Capture d'écran de la page Facebook de Sadio Kante. Appel au soulèvement des journalistes en vue de défendre leur droit.
Sadio Kante Morel, journaliste et correspondante de l'agence Reuters, a été expulsée de Brazzaville le 23 septembre. Motifs évoqués: nationalité douteuse, consommation de drogue et troubles à l'ordre publique. À noter que Sadio Kante est née à Brazzaville, et bénéficie du droit de sol.
Cette expulsion intervient deux semaines après l'agression du journaliste Élie Smith de la chaîne MNTV, et du viol collectif de sa sœur. Sadio Kante avait alors relayé cette information sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook. Elle appelait par exemple les journalistes congolais à "se lever pour défendre leurs droits". S’agirait-il alors des racines du présumé motif de troubles à l’ordre publique?
Le franc-parler et les prises de positions affichées de cette journaliste en ont fait une "bête noire" du pouvoir de Brazzaville. Cela étant, la possibilité d’un acharnement de l’État contre la journaliste ne serait pas à exclure. En effet, en septembre 2013, alors qu'elle filmait la façade principale du Tribunal de Brazzaville, pour compléter un reportage, Sadio Kante avait été interpellée puis molestée par les forces de l'ordre pour n'avoir pas obéi à l'interdiction de filmer le bâtiment. En décembre de la même année, elle était arrêtée puis relâchée 6 heures plus tard, en marge de l'arrestation de l'ex Colonel Marcel Ntsourou, l’ex-numéro 2 des services de renseignements du Congo tombé en disgrâce après les explosions de Mpila survenu le 4 mars 2012.
Cette expulsion intervient deux semaines après l'agression du journaliste Élie Smith de la chaîne MNTV, et du viol collectif de sa sœur. Sadio Kante avait alors relayé cette information sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook. Elle appelait par exemple les journalistes congolais à "se lever pour défendre leurs droits". S’agirait-il alors des racines du présumé motif de troubles à l’ordre publique?
Le franc-parler et les prises de positions affichées de cette journaliste en ont fait une "bête noire" du pouvoir de Brazzaville. Cela étant, la possibilité d’un acharnement de l’État contre la journaliste ne serait pas à exclure. En effet, en septembre 2013, alors qu'elle filmait la façade principale du Tribunal de Brazzaville, pour compléter un reportage, Sadio Kante avait été interpellée puis molestée par les forces de l'ordre pour n'avoir pas obéi à l'interdiction de filmer le bâtiment. En décembre de la même année, elle était arrêtée puis relâchée 6 heures plus tard, en marge de l'arrestation de l'ex Colonel Marcel Ntsourou, l’ex-numéro 2 des services de renseignements du Congo tombé en disgrâce après les explosions de Mpila survenu le 4 mars 2012.
Extrait de l'arrêté d'expulsion du journaliste Elie Smith vers le Cameroun.
L'expulsion de Sadio Kante, ainsi que la récente agression d'Elie Smith, installent un climat de peur chez plusieurs journalistes congolais. Ces derniers font cependant preuve de mutisme, par peur de représailles. Ces deux événements qui ont causé une vague d'émotion sur les réseaux sociaux, interviennent dans un contexte où le peuple aspire à un réel débat citoyen. Plusieurs sujets tels que le projet sur le changement de la constitution, ainsi que le référendum y relatif, les prochaines élections locales boudées par une frange de l'opposition, et surtout le développement socio-économique du pays sont à l'ordre du jour.
NDLR: Lorsque nous mettons sous presse cette article, nous apprenons via Facebook l'expulsion du journaliste Elie Smith. Épuration du monde médiatique congolais en cours? Affaire à suivre.... (Voir photo ci-contre)
NDLR: Lorsque nous mettons sous presse cette article, nous apprenons via Facebook l'expulsion du journaliste Elie Smith. Épuration du monde médiatique congolais en cours? Affaire à suivre.... (Voir photo ci-contre)