Écologie, le mal-être d’une espèce encore très peu connue : l’être humain


Par Rédigé le 15/09/2019 (dernière modification le 10/09/2019)

Les abondantes manifestations pour le climat qui ont lieu depuis quelque temps font tirer une très juste sonnette d’alarme: notre planète est en danger. Pourtant, s’inquiéter des changements climatiques et de la disparition de certaines espèces ce n’est peut-être pas suffisant. Et si on se demandait comment vivent la plupart des membres de notre espèce humaine?


"Cubes" - Bâtiment typique de bureaux dans un quartier d’affaires. Photo (C) Diana YT

Le mal-être d'une espèce peu connue.MP3  (757.36 Ko)

Les jeunes ne vont pas à l’école pour manifester contre l’indifférence face au désastre qui menace la planète. L’idée est noble, et la symbolique du geste intéressante. On prend congé – sans permission – d’une institution souvent affreusement conformiste, pour sortir en plein air et faire entendre sa révolte.
Nous, les adultes, nous trions les déchets, nous prenons plus souvent le bus ou le train, nous essayons de faire des économies d’énergie et d’eau. C’est bien.
Les politiques n’arrêtent pas d’en parler. L’écologie est dans tous les discours, dans les programmes politiques, dans les campagnes électorales. C’est bien aussi, même s’il y a beaucoup qui font ça justement parce que ça leur apporte quelque chose.

Pourtant, si on va à la gare principale d’une grande ville, par exemple, et on se met en dessous du panneau d’affichage des départs pour regarder les gens qui sortent du travail, on ferait un constat inquiétant : ils sont tous anxieux, tristes, cassés presque. Dans leur regard se lit une sorte de désespoir. On peut voir des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, des blancs et des moins blancs, des bien habillés et des moins bien habillés – un échantillon assez correct de l’espèce humaine.
La plupart d’entre eux travaille six, huit ou plusieurs heures par jours enfermés dans des "cubes". Sans intimité, dans le bruit, en respirant de l’air "purifié", entre des murs en acier et verre. Ils montent dans le train et ils regardent leur téléphone, les écouteurs sur les oreilles, pour que le temps passe plus vite. Et justement, c’est peut-être ça le problème, le temps passe plus vite, trop vite. Beaucoup d’entre eux ne trouvent pas vraiment un sens dans leur travail, ils le font pour l’argent, par ambition, pour faire quelque chose ou pour tout à la fois. Est-ce que c’est comme ça que notre espèce est censée vivre ?

Nous nous inquiétons pour le réchauffement climatique, nous nous employons à sauver des espèces en danger. Mais qu’en est-il de la nôtre ? Les humains ne sont peut-être pas faits pour vivre entassés dans des "boîtes", pour respirer de l’air "purifié", pour manger de la nourriture qui ne nourrit pas, pour ingurgiter du matin au soir des quantités industrielles d’informations et d’images tout, pour ne pas trouver du sens au temps qui passe, vite, trop vite...
Essayer de sauver les éléphants, c’est bien. Mais, si on ne voit pas l’éléphant dans la pièce, il y a un fort risque de se faire écrasés.






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