DOSSIER: L'or noir, une bénédiction et une malédiction -7-


Par Simon Yefou Rédigé le 12/05/2011 (dernière modification le 03/05/2011)

Le pétrole qui est une matière première et une source d'énergie de première importance représente pour ceux qui la possèdent une source de puissance, de richesse et d'opulence, mais aussi et surtout de graves nuisances.


Illustration (c) CIA Factbook
Le Tchad est devenu producteur de pétrole en 2004. Pour éviter que les problèmes qu’ont connus les autres pays pétroliers n’affecte le Tchad, la Banque Mondiale qui avait en partie financé le projet imposa au gouvernement de Ndjamena une préaffectation des revenus du pétrole au profit des secteurs dits prioritaires (éducation, santé, infrastructures, développement rural). Le Tchad était même sommé de réserver une partie des recettes pour les générations futures. Mais ces injonctions de l’institution de Bretton Woods n’ont pas été mises en application et le Tchad demeure un pays pauvre hanté par la famine. En revanche, le régime a utilisé l’argent du pétrole pour s’équiper en armes afin de faire face aux opposants armés qui plusieurs fois ont tenté de prendre le pouvoir à Ndjamena afin justement de s’accaparer des ressources pétrolières.
Le Congo-Brazzaville a été ravagé dans les années 1990 par une sanglante guerre civile due en grande partie à la politique pétrolière pratiquée par le président Pascal Lissouba. Finalement, c’est la société française ELF qui a permis au général Denis Sassou Nguesso de sortir victorieux de cette guerre et de reprendre un pouvoir qu’il avait perdu suite à sa défaite aux élections quelques années auparavant.

Le Soudan, pays le plus vaste d’Afrique, est sur le point d’être divisé en deux surtout pour des raisons pétrolières. En effet, c’est à cause de la richesse du Sud Soudan en pétrole que les grandes puissances ont imposé au gouvernement islamiste de Khartoum l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui devrait permettre à cette partie du Soudan d’accéder à l’indépendance en juillet 2011 après une sanglante guerre civile déclenché en 1983 par l’Armée Populaire de Libération du Sud Soudan (APLS) créée par le colonel John Garang.
La Libye qui est aussi un grand producteur de pétrole a une situation particulière par rapport aux autres pays. Malgré l’utilisation de l’argent du pétrole pour son enrichissement personnel ainsi que de sa famille et ses proches, le dictateur libyen Mouammar Kadhafi a instauré un système rédistributif de l’argent du pétrole à la population. C’est ainsi que les aliments de base sont subventionnés par l’Etat. L’accès à l’eau est généralisé dans ce pays désertique et ne coûte pas grand-chose. La couverture du pays en réseau électrique est proche de 100%. Les libyens vont à l’école et se soignent gratuitement. Le taux de scolarisation est presque de 100% et l’espérance de vie de plus de 73 ans. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) classe la Libye au premier rang africain et 58e rang mondial en termes d’indicateurs de développement. Mais cela n’a pas suffi pour épargner ce pays du fléau de la guerre qui hante tous les pays producteurs de pétrole. Comme si elles étaient mécontentes de l’utilisation de l’argent du pétrole pour le bonheur du peuple libyen, les grandes puissances occidentales ont instrumentalisé une rébellion désarmée qui depuis plusieurs semaines a plongé ce pays dans la guerre et on parle de plus en plus de l’irakisation de la Libye.






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