De l’eau à l’électricité


Par Ibrahim Chalhoub Rédigé le 27/04/2011 (dernière modification le 27/04/2011)

Le Liban, largement connu pour sa richesse historique en eau qui n’a pas manqué de jouer un rôle dans les conflits géostratégiques de la région dilapide sa source liquide. La situation de l’électricité est encore plus scandaleuse.


A travers l’électricité! Photo (c) Ibrahim Chalhoub.
Il y a quelques jours, une annonce fut affichée pendant trois jours dans les rues prônant la conservation de l’eau au Liban à travers les pratiques des citoyens. Paradoxalement, aucune clarification de la part des autorités à propos du manque d’eau dans le pays n’a été faite. Un tel travail est laissé au secteur privé et à quelques professionnels avisés.
Un ingénieur a remarqué une élévation du taux des sels minéraux dans l’eau. Il qualifie ce phénomène de marqueur de manque d’eau qui aboutit à l’augmentation de la concentration des minéraux. Son hypothèse confirmée par des examens de laboratoire a vu le jour grâce à sa fille de quatre ans qui a commencé à sentir que l’eau "brûle" sa peau dans le bain. En effet, la durée de l’hiver devient de plus en plus courte et la neige qui est à la base de l’eau des sources alimentant les rivières ne tient plus le coup.

Si les causes de la pénurie de l’eau ont une composante environnementale, les difficultés de l’électricité au Liban qui sont à l'origine des problèmes de santé, de la sécurité personnelle, et de l’environnement sont dues en partie à la négligence des gouvernements qui se sont succédé.

Les centrales électriques libanaises, de type thermique, émettent de la fumée qui noircie les immeubles aussi bien que les poumons des habitants dans leur pourtour. Paradoxalement, ces centrales ont besoin d’eau pour refroidir leur turbine. Heureusement qu’elles sont placées au bord de la mer, sinon le courant pourrait être coupé définitivement avec l’imminente rareté des eaux de sources. Mais, malgré tout, le courant électrique est coupé toutes les douze heures depuis des années induisant un manque d’illumination des routes qui sont déjà qui sont dangereuses à cause des trous.

Il y a presque deux semaines, une femme fut renversée par une voiture sur l’autoroute. Son cadavre fut disloqué par les voitures parce que les conducteurs n’arrivaient pas à voir. C’était la nuit et le courant électrique était coupé.

Les cas de vols de voitures et de maisons se multiplient avec la dégradation de l’économie libanaise. Peut-être que les cambriolages existent aussi dans les pays qui ne souffrent pas du manque d'éclairage, mais cela n'est-il pas plus facile dans le noir ?
Reste à noter que le prix du kilowatt électrique est parmi les plus cher au monde. Peut-être un des facteurs aboutissant à cette élévation est un autre paradoxe du pays du Cèdre. C’est le fait qu’il y a des régions largement peuplées qui ne payent pas leurs factures.

Récemment, un autre problème électrique, celui des câbles de haute tension passants à coté des maisons et des écoles, circule largement à travers la majorité des médias simples aussi bien que télévisés. Outre les risques à long terme, les accidents directs n’ont pas manqué de brûler voire de tuer des jeunes. Le gouvernement ne veut pas écouter les solutions offertes par des experts recommandant le passage des câbles de haute tension à travers des tuyaux enterrés dans le sol et les habitants protestent.

Entre eau et électricité, si on en parle, y aura-t-il quelqu’un à l’écoute ?





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: