Enquête sur la littérature sentimentale - 5


Par Rédigé le 02/11/2014 (dernière modification le 02/11/2014)

Une vision de l’amour plus cartésienne et moins sexuelle que la réalité.


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Pour Bruno Péquignot, directeur du CNRS, "si cette littérature connaît un succès commercial durable c'est qu'elle a su constamment se renouveler. Le roman sentimental moderne n'est pas seulement le fait d'une pure délectation nostalgique. Il est le miroir de la société actuelle et donne la tendance des mœurs ambiantes".

Si la littérature sentimentale donne réellement la tendance des mœurs ambiantes, il existerait donc une véritable scission quant à la façon d’aborder la relation amoureuse: d’un côté une partie de la population féminine tendrait vers des mœurs totalement débridées, ce que l’on peut constater de par l’explosion de la littérature érotique, et de l’autre côté, des femmes chercheraient à privilégier dans la relation amoureuse la découverte de l’autre et les échanges (les lectrices de littérature sentimentale).

Dans notre société occidentale, l’évolution sociale et la liberté sexuelle ont en effet bouleversé les codes des relations amoureuses. Or, la littérature sentimentale, notamment historique, répond de façon récurrente à un schéma bien précis: attirance physique, découverte de l’autre, conquête charnelle, en replaçant le dialogue au cœur de la séduction. Et c'est ce schéma qui plaît aux lectrices.

D’après Bruno Péquignot, l’importance pour les lectrices est de respecter i"[un ordre idéal de l'amour"]i, que "la construction du couple passe par la connaissance de l'autre avant tout".

Le besoin sans aucun doute d’être rassurée. Car, selon Gisèle hacher, psychologue, "les relations actuelles sont vécues par beaucoup de femmes aujourd’hui comme trop rapides, trop axées sur le sexe et une majorité trouvent qu’elles n’ont pas le temps de jauger et d’apprécier le partenaire, plus le temps de construire leur relation, plus le temps de maîtriser quoi que ce soit d’ailleurs".
Dans les livres de littérature sentimentale, comme le décrit toujours Bruno Péquignot, "cette connaissance est acquise à travers une série d'épreuves, toutes traversées par le couple, qui permet l'établissement d'une confiance mutuelle".

Ce mécanisme très cartésien, ce mode de pensée pragmatique se révèle aux antipodes des idées reçues sur les livres de romance et des images de filles fleurs bleues et naïves véhiculées par la reine rose Barbara Cartland.






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