flexibilité du droit du travail, faciliter le licenciement, baisser fortement les retraites, la protection sociale et le chômage. Durant cette période, le niveau de vie des Grecs s’est littéralement effondré, la retraite a baissé de 10 fois voire divisée par deux dans certains cas. Malgré le fait qu’il recule, le chômage quant à lui détient le taux le plus élevé de l’Union européenne avec 20,5% en mars 2018, touchant majoritairement les jeunes entre 15 et 24 ans, dont un sur deux n’ont pas de travail. De plus, le chômage a poussé un demi-million de personnes, majoritairement des jeunes, à l’immigration.
Actuellement la dette grecque représente 180% de son PIB. D’après Elstat, l’autorité grecque des statistiques, le pays a enregistré au deuxième trimestre 2018 un PIB en progression de 1,8% sur 1 an, une augmentation de 0,2% par rapport au trimestre précédent. Ceci s’explique principalement par l’augmentation globale de l’ensemble de la consommation qu’elle soit publique et privée. De plus, en 2017, la Grèce sort de la récession avec une croissance de 1,4%.
La fin de cette aide ne signifie pas pour autant que la Grèce sort de la crise. Malgré le fait qu’elle retrouve son autonomie, on évoque quand même “une surveillance étroite de la commission européenne”. En effet, la Grèce a signé un "mécanisme de stabilité" pour trois ans qui consiste à ne plus avoir de plan de sauvetage ni de mesure d’austérité imposée par Bruxelles.
Comme évoqué précédemment, le pays est lourdement endetté à hauteur de 289 milliards d’euros mais ce n’est qu’à partir de 2032 qu’il commencera à payer. La Grèce aura jusqu’à 2069 pour s’acquitter de cette dette. La zone euro a certes prêté beaucoup d’argent mais elle en a perçu les intérêts avec un taux de 5% et plus. Les intérêts grecs ont déjà apporté 7,8 milliards d’euros à la BCE. D’après Le Monde, l’Europe n’avait encore jamais engagé autant d’argent pour “sauver l’économie d’un État membre” ce qui a donc permis d’éviter tout Grexit. Cependant certains économistes redoutent le retour d’une crise sachant qu’un tiers de la population est menacé par la pauvreté. Pour l’économiste Charles Wyplosz “la Grèce reviendra en crise bien avant 2032”. En soi, cette crise a eu de lourdes répercussions sachant que personne n’a rien vu venir et par conséquent personne n'y fut préparé.
Immunisée contre une sortie de la zone euro?
D’après La Tribune, la Commission Européenne affirme que l’appartenance d’un pays à la zone euro donc à l’Union européenne est irrévocable (traité de Lisbonne, article 140 paragraphe 3), ainsi les textes interdisent l’exclusion d’un pays contre sa volonté. Cependant il est possible de contourner les cadres juridiques et de forcer un État membre à un éventuel départ. Par exemple si la Grèce ne respecte pas les réformes imposées par ses créanciers, ces derniers peuvent arrêter toute aide financière. La Grèce serait donc en manque de liquidation, obligée d’imprimer ses propres billets, le pays serait automatiquement conduit vers la sortie de l’Union européenne.
Quitter la zone euro coûte cher
Pour de nombreux économistes et analystes, la monnaie grecque qui succédera à l’euro subira une dévaluation de -50%, un taux d’inflation à 50% et une dette publique qui passerait à 200% du PIB. Parallèlement, elle ne pourra plus payer ses créanciers avec la devise européenne ce qui compliquerait les échanges économiques. Les prêts bilatéraux entre la BCE, le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière), les banques internationales et la Grèce coûteraient des milliards d’euros. Donc pour prévenir toute sortie, la Grèce doit s’entendre avec ses créanciers pour éviter tout défaut de paiement.
Sans compter sur la dette européenne déjà conséquente, l'Europe subira un alourdissement accompagné d'une augmentation des taux d'intérêt sur les nouveaux prêts. Ainsi il coûtera très cher aux pays membres d'emprunter à la BCE par exemple. Si une aide de la Grèce n'avait pas été décidée, un effondrement du pays aurait eu lieu, ainsi que de nos économies, de l'euro et de l'Europe. Il était donc important de sortir collectivement de cette crise. Mais bien évidemment toute sortie de la zone euro donc de l’Union européenne prend du temps et coûte cher, l’exemple du Brexit le montre bien tant au niveau des négociations avec les autres États membres que de l'approbation du parlement.
Sans compter sur la dette européenne déjà conséquente, l'Europe subira un alourdissement accompagné d'une augmentation des taux d'intérêt sur les nouveaux prêts. Ainsi il coûtera très cher aux pays membres d'emprunter à la BCE par exemple. Si une aide de la Grèce n'avait pas été décidée, un effondrement du pays aurait eu lieu, ainsi que de nos économies, de l'euro et de l'Europe. Il était donc important de sortir collectivement de cette crise. Mais bien évidemment toute sortie de la zone euro donc de l’Union européenne prend du temps et coûte cher, l’exemple du Brexit le montre bien tant au niveau des négociations avec les autres États membres que de l'approbation du parlement.