Corée du Sud: Abus subis par les ouvriers agricoles migrants

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Par J.N.B.L. Rédigé le 31/10/2014 (dernière modification le 30/10/2014)

Le gouvernement sud-coréen doit mettre fin à l’exploitation et au recours généralisé au travail forcé des ouvriers agricoles migrants, a déclaré Amnesty International à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport révélant les fréquentes atteintes aux droits humains dans le secteur agricole du pays.


Ce document, intitulé "Bitter harvest: Exploitation and forced labour of migrant agricultural workers in South Korea", montre le vrai visage de la Loi sud-coréenne relative au permis de travail des travailleurs immigrés, qui contribue de manière directe à la grave exploitation des ouvriers agricoles migrants. Ce dispositif gouvernemental vise à fournir une main-d’œuvre immigrée aux petites et moyennes entreprises qui n’arrivent pas à trouver suffisamment de travailleurs sud-coréens.

"L’exploitation des ouvriers agricoles migrants en Corée du Sud ternit la réputation du pays. Les autorités ont créé un système honteux qui fait le lit de la traite aux fins de l’exploitation et du travail forcé. Si les Sud-Coréens étaient pris dans un tel engrenage d’abus, cela ferait scandale - à juste titre", a déclaré Norma Kang Muico, spécialiste des droits des migrants dans la région Asie-Pacifique à Amnesty International.

Il y a environ 20.000 ouvriers agricoles migrants en Corée du Sud, dont beaucoup viennent du Cambodge, du Népal et du Viêt-Nam dans le cadre de la Loi relative au permis de travail des travailleurs immigrés. La majorité contractent une dette colossale équivalente à deux années de salaire dans leur pays d’origine pour trouver un emploi en Corée du Sud. Bon nombre d’entre eux sont victimes de la traite des personnes aux fins de l’exploitation et du travail forcé. Amnesty International a relevé des tromperies dans tous les cas étudiés. Son rapport montre que les migrants sont contraints de travailler dans des conditions qu’ils n’ont pas acceptées, sous la menace de sanctions. Cette situation s’apparente à du travail forcé.

Au cours des entretiens réalisés avec des ouvriers agricoles migrants dans plusieurs régions de Corée du Sud pour son enquête, l’organisation a constaté diverses formes d’exploitation. Il s’agissait notamment d’intimidation et de violence, de conditions d’hébergement sordides, de temps de travail excessif, d’absence de repos hebdomadaire et d’heures supplémentaires non payées.

La Loi relative au permis de travail des travailleurs immigrés est largement favorable aux employeurs et laisse les migrants bloqués et exposés aux abus. Les ouvriers agricoles, qui comptent beaucoup de migrants dans leurs rangs, sont exclus de protections juridiques essentielles accordées à la plupart des travailleurs du pays.







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