De Nasrallah à Geagea : le Liban en dehors de ses frontières


Par Ibrahim Chalhoub Rédigé le 28/09/2011 (dernière modification le 26/09/2011)

Avec les changements dans les pays arabes du Moyen-Orient, surtout dans la Syrie alliée du Hezbollah libanais, le Dr. Samir Geagea, chef du mouvement des forces libanaises (FL) récemment transformé en parti politique, a saisi l’occasion de la commémoration des martyrs des forces libanaise samedi 24 Septembre pour définir dans son discours l’orientation de la phase politique à venir du point de vue du groupe du quatorze Mars.


Conflit…sans frontière ! Photo (C) Ibrahim Chalhoub

Podcast_Nasrallah_Geagea.mp3  (207.77 Ko)

Les "forces libanaises", un parti politique chrétien dans lequel la plupart des membres sont des maronites, est un élément essentiel de la révolution des Cèdres qui s’est établie à la veille de l’assassinat de l’ancien premier ministre du Liban Rafic Hariri, et un des membres du groupe du quatorze Mars qui s’est formé à partir de cette révolution.

De l’autre coté, le groupe du huit Mars compte parmi ses membres essentiels le Hezbollah (parti de Dieu), allié de la Syrie et de l’Iran au Liban. Le parti de Dieu détient le pouvoir au sein du gouvernement libanais actuel directement aussi bien qu’à travers ses alliés libanais parmi lesquels l’autre grand mouvement chrétien au Liban, le courant patriotique libre (CPL) est présidé par l’ancien général Michel Aoun.

Le Hezbollah est le seul parti libanais qui détient des armes sophistiquées et en grandes quantités. Ses armes qui ont été utilisées jusqu’en 2000 pour la libération de régions libanaises occupées par les Israéliens, ne sont plus acceptées par l’autre groupe qui se basent sur des faits produits au Liban après l’année 2005 notamment la guerre de l’année 2006 lancée par le Hezbollah contre Israël et les différentes utilisations directes et indirectes des armes du parti de Dieu sur le territoire libanais après cette guerre.

"On ne peut pas garder les bras croisées dans un Moyen-Orient qui commence à nous ressembler", a insisté le Dr. Geagea dans son discours du samedi 24 septembre pour comparer les peuples de la région (surtout le peuple syrien) aux chrétiens et notamment les maronites du Liban qui sont connus par leur aspiration historique à la liberté et la démocratie.

Ces mots, qui ont précédé un appel direct au Hezbollah de laisser ses armes au gouvernement libanais, ne viennent pas remplir une seule fonction. Ils constituent, en outre, une réponse aux déclarations du chef du parti de Dieu, Hassan Nasrallah, dans lesquels il répète que son parti n’est pas seulement sensé enlever la mainmise d’Israël sur le territoire libanais, mais aussi sur la Palestine.

Ce n’est alors plus sur le territoire libanais que le conflit politique entre les deux groupes de Mars 2005 se limite. Ce conflit dépasse les frontières libanaises des cotés nord et sud du pays pour emprunter à la géopolitique sa raison d’être dans un monde en changement.


Vidéo ci-dessous d’un entretien du Dr. Samir Geagea avec France 24






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