Le regard de l'autre est certainement une des choses les plus difficiles à supporter. Trop souvent, ce regard est négatif, porteur d'un jugement de valeurs sur ce que nous sommes, de l'image qu'insconsciemment ou non, nous offrons aux autres. Cette mère parle du regard porté sur sa fille. D'abord accepter que celle-ci soit qualifiée de "handicapée". Le terme est lourd et porteur d'une connotation si négative. Pourquoi? Louise est différente des autres enfants? Oui comme ils le sont tous. Différente aussi d'autres bébés avec un chromosome en plus, car j'imagine que chez les enfants atteints de cet handicap, la différence existe? Ce n'est pas l'enfant le problème, ce n'est pas forcément non plus les parents. C'est encore une fois, le regard que nous posons sur les autres, et ce besoin obsessionnel de nous rassurer en nous comparant et en comparant nos enfants aux autres, oubliant parfois de voir combien ils sont formidables avec leurs qualités propres.
Quand l'enfant apparaît, tous nos fantasmes de réussites dépassées sont en général, inconsciemment jetés sur ses fragiles épaules. Dans cette démarche douloureuse, comptez sur la société, l'école entre autres, pour vous y aider. Malheur à l'enfant qui n'entre pas dans le moule.
C'est pourtant toute l'ambiguïté du système, puisque à peine entrer, on va souvent, pas toujours il est vrai, tenter de le faire réfléchir. Et réfléchir c'est réagir. Par conséquent, accepter que l'enfant refuse ce qui lui est imposé. Prenant ainsi le risque de ne pas fournir le comportement que l'on attend de lui. Alors pourquoi s'en étonné? Pourquoi ne pas accepter qu'il soit différent du voisin? Pourquoi, tout simplement ne pas mettre en valeur ce qu'il sait faire de mieux?
Nous vivons vraiment dans un drôle de monde. Je vous avais dit en introduction que je ne vous parlerai pas de féminisme... j'ai peut-être été un peu excessive. Avez-vous lu le livre de Camille Froidevaux-Metterie "La révolution du féminin" Elle y dit me semble-t-il des choses très justes qui vont dans le sens du témoignage de cette mère. "Quand j'étais enceinte de 7 mois, quand j'ai commencé à enseigner, mon fils n'avait que quelques semaines. A l'université, tout se passait comme si je n'avais pas de nourrisson qui me réveillait trois fois par nuit... Et à la maison, tout se passait comme si je n'avais pas de cours à préparer... J'ai vécu comme une immense déflagration lorsque j'ai pris conscience qu'être femme aujourd'hui, c'était cela: travailler, faire des enfants et surtout ne pas en parler. Faire comme si c'était évidemment, alors que c'est la chose la plus compliquée du monde... ".
Il est bien là le problème. La solitude face à notre mission. Les femmes ont des enfants. Les éduquer et en faire des adultes responsables est certainement la mission la plus difficile à mener à terme et c'est néanmoins celle qui est la moins reconnue par nos sociétés. Les parents sont si peu aidés, si peu soutenus surtout dans les premières années de l'enfant que cela en est presque risible si ce n'était pas honteux. Le problème est d'autant plus douloureux aujourd'hui avec l'augmentation du nombre de famille mono-parentales. Se pose-t-on la question de savoir comment survie une mère ou un père seuls avec un ou plusieurs enfants. Je parle de survie et non pas de vie. Le seul interlocuteur pour les plus jeunes enfants seront les nourrices et les employés de la crèche qui admettons-le, ne sont pas reconnus comme ils le devraient par nos sociétés. Qui devient nourrice sans y être obligé? Qui devient nourrice en pleine conscience du rôle d'éducation auprès de l'enfant et de soutien auprès des parents? Peu. La très grande majorité le sont pour des raisons pratiques, sans formation réelle. Le salaire est d'ailleurs la preuve même du peu d'importance qu'ils et elles ont au sein de notre société.
Pour les enseignants, c'est la même chose. A partir de la scolarisation, l'enseignant va devenir le seul interlocuteur concerné par l'enfant aux côtés des parents qui ne voit pas en eux un partenaire mais parfois un ennemi. Si le partenariat ne fonctionne pas avec l'enseignant pour diverses raisons, le parent se retrouve seul, encore une fois.
Ainsi, le problème est reconnu, il s'agit de la solitude, la solitude que nous ressentons face au désarroi qui nous saisis face à nos enfants que nous devons mener à l'âge adulte. La encore, il s'agit d'une question de valeurs et de priorités.
Quand l'enfant apparaît, tous nos fantasmes de réussites dépassées sont en général, inconsciemment jetés sur ses fragiles épaules. Dans cette démarche douloureuse, comptez sur la société, l'école entre autres, pour vous y aider. Malheur à l'enfant qui n'entre pas dans le moule.
C'est pourtant toute l'ambiguïté du système, puisque à peine entrer, on va souvent, pas toujours il est vrai, tenter de le faire réfléchir. Et réfléchir c'est réagir. Par conséquent, accepter que l'enfant refuse ce qui lui est imposé. Prenant ainsi le risque de ne pas fournir le comportement que l'on attend de lui. Alors pourquoi s'en étonné? Pourquoi ne pas accepter qu'il soit différent du voisin? Pourquoi, tout simplement ne pas mettre en valeur ce qu'il sait faire de mieux?
Nous vivons vraiment dans un drôle de monde. Je vous avais dit en introduction que je ne vous parlerai pas de féminisme... j'ai peut-être été un peu excessive. Avez-vous lu le livre de Camille Froidevaux-Metterie "La révolution du féminin" Elle y dit me semble-t-il des choses très justes qui vont dans le sens du témoignage de cette mère. "Quand j'étais enceinte de 7 mois, quand j'ai commencé à enseigner, mon fils n'avait que quelques semaines. A l'université, tout se passait comme si je n'avais pas de nourrisson qui me réveillait trois fois par nuit... Et à la maison, tout se passait comme si je n'avais pas de cours à préparer... J'ai vécu comme une immense déflagration lorsque j'ai pris conscience qu'être femme aujourd'hui, c'était cela: travailler, faire des enfants et surtout ne pas en parler. Faire comme si c'était évidemment, alors que c'est la chose la plus compliquée du monde... ".
Il est bien là le problème. La solitude face à notre mission. Les femmes ont des enfants. Les éduquer et en faire des adultes responsables est certainement la mission la plus difficile à mener à terme et c'est néanmoins celle qui est la moins reconnue par nos sociétés. Les parents sont si peu aidés, si peu soutenus surtout dans les premières années de l'enfant que cela en est presque risible si ce n'était pas honteux. Le problème est d'autant plus douloureux aujourd'hui avec l'augmentation du nombre de famille mono-parentales. Se pose-t-on la question de savoir comment survie une mère ou un père seuls avec un ou plusieurs enfants. Je parle de survie et non pas de vie. Le seul interlocuteur pour les plus jeunes enfants seront les nourrices et les employés de la crèche qui admettons-le, ne sont pas reconnus comme ils le devraient par nos sociétés. Qui devient nourrice sans y être obligé? Qui devient nourrice en pleine conscience du rôle d'éducation auprès de l'enfant et de soutien auprès des parents? Peu. La très grande majorité le sont pour des raisons pratiques, sans formation réelle. Le salaire est d'ailleurs la preuve même du peu d'importance qu'ils et elles ont au sein de notre société.
Pour les enseignants, c'est la même chose. A partir de la scolarisation, l'enseignant va devenir le seul interlocuteur concerné par l'enfant aux côtés des parents qui ne voit pas en eux un partenaire mais parfois un ennemi. Si le partenariat ne fonctionne pas avec l'enseignant pour diverses raisons, le parent se retrouve seul, encore une fois.
Ainsi, le problème est reconnu, il s'agit de la solitude, la solitude que nous ressentons face au désarroi qui nous saisis face à nos enfants que nous devons mener à l'âge adulte. La encore, il s'agit d'une question de valeurs et de priorités.