ECONOMIE: UNE CROISSANCE PROPRE EST POSSIBLE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT


Par Podcast Journal Rédigé le 09/02/2010 (dernière modification le 09/02/2010)

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) préconise dans le rapport qu'il vient de publier, que pour avancer vers une croissance propre, "la crise financière mondiale, ainsi que les préoccupations concernant les changements climatiques et les prix des denrées alimentaires, devraient être utilisées par les pays en développement".


(c) Lucien Rajaonina / UN Photo
"De tels progrès sont possibles et abordables avec les technologies existantes, s'ils sont basés sur la stratégie idoine et une politique d'incitation", indique le rapport, soulignant que l'urgence de la crise donne aux gouvernements des pays les plus pauvres du monde l'occasion de rediriger des ressources vers une croissance économique plus efficace, plus écologique, plus équitable et plus durable. Le rapport met en exergue que les techniques de construction peuvent être adaptées en utilisant des matériaux locaux, ce qui permettrait également de réduire la consommation en chauffage; et conseille aussi aux gouvernements d'encourager l'agriculture biologique qui répond mieux aux besoins des petits agriculteurs.
Les produits issus de l'agriculture biologique sont vendus plus chers, une récente étude de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture montre que cette forme d'agriculture peut être neutre pour le climat.

En tout, le rapport contient 35 recommandations spécifiques pour surmonter les obstacles institutionnels, économiques et politiques à l'agriculture biologique. Il souligne également l'intérêt de développer les énergies renouvelables dans les pays en développement, notamment les panneaux solaires et les éoliennes, par le biais du micro-crédit.

Le principal obstacle n'est pas le coût de ces mesures mais l'absence de politique d'incitation appropriée, en particulier à l'encontre du secteur privé, rappelle enfin la CNUCED, qui exhorte les gouvernements à avoir un rôle bien plus actif en la matière.

LES CRISES MONDIALES RISQUENT D'ANNULER LES PROGRÈS RÉALISÉS PAR L'AFRIQUE

Les crises mondiales risquent d'annuler les gains en matière de bien-être réalisés ces 10 dernières années par l'Afrique grâce à l'amélioration de la performance économique, estime le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) publié également ce lundi.

"Pour l'Afrique, les conséquences sociales défavorables dureront selon toute vraisemblance beaucoup plus longtemps, même après la reprise dans les pays développés", écrit M. Ban dans ce rapport.
L'absence de programmes de protection sociale qui viendraient contrebalancer les effets d'une récession mondiale sur les personnes et les familles aggravera probablement la situation et ce sont les travailleurs pauvres et les autres groupes vulnérables qui seront le plus durement touchés. Il semble que les pays africains sortiront les derniers du marasme et que leur situation sera plus mauvaise après la reprise qu'avant les crises.
Selon le Secrétaire général, les pays d'Afrique doivent continuer à intégrer les priorités du NEPAD dans leurs plans nationaux de développement. Il leur faut également poursuivre leurs efforts en vue de renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles.
La création du NEPAD remonte au trente-septième Sommet de l'Organisation de l'unité africaine, qui a adopté en juillet 2001 un cadre stratégique pour le développement socioéconomique de l'Afrique.
Ban Ki-moon estime que pour gérer efficacement le processus de développement envisagé par le NEPAD, les pays africains doivent renforcer les institutions chargées d'un ensemble de politiques ou de tâches plutôt que celles qui sont très spécialisées et axées sur le marché.
Il considère également que les partenaires de développement de l'Afrique doivent continuer d'intégrer les priorités, valeurs et principes du NEPAD dans leurs programmes d'aide au développement.
Selon lui, les pays d'Afrique et leurs partenaires de développement doivent placer les populations au centre de l'action menée par les gouvernements en faveur du développement et s'assurer qu'ils consacrent les investissements nécessaires à la santé, à l'éducation et aux programmes de protection sociale, tels que les programmes de distribution de repas scolaires, afin de limiter les effets du ralentissement économique mondial sur les secteurs sociaux les plus importants.
Il convient de renforcer et de financer intégralement les initiatives qui ont fait leurs preuves dans les domaines de l'éducation, la santé, la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes, l'agriculture durable, l'énergie et les infrastructures, telles que l'Initiative pour l'accélération de l'éducation pour tous.
Le rapport considère enfin que la communauté internationale doit aider les pays d'Afrique à s'attaquer au problème des changements climatiques en leur fournissant les ressources nécessaires à la mise en œuvre de mesures d'adaptation et d'atténuation.





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