Un groupe d’adolescents se produisant à la station Henri Bourassa. Photo (c) Ali Belhouchet
Une galerie estimée à plus de 700 mille passagers par jour, des usagers de tous bords qui optent pour leurs déplacements quotidiens, pour Le métro de Montréal, l’un des systèmes de transport en commun desservant la ville et son agglomération, en ce faisant ils s’offrent un bain de jouvence chaque jour. En effet, depuis sa création en 1960, les responsables du projet ont mis l’accent sur l’aspect Artistique, d’abord dans la construction des stations, agrémentées d’œuvres d’art, et dont chacune a été confiée à un architecte différent, mais en suite, après l’inauguration, par la plantation d’artistes dans les stations afin de garantir une vie artistique dans le sous sol.
Do ré mi fa sous sol!
La musique vaut toutes les philosophies du monde, célèbre citation de Ludwig Beethoven qu’on a pu redécouvrir, dans les wagons du métro et qui nous a donné une envie pressante d’aller à la rencontre des musiciens dans le sous sol montréalais, ce carrefour indéniablement multiculturel où chaque personne est unique… On est à Atwater et la musique de fond émanant du tunnel exigu et réchauffé de Westmont Square nous conforte dans notre idée, nous suivons la musique jusqu’à sa source: un Guitariste québécois qui squatte l’entrée du tunnel pour le grand bonheur des passants qui saluent son talent à leur passage… élancé et jovial il se dresse fièrement devant son étui de guitare qui fait office de récipient à sous, l’artiste qui requiert l’anonymat nous ouvre son cœur, il dit être chanteur du métro depuis plus de 20 ans "je suis originaire de Québec, je chante ici depuis que j’ai atterrit à Montréal, vers la fin des années 80 et j’aime ça!". L’artiste nous souligne que chanter dans le métro constitue un métier à part entière, très diffèrent de "la scène" , en sus de constituer une véritable tribune pour ouvrir les horizons aux artistes qui peuvent par le biais de leurs prestations faire des rencontres intéressantes et entamer des carrières musicales.
Des affichettes représentant une lyre blanche donnent accès aux artistes désirant donner des représentations. Photo (c) Ali Belhouchet
Nous quittons Atwater pour la station Place des arts, toujours sur la ligne verte. Pas loin des raille une silhouette se démarque par sa carrure imposante et ses déhanchés exotiques, elle appartient à K. Mackenzie, un flûtiste haïtien au sourire légendaire. Sur la même longueur d’onde que son collègue de Atwater, le musicien affirme qu’il fait son métier par pur plaisir "je ne cherche pas l’argent, l’argent n’est pas ici de toute façon. (…) Je viens de revenir d’un voyage au pays et comme à chaque fois je suis navré de constater que c’est trop cold ici, je veux souffler la chaleur humaine et l’exotisme dans ma flute", nous confie Mackenzie avec un accent haïtien prononcé avant de s’intéresser à un quadragénaire réfractaire à sa musique, car visiblement pressé, le flûtiste se penche vers lui et adoucit ses traits tel un charmeur de serpents jusqu'à ce que sourire s’en suive! "Il joue très bien, je suis juste pressé", s’excuse Guy Perron avant de hâter le pas en direction du métro… "Les gens sont souvent pressés dans le métro, notre plus grand défi est d’attirer leur attention sur l’art et la beauté, peut importe le comment tant qu’il y a le respect, le code de conduite est moral avant tout", explique Mackenzie qui n’a jamais sollicité le Regroupement des musiciens du métro de Montréal (RMMM) pour le labelliser.
A suivre... La suite du reportage demain
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