Diabète et grossesse

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Par Dr Alexandra Moreau / WIM Rédigé le 29/09/2015 (dernière modification le 29/09/2015)

Le diabète est un trouble entrainant un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie chronique). C'est un trouble de la régulation du glucose. Il peut survenir en cours de grossesse, on parle alors de diabète gestationnel. En France, il touche entre 3 et 6% des femmes enceintes et ce pourcentage pourrait augmenter dans les années à venir.


La cause du diabète gestationnel

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Le diabète gestationnel peut être un diabète préexistant à la grossesse, méconnu, révélé à l’occasion de la grossesse et qui persistera après l’accouchement, ou un diabète qui se développe uniquement à l’occasion de la grossesse. Dans la grande majorité des cas, il apparait vers la fin du 2e trimestre de grossesse et disparait à l’accouchement.

Au cours de toute grossesse, les modifications hormonales rencontrées sont responsables de l’apparition d’une résistance des cellules à l’action de l’insuline (hormone servant à réguler le taux de sucre dans le sang). Chez certaines femmes, le pancréas qui sécrète l’insuline n'arrive pas à contrebalancer l’effet de ces modifications hormonales, et le diabète apparait.

Le plus souvent, la femme enceinte n’a pas de symptôme évident de diabète. Parfois, quelques symptômes peuvent toutefois être présents (une fatigue inhabituelle, une soif excessive, une augmentation du volume et de la fréquence des urines), mais ceux-ci passent inaperçus car fréquents chez toute femme enceinte.

Les femmes susceptibles de développer plus volontiers un diabète gestationnel sont les femmes avec un âge supérieur à 35 ans, un surpoids, une obésité, l'accouchement d'un précédent enfant de poids supérieur à 4 kg à la naissance (macrosomie), un antécédent de diabète au cours d’une précédente grossesse, des antécédents familiaux de diabète.


Le dépistage du diabète gestationnel

Le dépistage ne se fait que chez les femmes présentant un facteur de risque. En l’absence de facteur de risque, le dépistage n'est pas systématique; il sera fait seulement s’il existe une quantité trop importante de liquide amniotique (hydramnios) ou des mesures de la dimension du fœtus (biométries fœtales) trop importantes.

Un premier dépistage doit être fait au premier trimestre de grossesse, par un dosage de la glycémie à jeun (pour détecter un éventuel diabète antérieur à la grossesse et méconnu). On parle de diabète gestationnel si la glycémie à jeun est supérieure à 0.92 g/l. Si cette première prise de sang est normale, un second dépistage doit être réalisé, entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée (absence des règles), par la réalisation d’un test appelé "hyperglycémie provoquée par voie orale".
Un dosage de glycémie est réalisé à jeun puis 1 heure et 2 heures après ingestion de 75g de glucose. Une seule valeur de glycémie supérieure aux seuils définis suffit à diagnostiquer un diabète gestationnel (Glycémie à jeun ≥ 0.92 g/l, Glycémie ≥ 1.80 g/l 1 heure après ingestion de glucose, Glycémie ≥ 1.53 g/l 2 heures après ingestion de glucose).

Les risques liés à l’existence d’un diabète gestationnel

Les risques maternels sont:
- risque accru de pré-éclampsie (hypertension artérielle au cours de la grossesse),
- risque accru de césarienne,
- risque accru de récidive de diabète au cours d’une grossesse ultérieure,
- risque accru de développer un diabète ultérieurement, en dehors de toute grossesse.
Ce risque est multiplié par 7 ce qui veut dire qu’une femme ayant développé un diabète gestationnel a 7 fois plus de risque de développer un diabète ultérieurement, hors grossesse.
Ce risque augmente avec le temps et persiste au moins 25 ans.

Les risques fœtaux et néonataux sont:
- poids de naissance supérieur à 4 kg (macrosomie),
- les traumatismes obstétricaux (traumatismes des épaules et lésions du plexus brachial) du fait du poids important du bébé et des difficultés rencontrées lors de l’accouchement,
- l’hypoglycémie (manque de sucre) à la naissance.

Le traitement du diabète gestationnel

Lors de la découverte d’un diabète gestationnel, il faut tout d’abord mettre en place une alimentation adaptée, équilibrée. L’apport calorique total est défini individuellement, selon le poids pré-conceptionnel, la prise de poids pendant la grossesse et les habitudes alimentaires; l’apport en glucides (hydrates de carbone) doit représenter 40 à 50% de l’apport calorique total et doit être réparti en 3 repas et 2 collations.

En association à cette alimentation équilibrée, une activité physique régulière est bénéfique, en l’absence de contre-indication obstétricale. Il est recommandé d’effectuer 30 minutes d’activité physique, 3 à 5 fois par semaine.

Si les mesures précédentes ne permettent pas de contrôler le diabète, un traitement par insuline est alors nécessaire.

Un diabète gestationnel méconnu et non pris en charge peut avoir des conséquences maternelles et fœtales non négligeables. Le dépistage, simple, doit être réalisé à la fin du 2e trimestre de grossesse, plus particulièrement chez les femmes ayant plus de 35 ans, un surpoids ou une obésité, un antécédent de macrosomie à la naissance d’un précédent enfant, un antécédent de diabète au cours d’une précédente grossesse, des antécédents familiaux de diabète.

Dr Alexandra Moreau
Endocrinologue
Beausoleil, France

* wim.mc





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